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Protection de l’environnement : l’illusion numérique de FNE

27 mai 2018

par Marc Laimé - eauxglacees.com

France Nature Environnement vient d’annoncer le renforcement d’une initiative développée par plusieurs de ses associations locales ou régionales. Il s’agit, grâce à l’application « Sentinelles de la nature », téléchargeable sur un téléphone portable, de « participer à la protection de l’environnement [qui] devient (presque) un jeu d’enfant. »



« Qui ne s’est pas senti un jour démuni en découvrant de ses yeux une décharge sauvage, une destruction de zone humide ou encore un cours d’eau pollué ? Qui n’a jamais voulu faire connaître au monde entier la belle idée en faveur de la nature et l’environnement développée à côté de chez elle ? Avec le projet Sentinelles de la Nature, chacun dispose désormais d’un moyen d’agir facilement en quelques clics. Le site sentinellesdelanature.fr et son application mobile fraîchement lancée (disponible sur Google Play et Apple Store) permettent de signaler des actions favorables à l’environnement et des dégradations environnementales, mais également d’agir main dans la main avec les autorités compétentes et les associations du mouvement France Nature Environnement pour prévenir ou résorber ces atteintes. »

« Agir main dans la main avec les autorités compétentes et les associations du mouvement France Nature Environnement pour prévenir ou résorber ces atteintes. » nous baîlle FNE...

Avec un gouvernement qui, comme les précédents, détricote systématiquement des pans entiers du droit de l’environnement afin de continuer à bétonner et à détruire la biodiversité en toute impunité, l’assertion prête pour le moins à question…

Voir ainsi, entre mille autres exemples, le détricotage en cours de la Loi Littoral...

https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0301715929287-la-loi-littoral-sur-la-sellette-2179184.php

Comme le navrant feuilleton du glyphosate :

http://www.datapressepremium.com/rmdiff/2009019/diff_2017508300518125238.pdf

« Comment agir sur le territoire ? »

« Le site internet et l’application des Sentinelles de la nature permettent aux utilisateurs de contribuer à la préservation de la planète en signalant directement les atteintes ou initiatives favorables à l’environnement sur une carte participative. Ces informations sont transmises aux référents associatifs de la région pour revue et éventuelle proposition d’action lorsqu’il s’agit d’une atteinte à l’environnement. Le but : prévenir et résorber les atteintes à l’environnement et faire connaître des initiatives positives.
Les citoyens deviennent alors « Sentinelles » et peuvent, grâce à un système de suivi, connaître l’état d’avancement des démarches entreprises et modifier leur signalement en apportant par exemple de nouveaux éléments. Les « Sentinelles » qui le souhaitent peuvent donc rester des contributeurs actifs pour mettre fin aux atteintes à l’environnement. »

« Ces informations sont transmises aux référents associatifs de la région pour revue et éventuelle proposition d’action lorsqu’il s’agit d’une atteinte à l’environnement. Le but : prévenir et résorber les atteintes à l’environnement et faire connaître des initiatives positives. »

C’est bien ici que le bât blesse. Un pékin anonyme signale une infraction, ensuite c’est la bureaucratie de FNE, en toute opacité, qui va passer l’alerte « en revue » et décider, toujours dans l’opacité la plus totale, une « éventuelle proposition d’action »

Cette colossale ambition sera bien évidemment assujettie à l’accord tacite de l’administration, que FNE ne manquera pas de consulter pour savoir si l’infraction mérite, ou non une « action », on se demande bien laquelle d’ailleurs.

Une administration que FNE consultera d’autant plus que sa survie dépend directement des subsides que lui verse l’Etat. Et ce n’est pas le pas de deux engagé avec la CFDT qui va sauver notre institution, maintenant que les rentes du CESE et des CESER vont être pulvérisées par la Macronie en Marche, tandis que la bande à climat et biodiv a suffisamment à faire avec la finance verte pour ne plus se soucier de FNE...

