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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Les bassines de Vendée, un « modèle » à suivre ? Vraiment ?
par Marc Laimé, 1er février 2022

Dans l’article « Bassines, le modèle vendéen » de la NR du 22 Janvier 2022, la Chambre d’Agriculture de Vendée parle de la "réussite du modèle Vendéen" concernant les réserves de substitution. Cet optimisme est curieux dans un département où la qualité des rivières est très mauvaise (seulement 1 km de rivière en bon état écologique), où on envisage de recycler les eaux usées pour l’eau potable, où un regard sur les vues aériennes autour des bassines permet de voir d’immenses parcelles vides de haies.

"Les opposants à ce type d’ouvrages dans le bassin de la Sèvre niortaise-Marais poitevin, avaient d’ailleurs demandé un audit sur les bassines de l’Autize, n’étant pas du tout convaincus des "bons résultats" autoproclamés. Cet audit n’a pas eu lieu mais l’Agence de l’eau Loire Bretagne a fait en interne une "évaluation des actions pour le retour à une gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau sur le Marais poitevin, pour les bassins du Lay, de la Vendée et des Autizes".

Voir :

https://agence.eau-loire-bretagne.fr/sites/agence/home/agence-de-leau/politique- devaluation-de-lagence/gestion-quantitative-sud-marais-poitevin.html

Cette synthèse, publiée le 17 juin 2021 n’a pas du tout été médiatisée. Et pour cause ! On y lit que :

• le changement d’assolement n’a pas été suffisant (seulement 2% de baisse de la surface en maïs sur l’Autize)

• le remplacement du maïs par du sorgho ne représente que 50 ha

• le nombre de conversions en agriculture biologique n’a pas permis d’atteindre les objectifs

• les niveaux d’eau observés depuis la construction des bassines, ne permettent pas le respect du SDAGE.

On note en particulier que les objectifs de niveau piézométrique de fin d’étiage (POEf) ne sont respectés sur aucun piézomètre :

Les niveaux dans les rivières ne sont pas respectés non plus comme on peut le lire p 158 : "Sur le secteur des Autizes, aucun limnimètre ne montre un respect des seuils."

Pour ce qui est de la qualité de l’eau (concentration de nitrates), on ne peut pas mettre en évidence d’amélioration en lien avec la présence des bassines.
Bref ! Difficile de partager l’optimisme de la Chambre d’Agriculture 86 !

Au regard des millions d’Euros d’argent public dépensés, le résultat n’est pas acceptable.

Signalons enfin quelques dysfonctionnements :

• une grande partie des anciens forages devant être rebouchés ne l’a pas été.

• bien qu’il soit prévu et budgetisé que le remplissage des bassines ne se fassent pas les années de faible pluviométrie, une dérogation a été accordée en 2017 pour continuer le remplissage jusqu’en avril/mai (au lieu du 30 mars, date limite où le remplissage devait être autorisé).

• il n’y a pas de référence à l’évolution des débits d’étiagesdes trois bassins concernés. On apprend au détour d’un court paragraphe p 159 que : "Aucune station (hydrométrique) n’existe sur les différents secteurs permettant d’analyser l’impact des contrats sur les régimes hydrologiques des cours d’eau"

Ajoutons que, de l’aveu même du rapport, il y a des "difficultés d’accès aux données" pour les acteurs de l’eau externes et que l’efficacité de la télétransmission (des compteurs) est toute relative (effective sur le secteur des Autizes, peu mise en œuvre sur les autres secteurs). Doit-on s’étonner du manque de confiance des citoyens vis à vis des projets de trois nouvelles bassines en Vendée et de celles des Deux-Sèvres, Vienne et des Charentes ?
Il reste à espérer que l’EPMP (Etablissement Public du Marais Poitevin) troquera la lecture des communiqués de la Chambre d’Agriculture 86 pour celle du rapport de l’Agence de l’Eau trop longtemps resté confidentiel."

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commentaires

1 Les bassines de Vendée, un « modèle » à suivre ? Vraiment ?

"Les revendications des porte-parole du secteur ont été entendues avant même que les capacités de stockage actuelles ne soient connues."

ça sent la défaite en rase campagne (sans mauvais jeu de mots...), non ? https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/02/jean-castex-annonce-un-developpement-du-stockage-de-l-eau-pour-l-agriculture_6111986_3244.html

Jean Castex annonce un développement du stockage de l’eau pour l’agriculture

En conclusion du Varenne de l’eau, une consultation sur les réponses aux effets du changement climatique, le premier ministre a donné des gages aux exploitants.

Par Martine Valo
Publié aujourd’hui à 11h15

« L’accès à l’eau doit évoluer pour dégager de nouvelles ressources pour les besoins agricoles », a affirmé Jean Castex, venu en personne conclure le Varenne agricole de l’eau, mardi 1er février. Le premier ministre a insisté sur l’urgence à soutenir financièrement un secteur que perturbe le changement climatique – il a annoncé une nouvelle aide de 200 millions d’euros. Ces évolutions devront se faire « dans le respect des autres usages, comme l’eau potable », a-t-il jugé bon de préciser.

La France doit relever le défi consistant à « concilier l’indispensable, l’incontournable transition écologique et la non moins nécessaire création de richesses ». Il s’agit de maintenir le niveau de la production agricole, alors même que « les conflits d’usage se sont accrus en France », a reconnu M. Castex, qui dit viser un consensus « le plus large possible, mais pas l’unanimité : ce serait suspect sur un sujet aussi difficile ».

