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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Libourne : les usagers dénoncent la tarification « sociale » de la Lyonnaise des eaux
par Marc Laimé, 16 juin 2011

C’est un débat appelé à prendre de l’ampleur dans les mois qui viennent. Sur fond d’instrumentalisation croissante des thèmes du « droit à l’eau » et de la « tarification sociale » de l’eau, les grandes entreprises privées délégataires, au premier rang desquelles Lyonnaise des eaux qui en fait un véritable argument marketing pour signer des nouveaux contrats, prétendent mettre en place une « tarification sociale de l’eau ». Un véritable abus de langage quand on y regarde de plus près, comme l’ont fait des usagers Libournais.

Alterlib, association d’usagers Libournais, ville dont le maire, Gilbert Mitterrand, « prise de guerre » de la firme, avec qui il vient de resigner un contrat de DSP, est devenu - à l’insu de son plein gré - son meilleur agent publicitaire, dénonce, arguments à l’appui, le caractère anti-social d’une tarification progressive (par tranches), qui prétend offrir à prix réduit une première tranche « d’eau pour la vie » aux plus démunis (40m3), mais fait peser la charge de ce « cadeau » imaginaire sur les familles nombreuses qui devront payer au prix fort la deuxième tranche de consommation (jusqu’à 180m3)…

La filouterie est tellement énorme qu’on se demande bien pourquoi tout le monde feint de s’y laisser prendre et applaudit à deux mains, surtout à gauche ?

Hypothèse de travail : le retour du refoulé. Après avoir accompagné à outrance la mainmise de Veolia, Suez et Saur sur la gestion de l’eau, les élus (surtout bien sur les élus de gauche) sont prêts à tout accepter, pourvu que la gestion de l’eau, toujours massivement impartie au privé, revête désormais une tonalité « sociale » prétendue.

Et l’on soutient dès lors sans vergogne, et la loi « Oudin-Santini », pour « aider les pauvres du Tiers-Monde », et aujourd’hui le « droit à l’eau » et la « tarification sociale », pour « aider les pauvres en France », avec les projets de loi « Cambon-Buffet-Flajolet », dont on va reparler avec Marseille 2012…

A chaque fois c’est la facture des usagers domestiques qui est ponctionnée, sans qu’on leur demande leur avis sur le bien fondé de la chose.

La mise au point des usagers libournais intervient donc à point nommé.

« Lors des rares réunions des Commissions Consultatives des Services Publics Locaux (C.C.S.P.L.) où nous avions eu l’honneur d’être conviés, Alterlib avait lancé l’idée d’un tarif social de l’eau à Libourne.

« Par la suite, la mairie a écarté le mouvement associatif pour décider seule, et pour notre malheur, d’une nouvelle délégation de service public (D.S.P.) au profit de la Lyonnaise des Eaux. Par contre, elle a voulu reprendre l’idée du « tarif social » de l’eau.

« Nous sommes bien placés pour mesurer les limites, voire les dangers de ce projet, après qu’il soit passé à la moulinette de la Lyonnaise des Eaux à la demande de la mairie .

« Rien qui puisse justifier que la municipalité de Libourne se gargarise dans tous les média. Ce nouveau tarif (toujours pas en application d’ailleurs), s’appliquerait au compteur. Nous avons fait tourner les calculettes et démontré qu’avec ce système, pour une consommation moyenne égale de 120 m3 annuel, un couple avec 3 enfants est pénalisé jusqu’à 60 € par rapport à un couple sans enfant (Voir les calculs dans le tableau ci-dessous).

Comparatif tarification classique/tarification "sociale"

« Plus grave, c’est évidemment la Lyonnaise des Eaux qui a mis au point ce tarif, et pas la mairie de Libourne.

« Après la réunion du 4 juin dernier à Condom, de la Coordination Eau Adour Garonne (dont Alterlib est cofondatrice et qui regroupe une soixantaine d’associations sur l’eau sur tout le bassin versant, de la Saintonge et Périgord au Midi Pyrénées et Pays Basque), les associations tirent la conviction que, non seulement la Lyonnaise des Eaux ne serait pas perdante, mais tirerait un bénéfice financier de cette nouvelle tarification. De plus, il s’avère que la Lyonnaise tente d’utiliser l’argument du « tarif social » pour vendre ses prestations, aussi bien auprès des élus, que des réseaux associatifs.

« Le téléphone a chauffé avec les associations de toutes les communes démarchées, et l’alerte est lancée dans tout le réseau associatif de l’eau en France. De la même façon, les élus qui nous font l’honneur de venir nous visiter seront également informés qu’ils risquent bien de tomber dans un « piège à gogos », avec la naïve complicité de l’équipe municipale Libournaise.

« A l’heure où une des plus graves sécheresse menace notre pays, à l’heure où la Communauté Urbaine de Bordeaux semble avoir fait le choix du retour à une gestion en régie de l’eau, à l’heure où les italiens viennent de rejeter massivement la livraison au privé de la gestion de l’eau proposée par le « Cavaliere » Berlusconi, il s’agirait pour notre commune, peut-être pour notre future agglomération, d’arrêter d’amuser la population avec des gadgets, et de passer, en gestion directe, à une véritable politique publique maîtrisée et démocratique de l’eau.

« La très bonne décision Libournaise de retour en gestion directe pour les cantines ne doit camoufler une démission sur le dossier primordial de l’eau et de l’assainissement. La prochaine échéance pour le contrat de l’eau sur Libourne est en 2016. C’est demain. Avec tous ceux qui mesurent l’importance de cet enjeu majeur, nous ne lâcherons pas la municipalité, jusqu’à ce qu’elle revienne à son devoir. »

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