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Méli-Mélo

7 janvier 2017

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Sachant qu’un navire de très fort tonnage fonçant à trente noeuds mettra 20 miles à s’arrêter, vous calculerez la durabilité des politiques publiques de l’eau qui font la gloire et la fierté de la France (éternelle), en appliquant l’algorythme "éviter-réduire-compenser" breveté CDC-Biodiversité à la théorie de la rentabilité comparée des services écosystémiques, développée conjointement par Jean Tirole et Cyril Hanouna.



Loi Montagne

La loi de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne a modifié l’article L211-1 du code de l’environnement (articles 85 et 86) :

 5 bis : La promotion d’une politique active de stockage de l’eau pour un usage partagé de l’eau permettant de garantir l’irrigation, élément essentiel de la sécurité de la production agricole et du maintien de l’étiage des rivières, et de subvenir aux besoins des populations locales ;

III.- La gestion équilibrée de la ressource en eau ne fait pas obstacle à la préservation du patrimoine hydraulique, en particulier des moulins hydrauliques et de leurs dépendances, ouvrages aménagés pour l’utilisation de la force hydraulique des cours d’eau, des lacs et des mers, protégé soit au titre des monuments historiques, des abords ou des sites patrimoniaux remarquables en application du livre VI du code du patrimoine, soit en application de l’article L. 151-19 du code de l’urbanisme.

(Dès son arrivée à la présidence de la Région Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui sabre à la hache les subventions au bio et à la culture, a fait voter à la hussarde une dotation de 50 millions d’euros pour renforcer la « neige de culture »…)

Cahin-Cada

La Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) vient de présenter son rapport d’activité au titre de l’année 2015. Au cours de cette année, le nombre de saisines a atteint un niveau record, la commission ayant traité 7222 affaires dont 5818 avis et conseils. Le rapport revient notamment sur l’actualité législative et réglementaire qui a concerné la Cada dans le cadre de son rôle dans l’ouverture des données publiques (Open data) : la codification de la loi du 17 juillet 1978 dans le livre III du code des relations entre le public et l’administration ; la transposition de la directive 2013/37/UE relative à la réutilisation des informations publiques du secteur public ; le projet de loi pour une République numérique promulgué le 7 octobre 2016.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/164000829.pdf

Gypse

Chantier à problèmes sous la rue de Ménilmontant, dénonce le Parisien :

http://www.leparisien.fr/paris-75020/paris-chantier-a-problemes-sous-la-rue-de-menilmontant-04-01-2017-6525318.php

Tout le quart nord-est de Paris est miné par d’anciennes carrières de gypse, ce qui provoque fréquemment des effondrements de chaussée, avec tous les dégâts y afférents sur les galeries techniques en sous-sol...

Le gypse a une fâcheuse tendance à se dissoudre sous l’eau (de pluie ou de fuite), et à se creuser en entonnoirs d’érosion par « suffosion » (liquéfaction d’une masse = érosion en masse vers les profondeurs... Il doit y avoir des galeries naturelles en dessous du gypse)...

Bon, tout çà c’est des vieilleries. Pour se baigner dans la Seine, pour les Jeux Olympiques, il faut réduire les rejets d’eaux pluviales… dans la Seine. AKA « infiltrer à la parcelle » : abracadabri, abracadabra, infiltrons, infiltrons, vous dis-je !

La prochaine promotion de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), à Belleville, tout près de Ménilmontant, qui nous invite à ripailler la semaine prochaine, à donc décidé de s’appeler la promotion « Mandrake » (le magicien), ce qui fait se rouler par terre les onoravoles du SIAAP.

Veolia en orbite

Le traitement des données satellitaires au service de territoires plus résilients :

« 63 % de la population mondiale sera confrontée à une pénurie d’eau en 2025. La gestion optimisée des ressources en eau est ainsi un véritable défi. Veolia innove quotidiennement pour rendre l’eau disponible là où elle manque et propose des solutions résilientes aux collectivités locales. Dans ce cadre, Veolia Recherche & Innovation s’est engagé dans une démarche de recherche collaborative, notamment en partenariat avec des PME et le monde académique, afin d’intégrer leurs solutions et développer de nouveaux services autour de la ville résiliente. Dans cet objectif, le projet collaboratif Sirhyus (service d’information pour la gestion des ressources hydriques et leurs usages) a été mené de 2012 à fin 2015. Il vise à développer une plate-forme de services exploitant l’observation satellitaire de la Terre, au service de la gestion des ressources en eau à l’échelle de masses d’eau : nappe souterraine, bassin-versant bassin-versant ou plan d’eau. Labellisé par le pôle de compétitivité EAU et cofinancé dans le cadre du FUI-12 (Fonds Unique Interministériel), ce projet est un exemple de coopération entre des grands groupes, EDF et Veolia, des organismes de recherche, Cnes, Irstea et Cesbio et des PME novatrices : ACRI-ST et G2C ingénierie filiale d’Altereo. Le consortium constitué rassemble ainsi gestionnaires du grand cycle de l’eau et des services urbains, chercheurs engagés depuis de nombreuses années dans l’exploitation de l’imagerie spatiale et ingénieurs spécialisés dans le traitement des images et l’informatique géographique. »

(On va les inviter rue de Ménilmontant…)

