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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Réserves de substitution : les tours de passe-passe du gouvernement, par FNE
par Marc Laimé, 19 novembre 2013

Fin 2011, le « Plan de soutien à la création de retenues d’eau et à l’adaptation des cultures » était annoncé par Nicolas Sarkozy. Les agences de l’eau, financées très majoritairement par les usagers domestiques, devaient subventionner à 70% les retenues de substitution revendiquées par les irrigants. Un moratoire suspendant ces financements avait été décrété par Delphine Batho, alors Ministre de l’Ecologie en 2012. Ce moratoire vient d’être levé pour certains projets : pour les autres, les conditions de la levée restent à déterminer par une commission du Comité national de l’eau (CNE).

En septembre 2013, la conférence environnementale aurait dû permettre un débat équilibré conduisant à dégager des pistes pour lever ce fameux moratoire. Mais avec 60 participants, la table ronde sur l’eau s’est révélée être le festival des contradictions, propice à toutes les interprétations et permettant au gouvernement d’adopter la posture du caméléon…


Sans grande surprise, c’est une levée du moratoire, mais « à titre transitoire pour les projets bien engagés et devant bénéficier d’aides FEADER » qui nous a été servie par le nouveau Ministre de l’Ecologie au travers du courrier qu’il a adressé aux directeurs des agences de l’eau concernées. 


Conséquence en Loire Bretagne : trois retenues contestables autour du marais Poitevin viennent d’obtenir leur financement par l’Agence de l’eau. Cerise sur le gâteau : ce sont les représentants de l’Etat qui ont fait pencher la balance en faveur du financement public.

En Adour Garonne, même scénario qui frise l’imposture : on barre une rivière sous couvert de substitution, et pourtant, un seul vote contre : celui du représentant associatif (de FNE ?). 


Et Bernard Rousseau de faire remarquer que ce revirement encourage la course à l’irrigation en échange de vagues promesses du lobby agricole intensif. Ces retenues sont des béquilles visant à prolonger un modèle agricole polluant et sous perfusion de l’argent public !

FNE est contre la levée du moratoire

La priorité, aujourd’hui, serait pourtant d’apprendre à économiser l’eau en construisant des solutions pérennes pour concilier l’ensemble des usages et en intégrant les conséquences prévisibles des évolutions climatiques.

Une stratégie a été proposée en ce sens dans un avis du CESE sur la gestion et l’usage de l’eau en agriculture voté en avril 2013 (1).

Le moratoire aurait du permettre d’approfondir cette réflexion et de poser les bases d’une approche plus prospective pour toutes les formes de stockage d’eau. 


Les vannes des financements publics s’ouvrent de nouveau sans que soit fait au préalable de faire un bilan complet de la situation : bilan des plans d’eau et des retenues déjà construites, bilan des contrôles de la police de l’eau sur les prélèvements réels, transparence sur les bénéficiaires des aides et subventions reçues, incidences pour les ressources en eau potable et sur les rivières et sur les nappes !

FNE demande un état des lieux et une transparence des projets existants, en cours, et à venir : le rapport du député Philippe Martin ne saurait constituer la seule source de la doctrine de l’Etat dans ce domaine (2) !

Au-delà de cette décision regrettable il est aujourd’hui indispensable de conduire une réflexion sur une transition massive des modèles agricoles.

Cette transition agro-écologique est déjà commencée par quelques agriculteurs qui choisissent des modes de production économes en eau. Les encourager serait plus en cohérence avec l’objectif du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui demande une réduction de 20% de consommation d’eau pour tous les usages d’ici 2020.

(1) http://www.lecese.fr/travaux-publies/la-gestion-et-lusage-de-leau-en-agriculture

(2) http://www.fne.asso.fr/fr/rapport-martin-sur-la-gestion-quantitative-des-ressources-en-eau-partiel-et-partial.html?cmp_id=33&news_id=13281

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