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Un service public national de l’eau et de l’assainissement est indispensable, par Didier Dumont

6 avril 2017

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’animateur du collectif eau de la fédération CGT des services publics revendique un service public national de l’eau et de l’assainissement relevant du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer ainsi que la gratuité de 50 litres d’eau par personne par jour, afin de garantir le droit d’accès à l’eau à tout citoyen et préserver la santé publique. Il exige également l’abrogation de la loi Notre, qui exterminera plus de 90 % des services de proximité de l’eau et de l’assainissement.



"Analysons les usages de l’eau afin de comparer ce que consomment les différents acteurs.

L’usage domestique prélève 18 % de l’eau et la restitue épurée en moyenne à 94 %.

L’industrie prélève 11 % de cette ressource et en restitue autant que le domestique, mais chargée de polluants malgré un traitement préalable qui ne fait que les réduire.

L’agriculture en prélève 70 % (la plupart de manière sauvage, au détriment de la faune et la flore) et rend celle-ci chargée de pollutions dues à la politique de cultures et d’élevages intensifs.

Pourtant c’est l’usage domestique qui assume à plus de 90 % la facture pour la sauvegarde du cycle de l’eau.

Si on ne paie pas l’eau dans sa facture, nous payons, en moyenne pour 39 %, le coût de sa production et sa distribution ; 39 % le coût du transport et de l’assainissement des eaux usées ; 22 % les redevances et taxes (1). 78 % de la facture sert à payer les ouvrages et les salariés pour desservir et assainir l’eau, mais quand les services sont concédés, les actionnaires se rétribuent sur ce taux, augmentant redevances et taxes.

Que la gestion des services soit publique ou privée, la gestion de l’eau est, elle, toujours publique.

Les élus fixent le prix de l’eau, mais quand les services sont concédés, ont-ils la maîtrise des coûts ? La CGT estime que la maîtrise des politiques publiques et la police dans ce domaine relèvent de la responsabilité et du pouvoir régalien de l’État.

Le financement doit être assuré par l’impôt et en aucun cas par des redevances sur les factures d’eau acquittées majoritairement par les usagers domestiques.

À ce titre nous dénonçons la taxe pollueur-payeur, qui a instauré le droit à polluer cet élément naturel indispensable à toute vie sur Terre et une redevance supplémentaire pour ces mêmes usagers.

Nous demandons l’institution du pollueur responsable par l’application de sanction pénale et d’amendes exponentielles, nonobstant les coûts de réparation à assumer par le pollueur.

La gestion publique de l’eau, de l’assainissement et des services ; la péréquation des coûts de construction, d’exploitation, d’entretien et de maintenance des installations ; la création d’un statut public unique pour tous les salariés ; le redéploiement des services de proximité ; l’essor de la démocratie et de la transparence afin de répondre aux besoins des citoyens du local au national, instaurant la participation des usagers et des organisations syndicales, sont indispensables pour garantir un juste prix unique de l’eau sur tout le territoire.

La fédération CGT des services publics revendique un service public national de l’eau et de l’assainissement relevant du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, et la gratuité de 50 litres d’eau par personne par jour, afin de garantir le droit d’accès à l’eau à tout citoyen et préserver la santé publique.

Nous exigeons l’abrogation de la loi Notre, qui exterminera plus de 90 % des services de proximité de l’eau et de l’assainissement (sur environ 32 000 existants, il en restera moins de 3 000 selon les critères de desservir 15 000 habitants et d’être constitué de 3 établissements publics de coopération intercommunale – EPCI).

Marc Laimé - eauxglacees.com