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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Sécheresse (3) : le coup d’état des irrigants
par Marc Laimé, 10 juin 2011

Lors de son déplacement fortement médiatisé en Charente le jeudi 9 juin 2011, M. Nicolas Sarkozy a annoncé, « un plan à cinq ans pour la création de retenues d’eau ». Les mesures envisagées revêtent l’allure d’une capitulation en rase campagne devant les irrigants, et signent le renoncement délibéré à toute politique de gestion soutenable des ressources aquatiques.

La présidence de la République prévoit d’étendre « par voie législative » « les compétences des chambres d’agriculture », « afin de leur permettre d’assurer la maîtrise d’ouvrage des retenues d’eau », et d’examiner « les conditions juridiques dans lesquelles les retenues d’eau mises en service ne pourraient plus faire l’objet de recours ».



L’Élysée annonçait également un autre « plan à cinq ans sur la réduction des volumes d’eau prélevés sur 14 000 hectares », « en implantant des cultures plus économes en eau (sorgho, soja pour développer la production de protéines végétales, à la place du maïs par exemple) ».



(Le maïs irrigué représente aujourd’hui plus de 2 millions et demi d’hectares cultivés. On mesure le poids de l’expérimentation sur… 14 000 hectares !)

Lors de la séance de questions au gouvernement du Sénat, ce même jeudi, le Premier ministre a précisé le contenu de ce plan : « Il s’agit de faciliter la réalisation des retenues collinaires tout en respectant les particularités environnementales de chaque région et d’engager une réflexion avec la profession agricole, pour examiner comment faire évoluer, dans certaines régions, les pratiques et les productions afin de les adapter à des changements climatiques qui pourraient être durables. »



Vendredi 10 juin, France nature environnement (FNE), réitèrait sa demande, formulée « depuis deux ans », d’un « débat public » sur l’irrigation et le stockage de l’eau : « Si la sécheresse exceptionnelle que connaît la France justifie la solidarité nationale, la crise que nous traversons ne doit pas être utilisée par les tenants de l’agriculture la plus intensive pour exiger la création massive de retenues d’eau comme solution universelle. »

L’association prévient : « Le « tout-stockage » engagerait la politique agricole et environnementale de la France pour les 50 ans à venir. »

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