Lancée en mai 2021, cette consultation avait pour objectif de dégager des solutions concrètes face aux aléas climatiques. Voulue par le chef de l’Etat, elle est en principe placée sous la tutelle partagée du ministère de la transition écologique et de celui de l’agriculture, qui l’a organisée. Elle fera probablement date, car ce Varenne marque une inflexion dans la politique de l’eau en France, jusqu’à présent du ressort du ministère de la transition écologique. Le premier ministre a en effet annoncé la nomination, pour trois ans, d’un délégué interministériel chargé de veiller à l’application d’une série de mesures destinées à sécuriser la disponibilité, et donc le stockage, de l’eau pour les exploitants.
Gestion territorialisée

Les textes réglementaires doivent être modifiés prochainement, afin de « mieux utiliser les ressources en hiver », de « capter l’eau excédentaire pour la stocker jusqu’à l’été suivant », détaille le premier ministre. Une ligne budgétaire doit être allouée à ce dossier au sein du ministère de l’agriculture. Les collectivités locales et les gestionnaires de barrages hydroélectriques sont appelés à la rescousse. Des crédits européens pourraient aussi y être consacrés à l’avenir – l’Union européenne a pourtant pour principe de ne pas financer de captages supplémentaires dans les territoires souffrant déjà des sécheresses. Aux yeux de certains, les pluies, qui gonflent les rivières, alimentent les sols, la végétation et les animaux, et rechargent les nappes souterraines, représentent des « gisements perdus » qu’ils entendent bien mettre en réserve.

La gestion de l’eau doit en même temps être « la plus territorialisée possible », a indiqué M. Castex. Autrement dit, le partage de la ressource doit donner lieu à des concertations entre les différents usagers… mais pas trop longues : si les discussions entre acteurs ne débouchent pas assez vite sur un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), le préfet reprendra l’affaire en main. Actuellement, des centaines de ces PTGE sont signés ou en préparation, selon les instructions officielles de 2019. Ils devront donc être révisés de façon à accélérer le mouvement.

Le décret du 23 juin 2021 va lui aussi être revu. Ce texte avait pourtant fait l’objet d’un travail laborieux – au moins deux ans de négociations – pour définir une répartition efficace et équitable de l’eau en période de pénurie, afin de « concilier les différents usages anthropiques et le bon fonctionnement des milieux aquatiques ». Va-t-il être détricoté ou juste complété ? La réponse à cette question permettra de prendre la mesure des arbitrages gouvernementaux. Les représentants du secteur agricole lui reprochent notamment le calcul des volumes destinés à l’irrigation en fonction de l’historique des prélèvements des cinq à dix années précédentes.

« Ce décret est imprécis sur le financement des études d’impact, il doit être actualisé, estime Luc Servant, vice-président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Les freins réglementaires sur le réemploi des eaux usées doivent être levés. Quant aux PTGE, il faut préciser qui mettre autour de la table, et s’il n’y a toujours pas d’accord au bout de deux ans, par exemple, le préfet devra reprendre la main. » Luc Servant, qui copréside le groupe de travail du Varenne sur une « une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau, mobilisables pour l’agriculture sur le long terme », insiste sur la nécessité d’anticiper l’accélération du changement climatique. « Ce que nous pouvons prélever aujourd’hui, ce ne sera plus pareil dans dix ans », observe-t-il. Il est donc urgent de prendre des garanties sur l’avenir.

Concrétisation d’une « assurance récolte »

A la question des tensions locales, il répond : maintien de l’activité économique, installation de jeunes maraîchers, souveraineté alimentaire. Il met en avant la réduction de l’irrigation dans certains bassins, mais reconnaît que la question « coince » dans certaines régions. En particulier dans la sienne : il préside aussi la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, une région qui s’est illustrée par des conflits autour du barrage de Caussade (Lot-et-Garonne) et des mégabassines de Poitou-Charentes.

Les revendications des porte-parole du secteur ont été entendues avant même que les capacités de stockage actuelles ne soient connues. Le gouvernement va consacrer 13 millions d’euros à un inventaire exhaustif de l’existant grâce à des images satellites, dans une dizaine de territoires pour commencer.

Le Varenne a aussi été l’occasion de concrétiser l’idée d’une « assurance récolte » face aux aléas météorologiques. Le projet de loi, présenté en procédure accélérée, a déjà été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, en janvier. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, majoritaire, approuve cette réforme de l’indemnisation des calamités agricoles, qui doit s’appliquer à partir du 1er janvier 2023. La Confédération paysanne, elle, la dénonce, car elle va exclure ceux qui, « faute de trésorerie, n’ont pas les moyens de souscrire à une assurance-récolte » privée.

Enfin, les filières de production se sont engagées à mener une réflexion sur leur avenir et à se doter chacune d’une feuille de route d’ici à la fin de l’année. Toutes sortes de solutions peuvent être envisagées : sélection génétique, agroclimatologie reposant sur la technologie numérique, modification des dates d’irrigation, efforts de sobriété, aussi. Au cours de la restitution des travaux des ateliers, Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, a mis en avant, à plusieurs reprises, les solutions fondées sur la nature, comme la préservation des zones humides. « Il n’y a pas une eau agricole et d’autres eaux, il existe une seule ressource. Il faut poursuivre la réflexion sur la résilience de l’agriculture française », a-t-elle dit.

Martine Valo

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