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Coupures d’eau : et maintenant la “déchéance de débit” ?

7 janvier 2016

par Marc Laimé - eauxglacees.com

La croisade à grand spectacle conduite par de faux rebelles subventionnés qui ne vivent (fort bien) que de leurs escroqueries médiatiques à la charité s’achève comme prévu, après dix-huit mois d’enfumage, dans l’ignominie. Après avoir activement contribué à aggraver la situatation des personnes en situation de précarité, sous prétexte de “combattre les coupures d’eau”, notre brelan de waterévangélistes en appelle cette fois les pouvoirs publics à… légiférer sur un nécessaire encadrement réglementaire des réductions de débit et du lentillage. Sans doute, inspirés par la période, au nom d’un état d’urgence anti-précarité, bien à leur manière ?



La seule chose que nous puissions leur reconnaître c’est la constance dans leurs convictions :

“Quand on fait un sale métier, on le fait salement”

(Le Voleur, Georges Darien).

Dans le genre la réussite est totale.

Après avoir, comme nous l’avons déjà largement documenté, favorisé, et au-delà, la renaissance de toute la gamme des pratiques crapuleuses qui permettent de faire rendre gorge aux pauvres, manque plus que la prison pour dettes, mais ça viendra, Emmanuel Poilane, directeur de (feue) la Fondation Danièle Mitterrand, et son mentor Henri Smets, de l’Académie de l’eau, viennent d’adresser le 5 janvier dernier, par le truchement de l’Huffington Post, un vibrant appel aux pouvoirs publics aux fins de les inciter à légiférer… sur un nécessaire encadrement réglementaire des réductions de débit…

Une pratique qui se développe à vitesse grand V depuis la croisade à grand spectacle des idiots utiles des multinationales de l’eau.

La tribune d’Emmanuel Poilane et Henri Smets :

(…)

« en juillet 2015, le Sénat et l’Assemblée nationale ont déjà rejeté un amendement à la loi Royal en faveur des réductions de débit. Faut-il leur soumettre à nouveau la question des réductions de pression ? Si c’était le cas, ne faut-il pas s’assurer que les usagers seront effectivement protégés des décisions intempestives ou des actions hors la loi ?

Comme une réduction de débit peut avoir des conséquences très graves pour la santé des personnes qui ne reçoivent plus qu’un très faible débit d’eau, il serait indispensable d’encadrer la loi légalisant les réductions par un décret qui préciserait les conditions de sa mise en œuvre. Une réduction de débit ne peut pas être équivalente à une quasi coupure d’eau destinée à contourner la loi Brottes qui interdit les coupures d’eau. Elle ne peut pas non plus priver d’eau un usager démuni ou qui a des difficultés passagères à payer son eau.

Pour éviter les dérapages, les erreurs et les maladresses, toute mesure de réduction de débit devrait être soumise au contrôle préalable d’un organe indépendant (commission sociale, médiation, conciliation, juge, etc), auprès duquel le distributeur pourrait faire valoir ses raisons de croire que l’usager en retard de paiement est en capacité de payer sa consommation d’eau. De plus, il faudrait prévoir la possibilité pour l’usager de faire appel de la mesure de réduction de débit auprès d’un tribunal avec effet suspensif immédiat. De telles modalités existent dans certains pays, par exemple en Région flamande en Belgique et en Israël.

La réduction de débit, si elle était souhaitée par le législateur, ne pourrait pas être pratiquée sans contrôle. En attendant, il serait bon de faire respecter la loi et faire cesser les pratiques actuelles de réduction de débit, ce qui n’est malheureusement pas le cas en France dans certaines municipalités. »

Toute honte bue, ce n’est pas à eux qu’on coupera l’eau ni à qui on imposera le lentillage, nos hérauts du « Bien commun » ne devraient pas tarder à solliciter Emmanuel Macron, lui proposant, par exemple, d’embaucher des milliers de Volontaires du service civil (ou "du Progrès"), payés des clopinettes, comme ceux qui officient à France Libertés sous la houlette de son directeur, pour fliquer les pauvres (par exemple en aidant "le distributeur (à) faire valoir ses raisons de croire que l’usager en retard de paiement est en capacité de payer sa consommation d’eau".), ce qui contribuerait à n’en pas douter à inverser la courbe du chômage, et pourrait, accessoirement, utilement contribuer à pérenniser les subventions de (feue) la Fondation Danièle Mitterrand.

Marc Laimé - eauxglacees.com