Retour au format normal


Une Directive-cadre européenne sur l’eau en peau de lapin

18 mars 2013

par Marc Laimé - eauxglacees.com

La sacro-sainte « DCE », véritable mantra asséné depuis dix ans à la « communauté de l’eau » a surtout servi à dissimuler sciemment, en faisant disparaître tout ce qui l’a précédé, et au bénéfice d’entreprises dont on sait aujourd’hui ce qu’elles dissimulaient, le choix délibéré pour la pollution, pour le productivisme, pour le saccage des ressources naturelles, qui est l’alpha et l’omega des politiques publiques depuis des décennies.



A preuve, s’il en était besoin, la publication dans la revue spécialisée « Techniques, sciences et méthodes » (TSM) datée de mars 2013, éditée par l’ASTEE, l’un des plus efficaces lobbies au service des entreprises privées du secteur, d’un remarquable papier qui nous explique par le menu que jusqu’ici, DIX ANS après la transcription de notre fameuse « DCE » en droit français, l’étude (pourtant obligatoire selon la DCE !), des « interactions entre masses d’eau souterraine, écosystèmes terrestres dépendant des eaux souterraines et masses d’eau de surface » demeure lettre morte…

Autrement dit, ce que nous savions déjà, les prétendues « analyses » de la qualité des milliers de masses d’eau répertoriées au titre de la DCE sont pures fadaises puisque ces interactions ne sont pas prises en compte…

On lira donc avec intérêt la publication de M. Jean-François Vernoux, hydrogéologue au BRGM, qui détaille à point nommé un véritable nouveau « Contrat d’objectifs » pour l’Onema…

Avec l’étude des « interactions » notre camarilla de docteurs Folamours voit surgir la souriante hypothèse de voir fleurir quelques nouvelles centaines de millions d’euros de crédits en nouvelles bases de données…

Et à tout prendre, et à en croire TSM et M. Vernoux, nous avons désormais bon espoir de disposer de données « consolidées » dans quelques dizaines d’années. Tout va bien !

- Voir le sommaire de TSM, mars 2013 :

ETUDES

Évaluer l’impact des eaux souterraines sur les eaux de surface et les écosystèmes associés.

Mise en œuvre dans le cadre de la DCE, par VERNOUX J.-F.

« Jusqu’à présent, masses d’eau souterraine et masses d’eau de surface ont plutôt été traitées en France de manière indépendante alors qu’une idée maîtresse de la directive cadre sur l’eau (DCE) est l’unicité de la ressource en eau et des interactions entre ses différentes composantes, avec comme objectif opérationnel un bon état de la ressource en eau qui ne pourra être atteint que par une gestion intégrée.

La DCE souligne la nécessité d’une approche de la gestion de l’eau dans laquelle les interactions entre masses d’eau souterraine, écosystèmes terrestres dépendant des eaux souterraines et masses d’eau de surface jouent un rôle central.

Cela implique la mise en œuvre de méthodes et d’outils (modèles quantitatifs, modèles de transport, outils géochimiques, isotopiques et hydrobiologiques) permettant d’évaluer le risque de dégradation des masses d’eau de surface et des écosystèmes terrestres dépendants des eaux souterraines résultant d’altérations anthropiques du niveau ou de la qualité de l’eau souterraine.

Cette évaluation permettra ensuite de mettre en place des mesures pour remédier à cette dégradation. »

Marc Laimé - eauxglacees.com