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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Pollutions industrielles et santé publique : un verdict historique le 15 septembre 2009
par Marc Laimé, 24 août 2009

Au terme de plus de 12 ans de procédure, la Cour d’Appel de Paris décidera le 15 septembre 2009 si une trentaine de parties civiles, victimes de gravissimes intoxications par des métaux lourds, répandus dans l’environnement par l’usine de Métal-Blanc, implantée dans le village de Bourg Fidèle près de Rocroi dans les Ardennes, verront ou non leur préjudice reconnu, au titre des plaintes déposées pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Ce verdict sera décisif. Si la Cour d’appel fait droit aux demandes des plaignants, une nouvelle jurisprudence pourrait bouleverser la donne en matière de préjudices provoqués par des pollutions industrielles qui affectent gravement la santé des riverains concernés.

La Cour d’Appel de Paris rendra son verdict le 15 septembre 2009 à 9h00 (Palais de justice, pôle 4-11), après les plaidoiries du 12 mai 2009.

La mise en danger d’autrui sera-t-elle confirmée, suite à la décision antérieure de la Cour de Cassation ?

Les métaux lourds (plomb, cadmium, mercure), les métaux, (aluminium, manganèse, cuivre, nickel, antimoine…), sont en général « CMR » : cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques (toxiques pour le système reproducteur), tératogènes…, et certains de ces poisons (aluminium, mercure, manganèse, plomb) provoquent des maladies dégénératives évolutives : Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques…, même si la personne n’est plus exposée au danger.

Ces poisons peuvent être liés - en outre - à l’arsenic, présent sur le site industriel de Bourg Fidèle. L’aluminium et le mercure se trouvent notamment dans certains vaccins, le mercure se trouve dans les amalgames dentaires, sur des sites industriels….

Les toxiques précités ont quasiment tous été trouvés - à des taux considérables -, par des experts judiciaires, dans les rejets de Métal-Blanc, dans ses filtres de cheminées, sur des camions...

Cette usine de Bourg-Fidèle recycle des déchets industriels non ferreux, de surcroît importés...

Sept des poisons déjà cités se retrouvent également dans les urines d’une partie civile, après une chélation…

Les victimes de ces pollutions ont pris conscience de ce fléau quand l’usine Métal-Blanc s’est agrandie, en 1996. Les constats de la DDASS et de l’Inserm tombent en 1998, et sont préoccupants.

Le plomb, le cadmium, l’arsenic se retrouvent au-dessus des seuils dans les organismes d’enfants… Des cancers d’enfants se déclarent… Les saturnismes professionnels avaient déjà mené à des cancers, et à des décès prématurés, durant des décennies…

Les vaches, des mammifères comme nous, présentaient des problèmes et des symptômes similaires à ceux des humains, comme des avortements spontanés lors de pics, des difficultés de reproduction, devenues chroniques ; des troubles de la vue, dont la cécité, ainsi que le bavage, des troubles neurologiques irréversibles, la déchéance inexorable, la mort lente… ont frappé humains et animaux.

Le « no man’s land » de Bourg-Fidèle, où pâturages, cultures, pêche et même l’accès au ruisseau local sont interdits, ce no man’s land est une réplique de chancres similaires, comme à Bruxelles.

Les riverains – et le monde - ne connaissent pas vraiment ce type de pollutions, car les industriels préfèrent occulter la propagation des nombreux toxiques cumulatifs émis par leurs usines dites de « recyclage ».

La catastrophe du site de Bourg-Fidèle est historique, surtout s’agissant des eaux souterraines : une menace pour la Belgique, et une menace pour la réserve potentielle d’eau potable du bassin de Witacker, s’écoulant dans la Meuse, à Revin.

Cette ville a été confrontée à un problème de manganèse dans les eaux potables, le manganèse se retrouve également à l’amont, sur le site de Bourg Fidèle, dans les sols, et dans les eaux souterraines, à des taux ahurissants...

Un enjeu majeur

La reconnaissance de la mise en danger d’autrui permettrait un progrès considérable en faveur de l’environnement et, des maladies de l’environnement.

L’avocat Général, Madame Catta, a développé plusieurs points importants, lors de la séance du 12 mai 2009 à la Cour d’Appel de Paris.

La magistrate a notamment évoqué un rapport du Réseau National de Santé Publique, selon lequel la population de Bourg-Fidèle est exposée aux polluants de l’usine actuelle depuis plus de trente ans.

La magistrate relève aussi la contamination des enfants des salariés, démontrée par la DDASS.

Un expert judiciaire a par ailleurs démontré la technologie obsolète de l’usine, qui fut pourtant hautement subventionnée « au regard de l’environnement ».

« Le sommeil de la raison engendre des monstres » déclarait l’avocat de Métal-Blanc, lors de sa plaidoirie du 12 mai dernier...

Les souffrances chroniques, inhérentes à des contaminations multiples, et le supplice des animaux (bovins, ovins, chevaux…), ne seraient que des affabulations… Il est bien connu que les maladies environnementales sont encore parfois versées dans la psychiatrie.

Les toxicologues industriels français ne peuvent encore éclairer la Justice notamment quant aux souffrances parfois extrêmes, inhérentes aux métaux qui emprisonnent les corps et les esprits, puisque ces toxicologues n’existent pas…

Un des derniers toxicologues de France, provenant du site de l’ex-usine de Métaleurop du Pas de Calais, a accompagné l’industriel de Bourg-Fidèle lors d’une réunion publique, avec des membres de la Préfecture.

Ce « spécialiste » a nié la présence du cadmium sur le site, et a minimisé les effets du plomb…

Des scientifiques intègres sont évincés. Un Préfet des Ardennes a envoyé une lettre de remontrances à l’INSERM, parce que cet organisme avait accepté de réaliser pour l’association des victimes quelques plombémies, s’avérant d’ailleurs « préoccupantes ».

Les bio-marqueurs des métaux lourds ont été trouvés, aux frais des victimes, auprès de très rares spécialistes, souvent à l’étranger, en cherchant plus de 10 ans.

Ces bio-marqueurs (porphyrines, peptides, phosphaturie, calcium dans les urines…), montrent des signes de dégâts très typiques, tels que les médecins ne les connaissent pas encore.

D’ailleurs, les victimes sont demeurées quasiment sans soins, et sans moyens, depuis 12 ans. Et enfin, les remèdes sont incertains.

La partie adverse polémiquait sur la valeur scientifique du QI, inhérent au saturnisme, lors de la dernière séance à la Cour d’Appel de Paris.

Le crétinisme hypothyroïdien d’un des enfants atteints s’explique facilement par des analyses médicales. Des enfants autistes, hyperactifs, et contaminés, ont un problème bien plus général que l’abaissement de leur QI.

Et les métaux lourds autres que le plomb, présents sur le site, sont niés ou éludés par la partie adverse….

La Cour d’Appel de Paris va-t-elle confirmer le verdict de la Cour de Cassation ?

Rendez-vous le 15 septembre prochain.

Contact :

Association protection défense de l’environnement de Bourg Fidèle (Rocroi).

En cliquant sur ce lien, on découvrira le témoignage d’une personne ayant vécu sur le site de Bourg-Fidèle.

Et l’on mesurera l’importance de ce procès, suite aux dénis majeurs et aux omissions de l’entreprise à l’origine de cette pollution, qui – un seul exemple -, ne prévenait pas la population lors des pics : impossible au bout de quelques semaines de retrouver les métaux lourds dans le sang ou les urines, lors même que ces poisons sont stockés dans les organes-cibles, et ce, pour des décennies.

Mail : denise.schneider@skynet.be

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