Cette pesante tutelle n’a en effet rien à envier à celle que les entreprises exercent désormais sur une liste impressionnante de soi-disant ONG,devenues les professionnelles stipendiées du greenwashing :

https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/quand-grands-groupes-et-ong-se-disent-oui-ca-peut-parfois-faire-bouger-les-choses-145853.html

Au final, et sous couvert de modernité, FNE offre donc à l’Etat un nouvel instrument de détection de possibles conflits environnementaux, identifiés par des pékins lambdas, ce qui permettra de prévenir tous débordements en inondant la populace de promesses « qui n’engagent que ceux qui y croient… », genre "Nous allons favoriser les projets constructifs à Notre-Dame-ses-Landes"...

« Gratuit et sans publicité, l’initiative embrasse la volonté collective, toujours plus prégnante dans notre société, d’agir concrètement pour l’environnement.

« Agir pour un monde vivable passe par des actions à tous les niveaux. Contribuer à révéler des irrégularités ou mettre en valeur des initiatives favorables est particulièrement important pour la préservation de notre environnement. L’application Sentinelles de la nature permet à chacun, en quelques clics, de devenir acteur d’un environnement plus sain et d’une nature plus belle, près de chez soi ou sur son lieu de vacances. A l’aide de cet outil, le temps est venu pour les hommes et femmes de bonne volonté de se prendre en main et de construire ensemble une vigie collective et citoyenne au service d’un avenir désirable », précise Arnaud Schwartz, pilote du projet au sein de France Nature Environnement.

En quelques clics chacun peut donc “devenir acteur d’un environnement plus sain et d’une nature plus belle, près de chez soi ou sur son lieu de vacances. » Car « le temps est venu pour les hommes et femmes de bonne volonté de se prendre en main et de construire ensemble une vigie collective et citoyenne au service d’un avenir désirable ».

Ce pitoyable et pleurnichard baratin de patronage illustre l’époque à merveille.

Pour la défense de l’environnement attendons nous donc à voir croître et se multiplier des luttes innombrables sur tous les fronts…

Avant de télécharger l’appli, les amoureux des petites fleurs et des petits oiseaux trouveront avantage à consulter un autre nouveau site web d’information sur les droits de la nature, qui se propose d’informer le public sur ce « jeune champ juridique en plein développement à travers le monde qui reconnaît les écosystèmes comme sujets de droits ».

« A travers des contenus de fond illustrés, le site présente les grands enjeux des droits de la nature et les situe par rapport à nos cadres juridique et de gouvernance actuels », explique le fondateur du site Nicolas Blain, juriste de formation et professionnel de l’environnement.

Le site www.droitsdelanature.com contient donc des articles, analyses et expertises.

Le fondateur du site explique qu’« à l’ère de l’anthropocène, alors que les défis écologiques s’accroissent et se combinent, les droits de la nature portent une double promesse. Celle de contribuer d’une part à une meilleure protection des écosystèmes tels qu’une rivière ou une forêt qui, reconnus sujets de droits, peuvent se défendre en justice par le biais de tuteurs légaux ».

Selon lui, « cette nouvelle branche du droit entend d’autre part participer à fonder de nouveaux rapport au vivant et système de gouvernance en repositionnant l’Homme, non plus comme souverain des entités naturelles, mais en tant que membre accompagnateur, dans une perspective plus biocentrée ».

On résume, après avoir chargé l’appli de FNE, vous identifies au hasard une rivière pourrie de rejets nauséabonds.

Après signalement à la Guépéou numérique de FNE, il ne vous restera plus qu’à "accompagner" la rivière au tribunal après qu’elle ait porté plainte, toute seule comme une grande.

On vit une époque “merveilleuse”

Eaux Glacées ne va pas tarder à commercialiser un mook-séminaire de haut niveau exclusivement réservé aux responsables RSE du CAC 40 :

"Comment devenir télé-évangéliste numérique environnemental en quatre leçons".

Pour les conditions financières, option Illuminati-Gaïa-Pancha Mama et défense genrée des Peuples Indigènes et de la Condition Animale, nous consulter.

Et puisque nous sommes submergés par les bons sentiments n’oubliez surtout pas de participer à la Wet-Academy, histoire d’aider Nestlé Waters à apprendre aux petits nenfants à "protéger l’eau"...

Communiqué de presse WET-Académie, Nestlé Waters, 29 mai 2018.

Marc Laimé - eauxglacees.com