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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Nouvelles alertes sur la qualité de l’eau
par Marc Laimé, 20 mars 2012

La semaine sans pesticides
a débuté puisqu’elle se tient cette année du 20 au 30 mars 2012, après les Forums mondial et alternatif de l’eau à Marseille, du 12 au 17 mars 2012, et la Journée mondiale de l’eau programmée le 22 mars prochain. Hasard de calendrier, plusieurs alertes mettent à nouveau l’accent sur une inquiétante dégradation de la qualité des ressources en eau.

Initié par l’association Générations futures et le collectif Action citoyenne pour une alternative aux pesticides (Acap), la 7e édition de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » se tiendra du 20 au 30 mars dans toute la France, mais aussi dans 18 pays (en Europe, en Afrique, et en Géorgie, à l’ile Maurice ou au Tadjikistan). La France reste néanmoins le premier pays consommateur de pesticides en Europe.

Ce sera l’occasion de mettre en avant quelques initiatives intéressantes comme celle de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse (RMC) qui aide financièrement les collectivités à supprimer les pesticides dans les espaces publics.

L’agence relève que, sur le bassin versant de la Méditerranée, 182 captages d’eau potable sont contaminés par les pesticides et que 90% des points de suivi sur les eaux superficielles et 84% sur les eaux souterraines ont été contaminés au moins une fois par un pesticide au cours de l’année 2010.

L’agence RMC s’engage donc à financer, à hauteur de 50%, les investissements des collectivités dans des plans de désherbage, de formation, ou l’investissement dans du matériel alternatif aux pesticides.
Selon elle, 40% des herbicides sont appliqués en ville sur des surfaces imperméables. Résultat : les produits chimiques se retrouvent directement dans les cours d’eau ou sont lessivés vers les nappes phréatiques.

Un sondage du SIAAP

Une dépêche AFP datée du 12 mars dernier, à la veille de l’ouverture du Forum mondial de l’eau à Marseille, indiquait que, selon un sondage réalisé par l’institut Louis Harris pour le compte du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), « les Français (sont) inquiets des effets de la pollution de l’eau sur leur santé. »

Ils placent la pollution de l’eau en tête des priorités environnementales et s’inquiètent des menaces sur la santé et les ecosystèmes des eaux usées non traitées.

95% des personnes interrogées par l’institut Harris sur les priorités d’actions environnementales ont placé la pollution de l’eau devant celle de l’air (94%).

Plus de huit personnes sur dix (88%) jugent l’extinction d’espèces animales et végétales et l’épuisement des énergies fossiles (87%) prioritaires, le réchauffement climatique demeurant un sujet de préoccupation pour 84%.

Une grande majorité des sondés (96%) considèrent que les eaux usées, si elles ne sont pas traitées, entraîneraient des maladies chez les individus et des menaces pour la survie des écosystèmes.

« Qualité des eaux en France : on navigue en eau trouble ! »

Dans un communiqué diffusé le 15 mars dernier, le WWF-France ouvrait le bal en annonçant : « Qualité des eaux en France : on navigue en eau trouble ! »

« Alors que la France accueille, à Marseille, le 6ème Forum mondial de l’eau du 12 au 17 mars, il convient de rappeler quelques réalités sur la qualité des eaux en métropole.



Qualité des eaux brutes avant usage : une vérité qui dérange

Après trois ans d’investigations approfondies sur le dispositif français d’analyse de la qualité des eaux souterraines et de surface, ainsi que de l’exploitation qui en est faite dans les rapports officiels, le WWF-France a révélé un résultat accablant :

les protocoles de mesure de la qualité de l’eau ont, à plusieurs reprises, été profondément édulcorés depuis une dizaine d’années.

Ils sont entachés de nombreux biais qui conduisent à sous estimer très gravement l’ampleur de la pollution des rivières et des nappes phréatiques.



Le WWF-France a rendu publique cette réalité, via un site internet dédié
rassemblant données, analyses et cartes : http://eau-evolution.fr/ et a a appelé à disposer
d’urgence de données brutes et d’informations fiables pour donner à nos concitoyens une
image réelle de la qualité de l’eau en France.

Qualité de l’eau potable distribuée : le thermomètre a été cassé

Par son instruction DGS/EA4 no 2010-424 du 9 décembre 2010, le Ministère du travail, de l’emploi et de la santé, a décidé de multiplier par 5 la concentration maximale autorisée pour les pesticides dans l’eau du robinet !

