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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Veolia, Google et Devoteam s’associent pour améliorer la gestion des infrastructures.
par Marc Laimé, 17 avril 2015

Le géant français des services à l’environnement accélère sa mue, en nouant un partenariat avec le moteur de recherche américain et Devoteam, entreprise française spécialisée dans le conseil en IT, la sécurité, le cloud computing et le big data.

Opérationnel dès le 1er octobre 2015, le projet « E-FSM » vise à proposer des services dans le domaine de la "planification terrain", à destination de propriétaires et de gestionnaires d’infrastructures. Il s’adresse non seulement aux collectivités territoriales et aux bailleurs sociaux, mais aussi aux « utilities », au secteur des télécommunications, ou encore aux sociétés de certification.

E-FSM entend proposer à ces clients un service de planification optimisé, qui doit permettre de « mobiliser le bon intervenant, au bon moment et au bon endroit, qu’il fasse partie des effectifs internalisés, ou qu’il soit un sous-traitant. »

À cet effet, la seconde « capsule » créée par Veolia, après FLUKS, future place de marché globale des données sur l’eau, s’appuiera à la fois sur des équipes professionnalisées dans le domaine de la planification et de l’ordonnancement, et sur un outil d’optimisation.

Au-delà de cette mission de planification, E-FSM fournira des éléments de reporting à ses clients publics, qui contribueront à « valoriser les actions menées par le service public et à rendre compte, en toute transparence, de sa gestion. »

Le service se déclinera en deux offres. Si les interventions sont réalisées par les ressources propres du gestionnaire de patrimoine, E-FSM offrira un simple service de planification. En fonction des besoins du client, un réseau d’intervenants pré-qualifiés pourra être mobilisé, et l’intervention sera alors effectuée par les équipes d’E-FSM.

Le développement de la plateforme sera confié à Devoteam. En revanche, c’est bien E-FSM qui sera propriétaire du logiciel. La capsule devra payer la maintenance applicative de l’outil, mais ne sera pas tenue de confier cette tâche à Devoteam.

Le projet est tout droit issu des phases successives de « reengeneering » mises en œuvre par Veolia Eau France ces dernières années pour affronter des conditions de marché défavorables, avec un net fléchissement de la DSP, corollaire de nombreux retours en régie.

Ainsi dans le cadre du projet de réorganisation « Hellébore », des cellules Piv’O ont été déployées pour rationaliser la planification des interventions des équipes sur le terrain, non sans problèmes quand, par exemple, le personnel ne parvient pas à se connecter via un terminal « PICRU » à la base sur laquelle il doit effectuer le reporting des opérations qui viennent d’être effectuées, à l’issue d’un rude journée de travail…

Car le mot d’ordre c’est bien évidemment la rationalisation à outrance, avec par exemple un « objectif-cible » de réduction de 30% des visites chez les clients, ce qui pourrait finir par susciter chez ces derniers des interrogations sur la consistance des prestations effectuées, dans le cadre contractuel d’une DSP, « aux risques et périls » du délégataire…

Expérience faite, si les allers-retours entre les responsables Piv’O et les RUO doivent permettre d’analyser les éventuels dysfonctionnements, pour que l’analyse soit fiable, il est important d’enregistrer toutes les données. Sans ces informations, ni le RUO, ni la cellule Piv’O ne sont en capacité de travailler convenablement. Or l’outil PICRU, de l’aveu même de responsables de VEOLIA, ne permet aujourd’hui d’assurer la traçabilité que de 85 % des interventions...

Le nouvel outil qui sera déployé avec E-FSM vise donc à permettre d’améliorer la planification des travaux, la cellule Piv’O étant conçue comme un « levier de performance pour optimiser les temps de trajet et les déplacements. »

Pour VEOLIA, E-FSM englobe un champ d’activité qui n’est pas centré sur un seul produit ni sur une seule entreprise. « La variété des tâches et des interlocuteurs, la performance de l’outil informatique et l’ouverture du marché sont autant d’atouts qui contribueront à l’évolution professionnelle des salariés de cette nouvelle société. »

Le nouvel outil doit ainsi permettre d’atteindre le ratio d’un planificateur pour 60 agents, contre 1 planificateur pour 41 agents aujourd’hui, et c’est la combinaison du nouvel outil et des forces qui rejoindront E-FSM qui devrait permettre d’atteindre ce ratio cible d’ici 5 ans.

On passerait ainsi d’un coût actuel de 3800 euros (coûts informatiques, coûts RH et coûts de structure, pour un montant global de 25 millions d’euros pour 6149 agents planifiés au sein de Veolia Eau France) à un coût cible de 2800 euros par agent planifié et par an.

Lors du lancement de la capsule, le prix de revient excédera le ratio de 2800 euros, mais la perte sera assumée par les actionnaires de la capsule E-FSM. Pour compenser ce déficit, il faudra développer le marché et conquérir des clients. Selon les estimations, la capsule devrait générer des bénéfices d’ici 5 ans.

Les responsables de VEOLIA EAU FRANCE en charge du projet insistent sur la nécessité d’agir rapidement afin de devancer la concurrence. Certaines villes, à l’instar d’Angers, se sont déjà dotées d’un outil leur apportant le service qui sera proposé par EFSM.

VEOLIA considère que sa « capsule » devrait être en capacité d’offrir un modèle plus performant et flexible.

L’entreprise soutient qu’une centaine de prospects sont désireux de prendre connaissance de la nouvelle offre de services de Veolia Eau France.

Après 4,5 millions d’euros dépensés en 2015, la construction de la solution cible va nécessiter un investissement supplémentaire de 2 millions d’euros en 2017, sous forme de créance fournisseur dévolue à Devoteam, payable en 2017.

Selon des sources internes, le projet devrait être mis en oeuvre pour le 1er octobre 2015.

À partir de février 2016, les agents de planification seront progressivement transférés dans la capsule E-FSM. À ce stade, les sites pilotes n’ont pas encore été définis.

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