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Millas : les usagers se mobilisent pour remettre leur régie sur les rails

28 janvier 2020

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Treize ans après sa création, constatant que la régie qui avait succédé à 30 ans de DSP de Veolia accumulait les dysfonctionnements, des usagers et leurs associations se sont mobilisés pour mettre fin à ces dérives. Récit d’une lutte exemplaire par Dominique Bonnard, président de l’Association des usagers de l’eau des Pyrénées Orientales.



 1 - La création de la Régie de l’eau de Millas.

« Le 13 avril 2007 la municipalité de Millas faisait le choix de gérer ses services publics de l’eau potable et de l’assainissement collectif en régie publique. Ceci après 30 années consécutives de délégation à une entreprise privée, en l’occurrence VEOLIA.

 2 - Comment a été gérée, depuis sa création, la régie de l’eau de Millas durant ces 13 années ?

Treize ans après la reprise de la gestion en régie on enregistre un taux de fuite catastrophique de 56,20 % sur le réseau de distribution. Cela ne peut qu’interroger sur la gestion qui a été menée durant ces années. Ceci d’autant que le linéaire du réseau de 26,95 kilomètres est modeste.

Afin d’établir un état des lieux précis de la gestion durant ces 13 années nous avons sollicité auprès de la Mairie la communication des documents publics nécessaires à ce diagnostic. A l’heure actuelle, la municipalité n’a rendu public qu’un seul rapport R.P.Q.S. accessible sur le site de la Mairie (Rapport su le Prix et la Qualité du Service) datant de l’année 2015.

La publication de ce document est obligatoire depuis 2012. Sur le site de l’Observatoire des services publics de l’eau n’apparaissent que quelques éléments partiels couvrant les années 2014, 2017 et 2018.

On observe à partir de ces informations un taux de fuite en progression constante au fil des quatre années. En 2014 le taux de fuite relevé est de 53 % , en 2015 il atteint 54,50 % (soit 277 399 m3 d’eau perdus sur les 500 062 m3 produits, potabilisés), pour finalement s’élever a 56,20 % en 2018.

Le citoyen Millassois doit savoir que la production d’un m3 d’eau potable nécessite environ 1 kwh d’énergie électrique. La part de main d’oeuvre et
l’écourtement dans la durée d’amortissement du matériel sont proportionnels au taux de fuite, ce qui est aisément compréhensible.

Les 179 512 m3 facturés qui arrivent aux compteurs des usagers incluent donc le coût des fuites à supporter.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que 100 % de la ressource de l’eau potable de Millas provient du pliocène. Une ressource eau d’une exceptionnelle qualité issue du Canigou qui ne se reproduit pas à l’échelle humaine.

(…)

Le rapport de l’année 2015 révèle que 13 ans après être passée en régie, la commune n’a pas une connaissance précise de l’état de son patrimoine. Il n’existe pas de plan de localisation des branchements sur le réseau. La régie ne possède pas davantage une identification exacte des secteurs fuyards du réseau ni un historique des travaux effectués.

Dernier point relevé, non des moindres, il est écrit qu’il n’existe aucun plan pluriannuel de renouvellement des canalisations se projetant sur un minimum de trois années.

Le taux de renouvellement du réseau de l’année 2018 indiqué est de 0,28 % ce qui, à ce rythme, signifierait un renouvellement complet des 26,95 kms en 357 années.

Comment en sommes-nous arrivés là ? »

Lire la suite ci-après.

Millas, comment en est-on arrivé là ? DB 10-01-20 -.

Marc Laimé - eauxglacees.com