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Pour le P-DG de Veolia, l’avenir du capitalisme est en danger

14 novembre 2018

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Dans un entretien accordé au site Novethic de la Caisse des dépôts et consignations, le dirigeant du géant français des services à l’environnement, fervent défenseur d’un projet de réforme, contesté, du statut de l’entreprise, envisagé par le gouvernement dans le projet de loi PACTE, dévoile quelles en seraient les conséquences : une régression démocratique sans précédent.



« (…) L’avenir du capitalisme est en danger si l’on n’arrive pas à concilier la liberté d’entreprise et ces nouveaux enjeux collectifs. Il faut que les entreprises puissent proposer des solutions, sans quoi elles seront de plus en plus attaquées. »

Antoine Frérot fait partie des rares patrons engagés pour la modification du code civil afin de redéfinir la place de l’entreprise dans la société :

« (…) L’accroissement des contentieux, craint par les opposants, peut, lui, être prévenu en inscrivant dans la loi que ce n’est pas au juge d’arbitrer entre les intérêts des différentes parties prenantes et la répartition des richesses mais au conseil d’administration. En contrepartie, ces derniers devraient être incités à définir la raison d’être des entreprises et à créer un conseil des parties prenantes, qui va participer à éclairer la stratégie de l’entreprise avec les enjeux de la société. »

"L’entreprise n’est prospère que si elle est utile", Antoine Frérot, Novethic -.

Veolia Eau France demeure tout-à-fait viable…

Nonobstant les inquiétudes (malignement surjouées), de son P-DG sur l’épouvantail d’une crise finale die Gross Kapital, "en même temps" Veolia Eau France se porte « mieux que bien », comme l’attestent les extraits ci-après du dernier Comité central d’entreprise qui s’est tenu les 5 et juillet dernier :

« (…) Après déduction des charges de renouvellement, la contribution brute des zones atteignait 146 M€ en 2017, contre 110 M€ en 2016. Cette amélioration est liée à
l’effet volume et aux gains réalisés sur l’électricité.

(…)

Après avoir traversé une période délicate, l’Eau France voit sa situation s’améliorer. Elle bénéficie d’un long carnet de commandes et ses marges, bien que réduites, restent positives. Sa situation économique est globalement saine. Au regard des normes du Groupe, il vaut la peine de rappeler que l’Eau France n’est pas gourmande en capitaux, contrairement à d’autres entités. En outre, une large partie des capitaux imputés à Veolia Eau France (1,2 Md€) sont le fruit d’opérations internes au Groupe, d’où la survaleur attribuée par le Groupe à la BU. Si Veolia Eau France ne rapporte pas
autant de profits que durant la décennie 2000/2010, son activité reste tout à fait viable.

(…)

(…) Le « coup de chaud » des années 2012, 2013 et 2014
est désormais passé. (…) Toutefois, l’Eau France a toujours dégagé des profits, même au cœur de la tourmente.

- Information sur les sommes perçues au titre du CICE 2017 et sur leur utilisation

(…) Le montant 2017 est de 21 613 918 euros, sur 2018, le
CICE reste ramené à un taux de 6 % contre 7% en 2017. Il sera supprimé au 1er janvier 2019, pour être remplacé par un dispositif d’allègement des charges patronales.

Le taux de cotisation patronale maladie diminuera de six points. Le gain réalisé sur les charges patronales pour un emploi au SMIC est estimé à 9,90 %. Pour l’année 2018, le CICE continuera de s’appliquer aux rémunérations
inférieures à 2,5 fois le SMIC.

(…)

Le Directeur Financier Eau France rappelle que le CICE a été instauré aux fins de réduire le coût du travail en France.

En réalité, une partie significative du montant perçu au titre du CICE a été « restituée » par le biais de révisions tarifaires. Sur certains contrats, l’Entreprise a pu conserver le CICE. En revanche, sur 56 % des contrats, elle a dû restituer ce gain aux collectivités délégataires.

Il conviendra d’examiner les nouvelles règles de manière détaillée afin de continuer à bénéficier de cet apport.

(…)

(Un) représentant de la CGT déplore que le CICE n’ait pas été utilisé par l’Entreprise pour développer l’emploi et accroître le pouvoir d’achat des salariés.

Force est de constater que cela n’est pas le cas. Il s’indigne que 150 milliards d’euros d’exonérations aient été accordés aux entreprises, pour un résultat économique nul. »

Marc Laimé - eauxglacees.com