Le BRGM, bras armé de Veolia

" (...) Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) mène de nombreuses recherches sur le rôle épurateur du sol dans le cas d’une infiltration indirecte. Il s’agit d’une part de mieux comprendre le devenir et les processus de transport de polluants afin de garantir la protection des ressources en eau. En parallèle de simulations numériques, un réacteur pilote a été construit en partenariat avec Veolia : de l’eau issue d’une station d’épuration était ainsi injectée dans une colonne de sol de 23 m³ pour étudier les processus d’abattement des composés azotés et des contaminants observés au cours de l’expérimentation. Mais des questions se posent encore sur les polluants émergents, ces molécules non réglementées (issues par exemple des pesticides ou des produits pharmaceutiques), qui ont un comportement complexe dans le milieu naturel. Le BRGM progresse à ce sujet dans le cadre d’un projet européen lancé en 2015 qui vise à minimiser les risques associés aux contaminants émergents et pathogènes lors de ce recyclage des eaux usées. Des combinaisons de traitement sont ainsi en cours de test, incluant l’ozonation ou la filtration biologique active."

http://www.liberation.fr/evenements-libe/2017/01/09/recycler-l-eau-pour-alimenter-les-nappes-souterraines_1539515

Honecker

La Volvo 264 d’Erich Honecker

Le 12 novembre 2016, Caen Enchères mettait en vente 233 lots provenant principalement de l’ex-République démocratique allemande (Allemagne de l’Est), emportée par la chute du mur de Berlin.

Le lot 184 retenait l’attention : une Volvo 264 TE, équipée pour la présidence de l’ex-RDA, proposée à 4 000 euros.

Dotée d’un moteur V6 essence, la voiture, qui a été allongée de 80 centimètres, a servi à Erich Honecker, président de la RDA entre 1976 et 1989.

Avec ses sièges supplémentaires pour les gardes du corps, ses pare-chocs larges renforcés et des supports de fanions dans les cuves de phares, le véhicule était présenté en « bon état général », sur le site d’Interencheres.

La peinture serait à reprendre et quelques traces de corrosion apparaissent en bas du pare-brise, en bas de caisse et au bas des portes, ainsi qu’au niveau du coffre arrière.

Avec son intérieur en velours défraîchi, la voiture démunie de papiers affiche 135 000 kilomètres au compteur. Après avoir été exposé dans un musée de Berlin, le véhicule a été racheté par l’actuel propriétaire lors d’une vente aux enchères, en 1996.

Eaux glacées est en mesure de vous révéler qu’après avoir été discrètement acquise par Suez Eau France, la Volvo 264 d’Erich Honecker sera offerte par Jean-Louis Chaussade à Belaïde "SemOp" Bedreddine, à l’occasion des voeux du SIAAP qu’honorera de sa présence André Santini, grand architecte du "Grand Paris de l’eau"...

Taxe sur les boues d’épuration

 La question écrite n° 23986 de Mme Annick Billon (Vendée - UDI-UC), publiée dans le JO Sénat du 17/11/2016 - page 4987 :

« Mme Annick Billon rappelle à M. le ministre de l’économie et des finances les termes de sa question n°21244 posée le 14/04/2016 sous le titre : " Fonds de garantie des risques liés à l’épandage agricole des boues d’épuration urbaines ou industrielles ", qui n’a pas obtenu de réponse à ce jour.


 La réponse du Ministère de l’économie et des finances, publiée dans le JO Sénat du 05/01/2017 - page 26 :

« Le Gouvernement tient tout d’abord à rappeler son attachement à la simplification administrative en faveur des entreprises. Il a entrepris depuis plusieurs années une suppression des taxes à faible rendement. L’article 48 du projet de loi de finances pour 2017 propose la suppression de deux de ces taxes dont les recettes globales n’excèdent pas 2 millions d’euros : la taxe sur les boues d’épuration (article 302 bis ZF du code général des impôts – CGI - et article L. 425-1 du code des assurances) ; la taxe sur les laboratoires de biologie médicale (article 1600-0-R du CGI).

Le fonds de garantie alimenté par la taxe sur les boues n’a depuis sa création jamais été mobilisé. En effet, la réglementation prévoit des seuils plafonds en termes de quantité de micro-polluants et de traces métalliques dans les boues épandues, ce qui limite les risques de sinistres qui pourraient conduire à recourir à ce fonds. En tout état de cause, le fonds, qui comportera 3,4 millions d’euros fin 2016, est maintenu. Enfin, l’État pourra toujours intervenir en complément du fonds de garantie dans le cas où ce dernier ne disposerait pas de ressources suffisantes pour indemniser la totalité d’un dommage. »

On récapitule : le gouvernement rappelle son attachement à la simplification administrative en faveur des entreprises, merci on s’en était rendu compte… En conséquence de quoi il supprime la taxe alimentant le fonds de garantie des boues d’épuration. En premier lieu comme la réglementation prévoit des valeurs plafonds de matières polluantes dans les boues, y a pas de matières polluantes dans les boues ! (Pinocchio !). En second lieu, comme il n’ y en a pas, il n’a donc jamais servi à rien, le fonds. En conséquence de quoi, et en troisième lieu, on supprime la taxe mais on va garder le fonds, que l’état pourra abonder si jamais y avait un problème un jour, on sait pas quand, ni pourquoi… Et c’est des mecs pareils qui font la pluie et le beau temps. Pas étonnant qu’il neige…

Marc Laimé - eauxglacees.com

P.S.

as armé de Veolia