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Veolia, Suez et Saur bientôt condamnés pour entente par la Direction de la concurrence de la Commission européenne

12 septembre 2012

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’issue de la procédure engagée en 2011 par la Direction de la concurrence de la Commission européenne ne fait plus guère de doute. Les trois géants français de l’eau et des services à l’environnement vont être sévèrement condamnés pour entente illicite. Mais la gestion de cette annonce, et ses répercussions, suscitent de graves tensions, jusqu’au sommet de l’Etat.



Convaincus d’entente, et donc d’avoir peu ou prou « conspiré » pour fixer des prix de l’eau abusifs, puisque déterminés pour partie par cette entente illégale, Veolia, Suez-Lyonnaise et Saur appréhendent une condamnation dont ils s’efforcent depuis l’été dernier de retarder l’annonce.

Sauf qu’en la matière, il n’existe pas de calendrier idéal.

La condamnation est acquise, le montant de l’amende (qui peut se monter jusqu’à 10% du chiffre d’affaires de chaque entreprise) colossal, mais ce sont surtout les attendus de la condamnation qui font trembler la direction des trois groupes.

Qui se sont dès lors ingéniés, par tous les moyens, à mobiliser le gouvernement français afin qu’il pèse sur la Commission et la convainque d’amoindrir ses griefs.

Sans réel succès jusqu’à présent.

De surcroît la passation de pouvoir consécutive aux élections présidentielle puis législative n’ont rien arrangé, les intérêts bien compris de chacun des trois groupes n’étant pas appréciés à la même aune avant, et depuis la présidentielle.

Les manœuvres de retardement touchent à leur terme. La brutalité des affrontements en coulisses est effarante.

L’aggiornamento à venir est inévitable.

A l’arrivée du sang et des larmes.

La FPEE va-t-elle disparaître ?

Quel va être l’impact de l’annonce de la condamnation sur le cours en bourse des trois leaders mondiaux ?

Veolia va-t-elle être éjectée du CAC 40, avec le choc en retour qu’on imagine ?

Quels remous à l’étranger ?

Et pour faire suite, dans la foulée, le rôle de la CDC (pour nos trois leaders) et du FSI (pour la SAUR), vont-ils devoir être radicalement revus, sauf à être requalifiés en aides d’état, et à ouvrir la voie à d’autres poursuites ?

Enfin, après l’entente, la guerre à couteaux tirés ?

Et une "perte d’image" qui ne peut qu’engager les élus les mieux disposés à leur égard à engager un nouveau bras de fer avec les Trois Soeurs ?

On suivra dès lors avec intérêt la réaction des lobbies pro-DSPn comme l’IGD ou l’IFRAP...

Le suspense touche à son terme.

Marc Laimé - eauxglacees.com