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Récupération des eaux de pluie pour les établissements recevant du public

14 mai 2020

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Un parlementaire demande au ministère s’il ne serait ps pertinent de faciliter la récupérations des eaux de pluie dans les écoles. Halte là ! La doctrine Saout est toujours là, circulez, y a rien à voir. En revanche tout pour le « re-use », pour complaire à Veolia et à la FNSEA !



La question écrite n° 12235 de M. Jean-François Longeot (Doubs - UC),
publiée dans le JO Sénat du 19/09/2019 - page 4742 :

« M. Jean-François Longeot attire l’attention de Mme la ministre de la
transition écologique et solidaire sur la récupération des eaux de
pluie pour les établissements recevant du public (ERP).

En effet, l’utilisation des eaux de pluie à l’intérieur des bâtiments
(alimentation des toilettes, lavage des sols et lavage du linge) est
permise par la réglementation.

Elle est encadrée par l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments.

Cet arrêté autorise l’utilisation des eaux de pluie à l’intérieur des ERP à l’exception des établissements de santé, des établissements d’hébergement des personnes âgées, des cabinets médicaux, des cabinets dentaires, des
crèches, des écoles maternelles et élémentaires, des laboratoires
d’analyses de biologie médicale, des établissements de transfusion
sanguine.

Selon le ministère des affaires sociales, il est préférable
compte tenu des risques sanitaires liés à l’utilisation d’eaux ne
répondant pas aux normes de qualité réglementaires pour l’eau potable
de maintenir l’interdiction d’utiliser les eaux de pluie à l’intérieur
des bâtiments qui abritent des populations a priori plus sensibles.

Cependant, la ressource en eau se faisant de plus en plus rare avec le
réchauffement climatique et les tarifs de plus en plus élevés, ne
serait-il par pertinent de permettre aux collectivités d’utiliser les
eaux de pluie pour l’alimentation des toilettes des crèches, des
écoles maternelles et élémentaires. Il lui demande de bien vouloir lui
préciser ses intentions en la matière. »

La réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire,
publiée dans le JO Sénat du 27/02/2020 - page 1056 :

« Le ministère en charge de l’environnement ne peut qu’encourager les
démarches visant à une meilleure gestion des ressources en eau.

La récupération d’eau de pluie permet aux usagers de faire des économies
et de préserver la ressource en eau.

Elle présente par ailleurs l’intérêt de limiter les impacts des rejets d’eau pluviale en milieu urbain en réduisant les risques de débordements de réseaux
d’assainissement et les risques de ruissellement ainsi que les
déversements de pollution dans les milieux aquatiques.

La réutilisation des eaux de pluie est encadrée par l’arrêté du 21 août
2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à
l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, pris conjointement par les
ministères en charge de la santé et de l’environnement.

Cet arrêté autorise l’utilisation d’eau de pluie collectée à l’aval de toitures
inaccessibles pour des usages domestiques extérieurs au bâtiment, pour
l’évacuation des excréta et le lavage des sols à l’intérieur des
bâtiments.

Le lavage du linge avec ce type d’eau est autorisé à titre
expérimental et sous certaines conditions.

Les eaux de pluie ne satisfaisant pas aux normes de qualité réglementaires pour l’eau potable, leur usage est interdit à l’intérieur des bâtiments qui
abritent des populations sensibles (établissements de santé,
établissements d’hébergement de personnes âgées, cabinets médicaux,
crèches et écoles maternelles et élémentaires…).

Aussi, pour des raisons sanitaires évidentes, il ne paraît pas opportun de modifier ces dispositions et de permettre cette pratique dans les bâtiments
accueillant des personnes sensibles.

Les actions du Gouvernement ne se concentrent pas sur les seules eaux de pluie mais, plus largement, visent à encourager la réutilisation des eaux non conventionnelles (eaux usées traitées, eaux grises, eaux d’exhaure, eaux de pluie) qui est une des solutions pour économiser et mieux partager la ressource en eau.

La seconde séquence des Assises de l’eau, dont les conclusions
ont été rendues publiques le 1er juillet 2019, a réaffirmé l’intérêt
de cette pratique lorsqu’elle se fait « sans regret » (par exemple,
dans les zones où les rejets des stations d’épuration ont des impacts
négatifs sur la qualité des milieux récepteurs et les usages associés
ainsi les rejets ne sont pas nécessaire au bon fonctionnement des
milieux récepteurs dans les zones de surexploitation des nappes).

L’objectif est que d’ici 2025, le volume d’eaux non conventionnelles
réutilisées soit triplé. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement
favorisera le déploiement de cette pratique en levant les freins
réglementaires à la réutilisation des eaux non conventionnelles. »

Marc Laimé - eauxglacees.com