(Bulletin Officiel du 15 février 2011).

Cette nouvelle 
disposition réglementaire ne va plus permettre d’évaluer réellement la dégradation de l’eau potable distribuée, et d’anticiper les mesures correctives qui s’imposent plus en amont.

Or la distribution d’eau potable avec présence de molécules à effet perturbateurs endocriniens, même à très faible doses, ne devrait pas être aujourd’hui autorisée. Pour rappel, certains pesticides sont aujourd’hui classés en perturbateurs endocriniens.



Constatant cette dégradation autorisée et généralisée des eaux brutes et potables distribuées le WWF-France demande une réponse des services de l’Etat face aux graves dysfonctionnements constatés dans le dispositif d’analyse de la qualité de l’eau.

Devant le constat du manque de fiabilité des données publiques, le WWF France appelle les
différents acteurs de la société civile concernés à participer à la création d’un Observatoire
indépendant de la qualité des eaux brutes et des eaux potables distribuées à la population sur
le modèle de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
(CRIIRAD).



Développement d’une expertise indépendante et meilleure transparence sur les données publiques sont les deux dimensions nécessaires pour répondre au cadre de la Convention d’Aarhus signée parla France et rassurer la population. »



L’état des eaux
Eau de boisson

Dégradation inquiétante de la qualité de l’eau en Eure-et-Loir

Illustration de ces dérives, le quotidien local l’Echo républicain publiait dans son édition du 16 mars 2012, les cartes de la qualité de l’eau distribuée aux Euréliens, qui laissent apparaître des taux de nitrates et de pesticides inquiétants.

Un constat qu’éclaire l’enquête publiée le 12 mars 2012 par le quotidien Le Monde, relatant la gravité des dégâts provoqués par cinquante ans de pollution agricole dans la Beauce.

L’agriculture à l’origine des deux tiers de la pollution de l’eau potable en France

Dans son édition datée du 20 mars 2012, le quotidien Le Monde tire à son tour la sonnette d’alarme, en relayant une nouvelle enquête de l’UFC-Que Choisir.

"C’est l’histoire d’un verre d’eau pas tout à fait plein. Tout dépend de quel point de vue l’on considère les résultats de l’enquête de l’UFC (Union fédérale des consommateurs)-Que Choisir sur la qualité de l’eau potable en France, présentée mardi 20 mars.

Faut-il se réjouir du fait que "97,5% des Français ont accès tout au long de l’année à une eau de bonne qualité" ? Ou s’inquiéter pour les autres, ces 1 760 000 personnes qui reçoivent une eau non conforme ?

L’UFC-Que Choisir, qui s’est basée sur les résultats d’analyses publiés par le ministère de la santé, a pris le parti de considérer comme "non conforme" l’eau d’une commune dont au moins un quart des analyses effectuées en deux ans ont montré qu’elle se trouvait au-dessus des limites réglementaires pour un des six critères retenus : la qualité bactériologique, la teneur en aluminium (les sels d’aluminium sont utilisés pour rendre l’eau plus limpide), la radioactivité (d’origine naturelle), la présence de résidus de pesticides, le taux de nitrates, et la teneur en sélénium, élément présent dans la croûte terrestre que l’on retrouve dans l’eau issue des nappes phréatiques.

Contrôles trop peu fréquents

Premier constat, plutôt rassurant. "Quasiment aucune pollution n’est relevée dans les grandes villes ou les villes de taille moyenne", selon l’enquête. Les 2 747 communes où des dépassements de normes ont été relevés comptent en moyenne 500 habitants.

L’étude met cela sur le compte de contrôles trop peu fréquents pour "assurer le suivi minimal requis". Quatre villes de plus de 20 000 habitants distribuent cependant une eau contenant trop de résidus de pesticides : Sens (Yonne), Lisieux (Calvados), Firminy (Loire) et Bourgoin-Jallieu (Isère).

L’étude confirme que l’agriculture est bien aujourd’hui la principale responsable de la pollution des eaux : 69% des cas relevés lui sont attribuables, 27% revenant à des défauts de traitement de l’eau et 4% à la radioactivité naturelle. René Lalement, de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), avoue ne pas être surpris : "Le problème vient de la récurrence de facteurs qui n’ont pas été traités depuis des années."

