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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Non aux barrages-réservoirs dans le bassin de l’Adour ! par Henry Chevallier (*)
par Marc Laimé, 4 mars 2011

Plusieurs dizaines d’associations de défense de l’environnement se sont mobilisées pour dénoncer un projet de construction de nouveaux barrages-réservoirs dans le Sud-Ouest, dédiés aux besoins de l’irrigation du maïs. Elles pointent à juste titre la timidité d’un SDAGE timoré, imprécis, voire laxiste. Qui se limite à la réécriture des mesures des SDAGEs de la Loi sur l’eau précédente, celle de 1992…. SDAGE et Programme de mesures (PDM), que les seuls cinq représentants des APNEs, sur la centaine de membres composant le Comité de bassin Adour-Garonne avaient dès lors refusé de voter…

Le délire des barrages-réservoirs est reparti

« La mesure la plus pernicieuse du SDAGE Adour-Garonne est la réaffirmation de la « nécessité » de nouvelles ressources en eau, c’est-à-dire la poursuite de la politique des barrages-réservoirs.

C’est principalement dans le bassin de l’Adour qu’un programme de nouveaux barrages-réservoirs a été rendu public, via l’Institution Adour, un EPTB (Etablissement public territorial de bassin), uniquement composé de 20 conseillers généraux, et la CLE (Commission Locale de l’Eau) Midouze, sa succursale.

Dans sa Lettre n°1 de novembre 2010, l’Institution Adour (1) annonce la création de 16 réservoirs « de soutien d’étiage ».. En 2010 elle a lancé des appels d’offre pour la maîtrise d’œuvre de huit réservoirs.

Ceci est nouveau car, jusqu’à présent, la maîtrise d’œuvre des barrages était confiée de gré à gré à la CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne), une société d’aménagement rural, ceci violant la législation française et les directives européennes imposant l’ouverture des marchés publics.

Il est possible que ce récent respect de la réglementation soit dû à la plainte déposée à la Commission Européenne par neuf associations du Sud-Ouest...

Les huit réservoirs concernés sont ceux de Mondebat (32 – Beaumarchés), Tailluret (32 – Mauléon d’Armagnac), Gaube (40 – Arthez d’Armagnac), Bergon (entre Manciet et Eauze, Gers), Corneillan (32), Cannet (32), Bahus-Bas (40 – Bahus-Soubiran), enfin le grand barrage de l’Ousse (Aureilhan, prés de Tarbes), projet qui, pourtant, avait été juridiquement gelé grâce à la lutte d’un collectif de défense.

Qui payera les violons du bal ?

Mais il n’y a pas que les « nouvelles ressources » qui sont programmées dans le Programme de mesures (PDM). Sont aussi prévus la réduction de la pollution agricole diffuse, la protection des captages pour l’eau potable, le traitement des eaux captées, l’assainissement des eaux usées, la prévention des inondations, la restauration des milieux naturels...

L’Agence de l’Eau et les conseils généraux ont chiffré le coût de ce PDM.

Par rapport aux dépenses actuelles, on aurait une augmentation de 2,5 fois, soit 100 à 150 millions d’euros supplémentaires par an. Un constat est à faire : l’Etat se désengage du financement. Donc les barrages-réservoirs et autres nouveaux aménagements seront (seraient ?) financés et par les collectivités territoriales (donc par nos impôts locaux) et par l’Agence de l’Eau (via nos factures d’eau !)

Comme l’eau, l’argent public s’enfuit !

Cet état de chose fait qu’il n’y a plus de « pensée unique » chez les élus pour approuver les barrages-réservoirs. Ainsi le Conseil général de la Haute-Garonne a refusé de s’associer au financement du réservoir géant de Charlas, dans le Comminges, d’une capacité de 110 millions de m3, et d’un coût prévisionnel de 300 millions d’euros.

Que coûteraient les nouveaux barrages du bassin de l’Adour ?

Les huit réservoirs programmés en priorité sont chiffrés à 68 millions d’euros, budget scandaleux en cette période de crise et de chômage pour des ouvrages hydrauliques aussi peu indispensables que l’autoroute A65 Langon – Pau, achevée en décembre 2010 pour un coût pharaonique de 1,5 milliard d’euros.

L’Institution Adour est en train de faire du forcing pour le financement de ces réservoirs avec l’appui d’organisations de l’agriculture productiviste : l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), la FNSEA et ses « Jeunes agriculteurs », l’ORAMA (céréaliers) et « Irrigants de France ».

Ce lobbying est d’autant plus révoltant que le bassin de l’Adour se trouve suréquipé en barrages-réservoirs pour le maïs, et que les cultures irriguées ne se développent plus depuis plusieurs années.

Nous espérons la plus large mobilisation pour arrêter cette politique de barrages-réservoirs (et de « réserves de substitution » en Poitou-Charentes), aménagements hydrauliques maintenant inutiles, antidémocratiques, budgétivores et dommageables pour l’environnement et les hydrosystèmes. »

(1) Institution Adour

15, rue Victor Hugo

40000 Mont-de-Marsan.

Mail : secretariat@institution-adour.fr

Site : www.institution-adour.fr

(*) Henry Chevallier

32400 Fustérouau

Mail : ende.doman@wanadoo.fr

Auteur de « L’Eau un enjeu pour demain » (édit.Ellébore-Sang de la Terre).

Ouvrage à commander à Ende Doman, 32400 Fustérouau – tél.05.62.09.08.25.

Prix en franco de port : 24 euros. Règlement à l’ordre de Ende Doman.

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