Vous voyez ce message parce que votre navigateur ne peut afficher correctement la mise en page de ce site. Effectuez une mise à jour vers un butineur qui supporte les standards du web. C'est gratuit et sans douleur.

NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Les salariés de Suez-Lyonnaise des eaux se révoltent
par Marc Laimé, 21 avril 2007

Excédés par les méthodes de management à la hussarde de leur nouveau directeur, nommé en juillet 2006, qu’ils accusent de harcèlement, une centaine de salariés du Centre régional Picardie-Champagne de la Lyonnaise des Eaux ont manifesté à Soissons le mercredi 17 avril 2007 pour exiger son départ. Cette révolte sans précédent a pris une dimension nationale, avec la menace d’un mouvement de grève de deux heures le lundi 23 avril, lors d’une rencontre entre les organisations syndicales nationales de Suez et la direction de l’entreprise.

Dans l’après-midi du mercredi 17 avril, devant les locaux de la Lyonnaise, avenue de Coucy à Soissons, plus d’une centaine de cadres et techniciens sur les 219 que compte le Centre régional, protestait contre les méthodes de management du directeur du centre, M. Dominique Geoffray, nommé à Soissons en juillet 2006.

Le centre régional Picardie-Champagne de la Lyonnaise emploie des commerciaux et des agents de maîtrise dans les métiers du traitement de l’eau, de la réparation des réseaux et de l’assainissement.

Dans une pétition en date du 3 avril dernier, signée par 95 % du personnel - du jamais vu - et adressée à sa Direction générale, les salariés dénonçaient une situation alarmante.

« Injustice, iniquité de traitement des personnes, dénigrement du travail effectué, sexisme, sont le lot courant ».


Deux responsables du service clientèle, Mesdames Madeleine Lamboray et Isabelle Vincent, le confirmaient le jeudi 19 avril au quotidien local l’Union de Reims : « Ca se passe très mal, ce sont toujours des ordres et des contre-ordres », rapportait Mme Lamboray.


Mme Vincent y affirmait que le nouveau directeur, M. Geoffray, « se livre à des intimidations : il vous convoque dans son bureau avec la responsable des ressources humaines et démolit vos résultats de façon injustifiée, péremptoire et agressive ».

Harcèlement

« Deux salariés sont en arrêt de travail, en dépression, et ne veulent plus entendre parler de la société », expliquait M. Yves Boucly, délégué CGT, membre de l’intersyndicale créée avec FO et la CGC-CFE.


Présent parmi les manifestants, M. Guy Facy, directeur délégué Nord-Ouest de la Lyonnaise (une zone qui s’étend des Ardennes aux Pays de Loire), tenait bien évidemment un tout autre discours. « Il faut apprendre à se comprendre. Nous avons écouté les salariés et nous leur proposerons des mesures qui permettront de retrouver une certaine sérénité », déclarait-t-il.

La direction générale de la Lyonnaise semble avoir mesuré l’étendue des dégâts parmi les salariés soissonnais et a mis à disposition du personnel du centre le mardi 16 avril… une cellule d’écoute psychologique confidentielle et anonyme.

D’ autres mesures devaient être présentées aux syndicats le jeudi 19 avril, à l’occasion d’une rencontre à Paris entre M. Jean-Michel Théron, directeur général de Lyonnaise des Eaux, et les représentants nationaux des syndicats.


« Les responsables syndicaux locaux ne sont pas invités, mais nous allons quand même y aller », annonçait le mercredi 18 avril M. Yves Boucly, répétant que seul le départ de M. Geoffray satisfera les salariés.

"Après le changement de direction en juillet 2006, c’est devenu infernal. Depuis décembre dernier, le personnel vit dans la peur : répression, avertissements… Le directeur fait muter ses cadres, il contrarie systématiquement les décisions", précisait-il à l’AFP en réclamant "un changement de direction".

"On a déjà deux personnes qui font une dépression, rappelait-il, ça suffit."

« Nous ne réclamons pas son licenciement, mais qu’il ne soit plus en situation de manager », expliquait pour sa part M. Daniel Bourgitteau, délégué syndical central CGT de la Lyonnaise des Eaux, venu spécialement de Bordeaux, avec d’autres syndicalistes de Paris ou encore de Rouen.

« Tant que le problème du centre Picardie Champagne ne sera pas réglé, toutes les négociations sur les autres sujets sont coupées avec la direction générale », précisait-il.

En décembre dernier, un préavis de grève de 24 heures avait déjà été déposé par les salariés soissonnais.

Faute d’être entendus, les syndicats de l’entreprise menaçaient donc de lancer un mouvement de grève national, qui toucherait la Lyonnaise des Eaux le lundi 23 avril, entre 14 et 16 heures.


impression

pas de commentaire. ajoutez le votre!