A eux seuls, les pesticides - et en particulier l’atrazine (désormais interdit mais qui persiste longtemps dans l’environnement) - sont responsables de 60% des cas de pollution d’origine agricole. Près de 700 000 personnes sont concernées, essentiellement dans le Bassin parisien, le Nord, la vallée du Rhône et le Sud-Ouest.

Réformes de l’eau et des pratiques agricoles

Curieusement, la pollution de l’eau aux nitrates ne touche pas la Bretagne, où des mesures de protection ont été prises "sous la pression des associations et des consommateurs bretons", estime l’UFC-Que Choisir. Quant au sélénium, on en retrouve principalement dans les zones de fort prélèvement agricole, où il faut aller puiser dans les eaux souterraines.

"Il y a péril en la demeure si l’on poursuit un mode de production agricole, la monoculture intensive, qui récidive en permanence", prévient Alain Bazot, le président de l’association de consommateurs. L’étude relève que la baisse du volume de pesticides utilisés en France est compensée par le recours à des molécules plus puissantes et donc plus polluantes, et que le recul de l’utilisation des nitrates est très modéré.

Les auteurs regrettent que "bien qu’ils soient majoritairement à l’origine de ces pollutions, les agriculteurs ne financent pas le coût des impacts négatifs de leurs pratiques sur l’environnement" et que l’application de ce principe du "pollueur pas payeur" alourdisse de 6,6% à 11,8% la facture d’eau des consommateurs, qui doivent payer pour la "potabilisation".

L’UFC-Que Choisir appelle donc à une réforme de la politique de l’eau et à une réforme profonde des pratiques agricoles.

"Il y a une fuite en avant, comme quand l’on préfère abandonner un captage pollué pour aller chercher d’autres ressources plutôt que de traiter la pollution à la source", note Alain Bazot.

Des chiffres publiés en février par la direction générale de la santé viennent d’illustrer ce propos : sur 4 811 captages abandonnés entre 1998 et 2008 en France, 41% l’ont été en raison de la mauvaise qualité de l’eau.

 Voir la carte de France interactive de l’UFC-Que Choisir

Lire aussi :

Un filtre magique pour les eaux de la Garonne

La Dépêche, 19 mars 2012

Deux millions de Français boivent de l’eau du robinet polluée

Libération, 20 mars 2012

Pesticides : les autorisations "laxistes" de l’Europe

Le Monde, 3 avril 2012

Deux ONG dénoncent des procédures allégées d’utilisation de produits phytosanitaires

Actu environnement, 3 avril 2012

La Bretagne se spécialise dans les algues vertes, bien malgré elle

Le Journal de l’environnement, 6 avril 2012

Les pesticides autorisés à l’épandage aérien sont toxiques

Le Journal de l’environnement, 11 avril 2012

Huit cents épandages aériens de pesticides autorisés cette année

Actu environnement, 12 avril 2012

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1 Nouvelles alertes sur la qualité de l’eau

Qualité de l’eau potable du réseau :
la situation est bien plus préoccupante que l’on ne croit !

Le constat alarmant lancé par l’UFC Que choisir sur la qualité de l’eau du réseau repose sur des données fournies par le Ministère de l’écologie. Ces données officielles, basées sur des normes obsolètes, livrent une vision incomplète de l’étendue des dommages. Cela fausse l’analyse de l’UFC Que Choisir qui passe ainsi sous silence d’autres pollutions existantes. Notamment celles liées aux résidus pesticides, génétiques et médicamenteux présents dans l’eau. L’association CriiEAU (Comité de Recherches et d’Informations Indépendantes sur l’Eau), en cours d’enregistrement et dont l’un des objectifs est d’informer correctement le public sur la qualité de l’eau du robinet, souhaite compléter l’analyse de l’UFC Que Choisir.

Au sujet des pesticides
"Le risque entraîné par les pesticides est celui de l’exposition à long terme, à des doses très faibles mais répétitives, avec des interactions possibles entre les différents pesticides. Les risques suspectés, sans qu’ils aient pu être démontrés à ce jour, pourraient être des cancers (leucémies notamment), des troubles du système nerveux ainsi que de troubles de la reproduction."

