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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
FIGURES
« Ma candidature à la présidence du Comité de bassin Seine Normandie », par Anne le Strat
par Marc Laimé, 28 septembre 2011

La présidente d’Eau de Paris présente les motifs de sa candidature à la présidence du Comité de bassin de la première Agence de l’eau française, dans un communiqué en date du mercredi 28 septembre 2011.

« Madame, Monsieur,

Le renouvellement des instances du comité de bassin de l’agence de l’eau Seine-Normandie qui aura lieu le 29 septembre 2011 est un moment important pour la vie démocratique comme pour l’avenir de l’agence.

J’ai décidé de me présenter à l’élection de la présidence du comité de bassin et je tiens à vous préciser ici les raisons qui motivent ma candidature.

L’agence, acteur incontournable du monde de l’eau, doit faire face aujourd’hui à des défis qui pèsent sur son bon fonctionnement, voire même sur son avenir : contraintes budgétaires et économiques, perte de la reconnaissance de la spécificité du système agence/comité de bassin dans les politiques de l’eau et des milieux aquatiques…

Souvenons-nous de l’élaboration du 7ème programme en 1996, de la ponction prélevée sur les agences en 2004, des débats autour de la LEMA en 2006 et des remises en cause du principe même des agences et de leurs comités de bassin - quels que soient les gouvernements. Renforcer l’agence face à ses autorités de tutelle tout autant que sa notoriété auprès du grand public, afin que l’importance de sa mission soit reconnue par l’ensemble de la population, est donc une priorité. Forte de cette conviction, je me suis d’ailleurs investie en 2010 dans la démarche prospective menée par l’agence en vue de l’élaboration du 10ème programme. Alors que notre modèle d’agence de bassin, fondé sur une organisation originale des instances, est exporté ailleurs dans le monde et reconnu comme innovant, comment accepter qu’il soit menacé dans son pays d’origine ?

La consolidation du rôle de l’agence passe notamment par une revitalisation de notre démocratie. Je souhaite que notre comité de bassin connaisse des échanges constructifs, des débats de fond contradictoires qui nous permettront de trouver de nouvelles solutions et d’imaginer des démarches pertinentes. Nous avons certes parfois des approches différentes, mais nous sommes tous réunis par la même conviction : la nécessité de prendre en compte l’eau dans nos activités et nos politiques. Evitons la technicisation de nos débats en renouant avec le terrain. Les enjeux de l’amont et de l’aval, des SPANC et du littoral, la solidarité entre l’urbain et le rural, la santé font partie des questions que notre comité de bassin doit pouvoir aborder et traiter.

Une autre priorité sera de concilier deux problématiques qui jusqu’à maintenant se sont opposées : la préservation des ressources en eau et la politique agricole. La protection des milieux aquatiques et des ressources en eau doit s’accorder, dans une vision renouvelée et grâce à de nouvelles pratiques, avec la défense d’une filière agricole malmenée et inquiète pour son avenir. Il nous faut concilier les thèmes de l’eau et du sol.

Il est temps désormais de passer un nouveau cap, que le comité de bassin devienne enfin ce parlement de l’eau dont nous avons besoin, qu’il prenne toute sa place, au centre des politiques publiques, comme moteur d’une politique territoriale solidaire. Qu’il s’agisse, au nom d’une plus grande cohérence, de travailler à l’échelle des territoires ou de sensibiliser nos concitoyens aux enjeux de l’eau, nous devons être ambitieux et faire du comité de bassin la pierre angulaire de la politique de l’eau, aux côtés de l’agence. »

Anne LE STRAT

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