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COM 21 : l’accord secret

13 décembre 2015

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Au lendemain de l’éblouissant accord interplanétaire signé à Paris, Eaux glacées révèle en exclusivité mondiale les termes de l’accord secret signé parallèlement par deux protagonistes éminents de l’écologie non punitive. Selon un communiqué commun rédigé dans la nuit, puis traduit en 195 langues par les équipes de la nouvelle start-up tout juste présentée au Village des solutions par Google et Veolia, et enfin immédiatement diffusé à la presse internationale par le Grand Chevalier de l’ordre des fossoyeurs et la Madone de Pancha Mama : “Pour les abeilles, rien ne sera plus jamais comme avant !”



- La question écrite n° 18305 de M. Jean-Vincent Placé (Essonne - Écologiste), publiée dans le JO Sénat du 15/10/2015 - page 2407 :

« M. Jean-Vincent Placé attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur l’initiative de la ville d’Oslo, en partenariat avec l’association Bybi, consistant à mettre en place une « autoroute à abeilles ». 


Cette démarche consiste à disposer des points plantés de fleurs mellifères afin de permettre, à terme, aux abeilles de traverser la ville sans encombre grâce à ces escales.

En effet, faute de fleurs riches en nectar en nombre suffisant dans les milieux urbains, les abeilles qui s’y perdent sont souvent confrontées à une mort certaine 


Dans le cadre de cette initiative, la municipalité et les organismes privés collaborent afin de mettre en place un réseau d’étapes à intervalles réguliers de 250 mètres. Il s’agit par exemple de toits végétalisés avec abris spéciaux, de jardins ou de cimetières fleuris.

De plus, par le biais d’une application smartphone dédiée qui permet de repérer les lieux où les abeilles manquent de nourriture, les particuliers qui le désirent peuvent participer à cette initiative en plantant des fleurs à nectar sur leur balcon ou toit.

Une telle initiative, en atténuant une des nombreuses menaces qui pèsent sur les abeilles, est donc de nature à contribuer à la protection de ces insectes indispensables à la pollinisation. 
Aussi, il souhaite savoir si elle envisage d’encourager une initiative similaire dans les villes françaises. »

Biz

"APIS PLACEUS"

par Patrick Mignard


- La réponse du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (ce qu’il en reste…), publiée dans le JO Sénat du 03/12/2015 - page 3246 :

« Sauvegarder et valoriser les insectes pollinisateurs constitue une des priorités majeures du ministère chargé de l’écologie.

En témoigne le plan national d’actions « France, Terre de pollinisateurs » pour la préservation des abeilles et des insectes pollinisateurs sauvages qui s’inscrit pleinement dans l’impulsion donnée à la protection de la biodiversité par le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.

Ce plan, qui va être très prochainement mis en œuvre, appelle à la mobilisation de tous en faveur de ces espèces d’insectes en déclin. Il est possible d’agir partout, et chaque gestionnaire d’espace, chaque citoyen, est incité à participer à l’effort collectif par de bonnes pratiques en faveur des insectes pollinisateurs, qui seront précisées dans des guides spécifiques par type d’espaces.

Il s’agit notamment d’apporter à ces espèces, en quantités suffisantes, la ressource florale qui est la base de leur alimentation et qui leur manque. L’espace urbain peut participer à cette offre en fleurs. Il convient en tout état de cause de procurer aux insectes une flore sauvage, locale, appropriée, en particulier à certaines périodes.

L’initiative lancée par la ville d’Oslo qui vise à procurer aux abeilles des escales relais en espace urbain, en ajoutant et précisant une dimension géométrique, correspond tout à fait à l’esprit du plan français en faveur des pollinisateurs.

Les villes françaises peuvent s’approprier une telle démarche sur leur territoire et le ministère chargé de l’écologie les encourage à le faire, comme il convient, dans les espaces ruraux et forestiers, de favoriser les continuités écologiques pour que les insectes pollinisateurs puissent se déplacer à leur gré.

Une autre opération, menée sur une dizaine de communes du territoire du Grand Lyon dans le cadre du programme européen "Life+" biodiversité Urbanbees, avec le soutien du ministère chargé de l’écologie, la région Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon, concourt à la préservation des pollinisateurs en ville et peut être mise en valeur.

Mise en œuvre par l’Institut national de la recherche agronomique et l’association naturaliste Arthropologia, elle vise concrètement à maintenir et même augmenter la diversité et l’abondance des abeilles sauvages en milieux urbains et périurbains avec notamment la mise en place d’aménagements favorables à la nidification et l’alimentation des abeilles sauvages.

Un guide de gestion écologique en faveur des abeilles sauvages et de la nature en ville, réalisé en collaboration avec des professionnels des espaces verts, est mis à la disposition de toutes les communes françaises pour qu’elles s’approprient la démarche.

Ce guide décrit des modèles d’hôtels et de nichoirs à abeilles pour les balcons et les jardins, ainsi que de spirales à plantes aromatiques et nectarifères appréciées notamment des insectes pollinisateurs.

L’objectif du plan « France Terre de pollinisateurs », dans le cadre duquel est réalisée la diffusion de ce guide, est en effet bien de multiplier les initiatives concrètes en faveur des abeilles sauvages et des autres insectes pollinisateurs indigènes.

Il convient enfin de mentionner le levier important pour la préservation des abeilles que sont les territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV) qui intègrent déjà la démarche « Terre saine, communes sans pesticides », pour anticiper l’interdiction des pesticides au 31 décembre 2016 pour les collectivités, programmée dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte n° 2015-992 du 17 août 2015.

Il est souhaitable que des actions spécifiques aux insectes pollinisateurs prévoyant des actions sur l’offre en fleurs soient menées au sein des TEPCV. Il s’agit notamment de promouvoir dans certains espaces (dépendances vertes à l’instar de ce qui est fait sur le réseau routier national, espaces verts, bandes enherbées prescrites dans les documents d’urbanisme,…) l’utilisation de plantes d’origine locale, la suppression des gyrobroyages systématiques, la mise en place de fauche tardive ou différenciée et toute autre mesure protectrice des pollinisateurs. »

Marc Laimé - eauxglacees.com