Le danger réel des pesticides est bien plus grand que ne l’indique l’UFC Que Choisir. Pour beaucoup de pesticides présents dans l’environnement, seuls 10 % du produit se trouvent sous sa forme moléculaire d’origine. 90 % du produit ont plus ou moins été dégradés par les UV et les bactéries de l’environnement. Ces molécules dégradées ne sont plus aisément détectables par les méthodes physico-chimiques conventionnelles. Ces résidus possèdent pourtant très fréquemment une toxicité similaire aux molécules d’origine. C’est pourquoi l’effet biologique réel des pesticides est très mal évalué par les méthodes physicochimiques conventionnelles. Seuls des tests biologiques (test d’inhibition de la synthèse d’ARN, test d’ancrage cellulaire...) permettent d’en mesurer directement la toxicité. Ces tests biologiques, normalisés depuis 10 ans, ne sont hélas pas pris en compte par les normes réglementaires mesurant la qualité de l’eau.

Au sujet de la bactériologie
"Les défauts de traitement de potabilisation (chloration) ou des canalisations endommagées dans le réseau peuvent entraîner la présence de bactéries responsables par exemple de troubles intestinaux."

L’enquête ignore différents dangers microbiens transmis par l’eau potable, notamment :1) les Rotavirus et les Norovirus, résistants à une chloration ordinaire, et à l’origine de nombreuses épidémies de gastroentérites virales hivernales, d’après l’aveu même du Ministère de la Santé. 2) les fréquentes parasitoses transmises par l’eau potable (Giarda). 3) la transmission par l’eau potable de gènes de résistances aux antibiotique, situés sur des éléments génétiques mobiles, et transmis par des bactéries non pathogènes (germes banals de l’eau) non prise en compte par la réglementation. Ils nous sont transmis en droite ligne par l’élevage animal qui consomme les deux-tiers des antibiotiques consommés en France (rapport Afssa).

Au sujet de l’aluminium
"L’aluminium est utilisé sous forme de sels pour rendre limpides des eaux naturellement troubles. Bien qu’il n’y ait pas à ce jour de lien démontré entre l’exposition à l’aluminium et la maladie d’Alzheimer, par application du principe de précaution, il est recommandé de limiter les doses ingéré"

Concernant le lien de cause à effet entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer, ce sujet a fait l’objet de controverses scientifiques dépassées depuis les années 60 (Cf reportage de Sophie Le Gall « Du poison dans l’eau »- France 3 - mai 2010). Rappelons que les sels d’aluminium peuvent être remplacés en tant que floculant pour la potabilisation de l’eau par des sels de fer, en toute innocuité. Pourquoi cette bonne pratique tarde-t-elle à se diffuser ?

Au sujet des nitrates
"Les teneurs excessives en nitrates dans l’alimentation sont susceptibles de faire courir des risques de méthémoglobinémie (syndrome du bébé bleu) chez les nourrissons. En effet, les nitrates, transformés dans l’organisme en nitrites, peuvent par la modification des propriétés de l’hémoglobine du sang empêcher un transport correct de l’oxygène par les globules rouges. Toutefois, aucun cas de méthémoglobinémie lié à l’eau d’alimentation n’est recensé aujourd’hui en France. Plus généralement, la présence de nitrates dans l’eau potable est un indicateur de pollutions d’origine agricole, qui peut s’accompagner de la présence d’autres polluants tels que des pesticides."

Il est tout à fait exact de signaler que la présence des nitrates dans l’eau est un indicateur de pollution d’origine agricole. Cependant la lecture détaillée de la littérature scientifique et médicale montre qu’aucun cas de méthémoglobinémie du nourrisson lié à la consommation d’eau contenant des nitrates n’est survenu en France au cours des 50 dernières années. Il convient de rappeler qu’en Australie où la concentration en nitrates peut atteindre 300 mg/l dans certaines eaux potables (Alice Springs) il ne semble pas y avoir de catastrophe sanitaire chez les nourrissons. D’ailleurs, il n’existe pas dans le tube digestif des nourrissons de bactéries capables de réduire les nitrates en nitrites. Les seules méthémoglobinémies décrites sont celles liées à l’absorption directe de nitrites ou d’un réducteur similaire.

Notre association tient à disposition les références bibliographies scientifiques sur les problèmes soulevés par la qualité de l’eau potable en France.

Le CriiEAU est une association pluridisciplinaire de scientifiques, de juristes et de personnes qualifiées proposant de nouvelles méthodes d’évaluation de la qualité de l’eau et diffusant une information indépendante des grands groupes de traitement et de commercialisation de l’eau.

Contact : criieau@free.fr

poste par Yanndour - 2012-03-29@13:33 - repondre message
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