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Alerte sur l’eau potable en Seine-Maritime

15 mai 2012

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Le Comité départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) de la Seine-Maritime examinait le mercredi 9 mai 2012, entre autres dossiers, la situation critique des ressources en eau potable du Département.



A l’ordre du jour, deux demandes soumises par des syndicats d’eau potable, qui sollicitaient une prolongation de dérogation pour distribuer une eau destinée à la consommation humaine dont la teneur dépasse la limite de qualité de 0,1 µg par litre en triazines.

Les triazines sont un groupe d’herbicides (atrazine, simazine et terbuthylazine) très utilisés en grande culture (maïs principalement), et dont la solubilité relativement importante et la dégradation plus lente que celle des autres pesticides de ce type soulèvent divers problèmes de toxicité de l’environnement.

En France, l’utilisation de l’atrazine est interdite par la réglementation depuis 2003, et par l’Union Européenne depuis 2007 avec la décision 2004/141/CE (l’interdiction étant plus ancienne en l’Allemagne).

Mais ce produit y a été très utilisé, et il peut encore être rémanent dans les sols et à l’abri des UV solaires, de moins en moins pour la molécule mère, mais des accumulations de certains de ses produits de dégradation (déséthylatrazine, éthylatrazines...) restent possibles.

Ce qui était sans doute le cas pour les demandes soumises par les deux syndicats d’eau. La durée de vie de ces produits dans les nappes phréatiques est inconnue.

Virulente réaction du Préfet :

 « 366 000 personnes en Seine Maritime ont de l’eau à leur robinet qui dépasse les normes sanitaires ;

 Avoir des problèmes d’eau à ce niveau en Seine Maritime est impensable !

 Il y a des retards dans le département, l’Etat veut qu’il soit comblé ;

 On ne fonctionne pas à coup de dérogations !

 Le syndicat est un instrument trop utilisé !

 Il faut siffler la fin de la récréation…

 Il y a plus de 100 syndicats d’eau potable en Seine Maritime, il devrait y en avoir au maximum 5 !

 Si les élus ne souhaitent pas le faire, il n’y aura pas de dérogation ;

 La Préfecture va rouvrir le dossier, nous voulons aboutir pour la fin de l’année ;

 S’il n’y a pas de regroupement de syndicat ce sera non ;

 La gouvernance est prioritaire sur les investissements ;

 Il faut imposer un rythme à la collectivité ;

 L’interconnexion est le seul moyen pour obtenir une eau de qualité, sans cela l’approvisionnement est très vulnérable. »

Des unités de traitement des pesticides ont été ou sont en cours d’installation :

 Criquetot d’Esneval : 2,3 millions d’euros pour 16 000 habitants ;

 SIAEP de l’Austreberthe : de 5,2 à 6 millions d’euros pour 20 000 abonnés…

Marc Laimé - eauxglacees.com