Retour au format normal


Bébés sans bras : la piste des réseaux d’eau potable polluée

12 mai 2019

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Mme Emmanuelle Amar, directrice du registre des malformations en Rhône Alpes, qui a révélé l’affaire des « bébés sans bras », et manqué y perdre son poste, a lancé une nouvelle bombe à la mi-avril, en évoquant l’hypothèse selon laquelle ces malformations pourraient trouver leur origine dans des pollution des réseaux d’eau potable qui auraient contaminé les familles des enfants affectés. Panique tous azimuts depuis lors.



Plus d’une quinzaine de cas de naissance d’enfants souffrant d’agénésie transverse des membres supérieurs ont été signalés depuis 2010.

« Toutes les familles utilisaient le même réseau d’eau », explique la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes.

Un réseau d’eau pollué pourrait donc être à l’origine de la naissance de plusieurs bébés sans bras depuis 2010 dans trois départements en particulier : l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique.

En outre, entre juin et août 2016, trois petites filles sont nées sans bras dans les Bouches-du-Rhône. Là aussi, les soupçons se portent sur une pollution de l’eau : les cas ont tous été signalés autour de l’étang de Berre, où une pollution industrielle massive menace la santé des habitants depuis des lustres.

https://marsactu.fr/pollution-industrielle-et-risque-sanitaire-un-lien-enfin-reconnu-par-letat/

Jeudi 18 avril, les parents de ces enfants souffrant d’agénésie transverse des membres supérieurs ont été reçus par les autorités sanitaires, qui ont évoqué cette piste.

« Toutes les familles utilisaient le même réseau d’eau potable qui se trouve en bout de réseau et qui a une certaine vulnérabilité, » a expliqué Emmanuelle Amar, la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes, au micro de BFMTV.

Elle affirme avoir commencé à étudier cette possibilité grâce à des entretiens avec les maires concernés.

Tandis qu’Emmanuelle Amar poursuit son enquête avec son groupe de travail, le gouvernement a discrètement mobilisé un groupe d’experts, dont les conclusions doivent être rendues en juin.

On imagine la panique.

Ils sont en effet censés analyser l’état des réseaux d’eau potable suspectés dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique. Avec comme hypothèse que l’eau « potable » distribuée à l’époque ait pu être contaminée par un pesticide, un rejet industriel toxique ou à cause d’une faille lors d’une opération d’entretien des canalisations.

Les ARS concernées, Eurofins, Carso, Tredi et compagnie sont sur des charbons ardents.

On n’imagine pas le groupe d’experts gouvernementaux dénoncer des bilans mensongers, mais l’affaire pourrait bien lever un voile sur les tours de passe-passe qui conduisent par trop souvent à déclarer conforme à la consommation humaine une eau « potable » qui ne l’est pas.

Marc Laimé - eauxglacees.com