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Eaux pluviales et autoroutes

20 février 2019

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’excellentissime sénateur non inscrit de Moselle Jean-Louis Masson, aka la terreur des cabinets ministériels qu’il inonde de questions embarassantes générant des réponses invraisemblabes de l’administration vient de mettre à jour que les concessionnaires d’autoroute sont très gentiment exonérés de toute obligation sérieuse vis-à-vis des eaux pluviales polluées rejetées dans le milieu naturel. Ce qui est sympa avec le ministère De Rugy, c’est qu’ils ne prennent même plus la peine de faire semblant.



- La question écrite n° 06732 de M. Jean Louis Masson (Moselle - NI) : publiée dans le JO Sénat du 13/09/2018 - page 4664 :

« M. Jean Louis Masson expose à M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, le cas d’un agriculteur dont les terres cultivées en bio jouxtent une autoroute.

Si les eaux de pluie s’écoulent de l’autoroute vers ses terres, il lui demande si le gestionnaire de cette autoroute peut être obligé de mettre en place des dispositifs particuliers de capture des hydrocarbures des résidus de pneus et autres polluants. »

- La réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire, publiée dans le JO Sénat du 14/02/2019 - page 868 :

« Il n’est tout d’abord pas habituel, sauf dans des cas de figure très particuliers, que les eaux en provenance d’une autoroute se déversent directement sur une parcelle privée.

Il serait donc nécessaire de connaître la situation exacte des parcelles mentionnées dans la question afin d’apporter une réponse précise.

Indépendamment de cela, l’obligation de traiter les eaux issues des infrastructures autoroutières avant leur rejet dans le milieu naturel résulte de l’application de la loi sur l’eau de 1992.

Il n’est donc pas envisageable d’appliquer les dispositions de cette loi à des infrastructures mises en service antérieurement.

Néanmoins, depuis l’adoption de cette loi, l’État et les sociétés concessionnaires d’autoroutes s’emploient à mettre en œuvre des opérations de requalification environnementale des infrastructures existantes, notamment en matière de protection de la ressource en eau.

Ces opérations sont programmées en privilégiant les zones les plus vulnérables, comme celles proches de zones de captage, et en tenant compte des augmentations tarifaires qu’elles génèrent pour les usagers. De tels investissements ne relèvent en effet pas des obligations contractuelles des concessionnaires et doivent donc être compensés en conséquence. »

Marc Laimé - eauxglacees.com