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ANC : un Spankeur en colère dénonce les modalités d’agrément

6 juillet 2013

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Eclairage cru sur l’autre versant, tout aussi polémique, du chantier de l’ANC : que valent les agréments décernés à telle ou telle filière ou procédé de traitement ? Quel est le rôle véritable des Spankeurs ? Entre réglementation ubuesque, modalités d’agrément à géométrie variable, business sauvage et cris d’orfraie des usagers ranconnés, où va l’ANC ?



« Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le Centre d’étude et de recherche de l’industrie du béton (CERIB), sont en principe garants des résultats des filières agréées, puisque tous les dossiers de marquage CE sont examinés par eux. Or il semblerait que nous ayons de gros écarts entre les exigences de l’arrêté du 7 Septembre 2009 et la réalité.

Nous, en tant que SPANC, nous sommes obligés d’avoir une confiance aveugle puisque que ces filières sont devenues réglementaires. On n’a même pas le droit de dire non, ou bien d’influencer un peu notre administré même dans son intérêt !

Avant, avec l’arrêté du 6 Mai 1996, on disait en toute bonne foi que les stations étaient interdites, ou considérées comme des prétraitements, et force est de constater que ce texte nous a obligé à dire beaucoup de bêtises, parce qu’on ne connaissait pas bien, mais que maintenant que l’on sait, on peut dire que les bonnes stations, ça fonctionne bien et ça fonctionne mieux que les filtres à sable et les épandages.

On nous a pris pour des moutons, bien obéissants et ça continue. On nous oblige à respecter un arrêté qui ne veut rien dire, au lieu de nous former aux techniques de traitement de l’eau, à l’hydrogéologie, au respect de l’environnement...

On nous oblige à contrôler des moyens et non à contrôler des résultats, et on nous empêche d’avoir un jugement citoyen.

Toutes les filières se posent et nous, on constate.

Ça donne quand même à réfléchir sérieusement.

Les filtres, je voudrais bien voir la tête des clients quand ils vont être obligés de changer les médias, parce que c’est sûr, c’est pas éternel.

Je me demande d’ailleurs comment on peut donner une garantie de conformité à l’arrêté avec uniquement un an de test.

C’est sur, un an ça fonctionne, mais 3 ans, 5 ans, 10 ans, 25 ans ?

Les usagers auront-ils les moyens de dépenser 2000€ pour changer le média ? Un mois de salaire moyen pour remettre en état son installation tous les 10 ans et peut être plus.

Pour ce qui est de l’usage occasionnel, qu’est-ce qui prouve que ça va durer ?
Les maisons se vendent en moyenne tous les 10 ans. Une maison en usage permanent peut être vendue pour de l’occasionnel et inversement. Retirera-t-on les micro-stations pour mettre des filtres ?

Et je ne parle pas des filtres à sable et des épandages que je qualifierai de désastre écologique mais qui sont en tolérance nationale.

Vous l’avez compris. Il faut que notre métier évolue. Je ne peux pas accepter ce travail stupide de contrôleur de la réglementation sans une réelle démarche environnementale.

Acceptons-nous d’être complice de malversation, de défaut de conseil, de nous substituer à des professionnels pour aider des lobbies de terrassier, de fabricants de cuves, mais aussi pour aider des auto entrepreneurs qui s’essayent au détriment des véritables professionnels ?

Il faut que tout cela s’arrête. La vraie question, c’est le respect de l’environnement, c’est le traitement de la pollution. Tout le reste ne sert strictement à rien.

Quand je vois les finances de notre « pauvre »pays, notre très cher ministère ferait bien de supprimer les PTZ des filtres et des installations ne consommant pas d’électricité car il est inadmissible de favoriser ces filières.

On doit se former aux métiers de demain, mais ça n’est pas comme ça qu’on y arrivera.

Je souhaite que, tous ensemble, nous formulions cette demande au ministère. »

Marc Laimé - eauxglacees.com