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Inondations : Ségolène Royal marche sur l’eau

25 février 2015

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Quand la ministre de l’Ecologie (ce qu’il en reste) inaugure
les nouveaux locaux du Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), le 23 février à Toulouse, elle en profite pour « préciser la politique du gouvernement en matière de prévention des risques d’inondations. » L’insondable vacuité des éléments de langage mobilisés exprime à la perfection la politique officielle : un consternant prêchi prêcha bureaucratique qui ne parvient pas à dissimuler la non-assistance à personne en danger…



Face à la menace des « orages cévenols » et des crues torrentielles, le Service Central d’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision des Inondations a été créé en juin 2003.

Rattaché à la Direction de l’eau du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, il est implanté à Toulouse pour favoriser les synergies avec Météo-France et les équipes scientifiques qui y sont rassemblées.

Il réunit des experts en météorologie et en hydrologie. Ses principales missions consistent à venir en appui aux services de prévision des crues au niveau national ainsi qu’à assumer une veille hydrométéorologique 24 heures sur 24 localisée sur les bassins rapides. Il publie de l’information à destination du public sous la forme d’une carte de vigilance inondation.

Ségolène Royal a rappelé un certain nombre de mesures « visant à informer plus efficacement les Français sur les risques d’inondations », mais aussi à « accroître leurs réflexes de vigilance à l’égard des crues. »

Déjà ça commence bien : au lieu de prévenir les crues, on va « informer »

Pour la ministre, qui s’est souvenue de l’absence de sirènes dans les villages lors de la tempête Xynthia en 2010, il faut « développer la culture de la prévention des risques pour ne pas être pris par surprise » (Et prendre un parapluie avant de sortir de chez soi quand il pleut ?).

Précisant que 17 millions de Français habitent dans les zones inondables, elle a insisté sur « l’importance de bien informer », l’objectif étant « de ne plus subir mais d’anticiper ». Yakafocon !

Et de lancer officiellement la marque Vigicrues, qui regroupe l’ensemble des informations de prévision des crues de la direction générale de la prévention des risques, du Schapi et des services déconcentrés de l’Etat.

On continuera à mourir noyés mais on aura été prévenus, c’est beau le progrès, et c’est les assureurs qui vont être contents ! Prévenus, pas partis, Macache oualou le grisbi...

Parmi les autres annonces figure la création d’un groupe de travail chargé d’élaborer un « référentiel de vulnérabilité », qui apportera, dès 2015, aux collectivités, acteurs économiques et citoyens des premiers éléments et critères pour apprécier leur exposition aux risques et des mesures opérationnelles pour la réduire.

Nous voilà pleinement rassurés !

Par ailleurs, parce que les réseaux (transports en commun, énergie, télécommunication, etc.) sont, eux aussi, sensibles à ces risques, la ministre de l’Ecologie compte réunir bientôt les opérateurs pour « accélérer leur mobilisation à la préparation des crues ».

Histoire de terminer en fanfare, faisant référence au Grand prix d’aménagement « Comment mieux bâtir en terrains inondables constructibles » lancé le 16 janvier 2015, Ségolène Royal a, enfin, confirmé « l’appel à concours sur l’urbanisme pour autoriser les étages supplémentaires, encourager les constructions sur pilotis,… ».

Les voilà bien les demeurés qui se retrouvent avec leurs gourbis pouraves invendables sur les bras et leurs 300 kilos de serpillères stockés au grenier : les pilotis, les pilotis, vous-dis-je !

La ministre a aussi donné instruction aux préfets de sensibiliser les populations : « Dans toutes les communes, quartiers et entreprises exposés, il faut l’organisation d’une répétition d’un événement de crise lié aux inondations pour qu’il n’y ait pas de panique », a-t-elle ajouté invitant les populations à risques à s’équiper des « kits d’attente des secours ».

Le communiqué de presse officiel ne précisait pas si les « kits d’attente des secours » seraient remplis à l’arsenic ou à la mort aux rats, et gracieusement distribués par leur sponsor, la Guide des assureurs.

Pas de panique, on va enquêter…

Marc Laimé - eauxglacees.com