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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Saint-Guilhem le Désert au risque de la loi NOTRe, par Correspondant
par Marc Laimé, 19 octobre 2017

L’un de nos correspondants dans le Sud Est nous raconte les heurs et malheurs d’un charmant petit village médiéval en butte à une interminable succession de décisions arrêtées par des autorités plus stupides et obtuses les unes que les autres, quand elles ne témoignent pas d’une vénalité criminelle. Qui sauvera Saint-Guilhem de cette géhenne ?

Saint-Guilhem le Désert est un village médiéval de 250 habitants, en hiver, mais très touristique en été, installé depuis le Moyen Âge (Abbaye de Gellone) dans une gorge, celle du "bout du monde" dont le maigre ruisseau, où se situe son captage d’eau potable),se jette ensuite dans les Gorges de l’Hérault. Ces mêmes gorges de l’Hérault venant des Cévennes sont étroites et raides, faisant penser à une configuration montagnarde bien qu’on soit à... 89 mètres d’altitude, et qu’elles puissent connaître des crues spectaculaires.

C’est donc une petite commune enclavée dans des reliefs bas mais abrupts, incisés dans les plateaux calcaires du Crétacé de la Garrigue de la moyenne vallée de l’Hérault, fleuve cotier qui a donné son nom au département.

Ces considérations géographiques ne suffisent cependant pas à comprendre la singularité de la question de la gestion de l’eau locale. En effet, cette commune est autosuffisante grâce à sa résurgence karstique du "bout du monde".

Or, une sourde et rude bataille a eu lieu pendant des années autour d’un projet de forage profond pour capter, juste à côté, sur la même rive droite de l’Hérault, mais sur le territoire de la commune de Causse de la Selle, appartenant à une autre intercommunalié, la source des Cent-Fonts, une source karstique soit disant puissante mais qui s’est avérée être le siphon de la vallée perchée de la Buège (trois communes), située plus haut sur le plateau. Grossière erreur technique et politique que les habitants de Saint-Guilhem, et quelques militants force-nés, ont pu établir sans conteste, tout en s’opposant à ce projet pendant des années malgré les menaces, sanctions administratives, violences et procès de la part des élus de la Communauté de Communes du Coeur d’Hérault, située plus en aval, mais à laquelle Saint- Guilhem avait été rattaché lors de la création des intercommunalités des années 90.

Saint-Guihem le Désert

Ce pompage à scandales de la Source des Cent Fonts a fait beaucoup de bruit de 2000 à 2015. Il est aujourd’hui démonté en catimini par le Conseil Général 34 (PS) qui l’avait financé à hauteur de plus de 70 millions d’euros... Une paille ! Gaspillage total d’argent public et aucune sanction. Et ce, en ayant ouvert une route dédiée à travers les falaises et avoir fait exploser des mines de trouaison/excavation des plateformes du forage, ce en pleine période de nidification des Aigles de Bonelli, espèce protégée de cette zone Natura 2000. Inutile de dire que les opportunistes politiciens Verts-EELV n’ont guère brillé dans cette affaire.

Cette source des Cent Fonts devait être exploitée pour "sécuriser" la communauté de communes à l’aval, alors que celle-ci dispose pourtant d’un grand canal d’irrigation gravitaire, celui de l’ASA de Gignac transportant l’eau brute du fleuve Hérault, qui réalimente les nappes alluviales de la moyenne et basse vallée de l’Hérault, et pour offrir une alternative ultérieure à une éventuelle saturation la Source du Lez, qui alimente en grande partie Montpellier, ville en expansion démesurée et à l’urbanisation si contradictoire.

Malgré son toponyme généreux des "Cent Fonts", le débit de la source s’est avéré être ridicule après des jours de pompage d’essai sur commande politique d’une clique du PS34, dans un cadre de compétition politique entre Georges Frêche, alors président de l’agglomération de Montpellier, et son ancien bras droit passé au département (CG34), André Vézinhet. L’Etat ayant laissé faire malgré les argumentaires opposés.

Manque de bol, le maire (réélu) de Saint-Guilhem Le Désert est chercheur HDR au CNRS, spécialiste mondialement connu du manteau terrestre, à qui on ne raconte pas des sornettes politiciennes, fussent-elles aqueuses. Depuis cette bataille, plusieurs articles de recherche ont été publiés dans des revues scientifiques internationales (géologie, hydrogéologie, gestion de l’eau), ridiculisant "l’Ecole Montpelliéraine de l’Eau", qui s’était jetée dans les bras de Frêche pour un pôle de compétitivité ayant Veolia comme sponsor maximo.

Ce cas d’école montre qu’on ne peut pas parler de gestion de l’eau, ni même de droit à l’eau, sans analyse pluridisciplinaire des contextes et enjeux à plusieurs niveaux d’échelle, c’est-à-dire de raisonner en termes de "territoires de l’eau. »

Ce pompage d’essai du CG34 qui a asséché la source des Cent Fonts a détruit des espèces animales cavernicoles très rares existant en seulement deux endroits de France (Ariège et Hérault) depuis 300 millions d’années. Il aura fallu une imbécillité politicienne et une complicité scientifique pour les détruire, sans parler du silence assourdissant de l’Etat en la matière alors que la biodiversité est tant à la mode aujourd’hui.

Qu’à cela ne tienne, les grands défenseurs du "développement durable" que sont André Vézinhet et Monique Pétard, (PS) CG34, ont cru bon d’organiser une journée avec le grand orateur de l’écologie qu’est Nicolas Hulot à l’auditorium des Archives Départementales en 2014. Personne n’a précisé cependant quels étaient les honoraires du conférencier Hulot Nicolas, payés par le même CG34.

Pour aller plus loin, lire les bulletins de l’association PREVHE et du site personnel du spéléologue Hubert Borg :

www.st-guilhem-le-desert.fr

Lire aussi :

 Les habitants de Saint-Guilhem le Désert refusent de payer l’eau trois fois plus cher

https://www.francebleu.fr/infos/societe/les-habitants-de-saint-guilhem-le-desert-refusent-de-payer-l-eau-trois-fois-plus-cher-1507729487

France Bleue Hérault, 10 octobre 2017.

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