Vous voyez ce message parce que votre navigateur ne peut afficher correctement la mise en page de ce site. Effectuez une mise à jour vers un butineur qui supporte les standards du web. C'est gratuit et sans douleur.

NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Le voyage de Monsieur Atrazine, par Thierry Uso (*)
par Marc Laimé, 8 août 2018

Une enquête de FNE Languedoc Roussillon, s’appuyant sur des analyses de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse de la qualité des eaux de surface, y révèle la présence de pesticides pourtant interdits en France depuis 2003. Cherchez l’erreur...

Les herbicides à base d’atrazine étaient très utilisés par les viticulteurs et les maïsiculteurs avant leur interdiction en France et dans le reste de l’UE en 2003.

Les herbicides à base de terbuthylazine, une molécule proche de l’atrazine, sont aussi interdits en France depuis 2003 mais autorisés dans certains pays de l’UE, notamment l’Espagne.

Syngenta est aujourd’hui le principal producteur d’herbicides à base d’atrazine et de terbuthylazine. Une usine de Syngenta située à Aigues Vives dans le Gard produit ce type d’herbicides. Syngenta exporte ces herbicides dans les pays où ils ne sont pas interdits.

France Nature Environnement Languedoc Roussillon (FNE LR) a eu la curiosité de regarder les analyses 2017 et 2018 des eaux de surface du Vistre, un petit fleuve qui traverse une zone agricole du Gard avant de se jeter dans le canal du Rhône à Sète.

Et ô surprise, les analyses publiées par l’agence de l’eau Rhône Méditerrannée Corse révèlent la présence à la fois d’atrazine et de terbuthylazine. A la différence des eaux souterraines où la présence de ces molécules peut s’expliquer par leur forte rémanence, leur présence dans les eaux de surface d’un fleuve ne peut s’expliquer que par un usage récent et illicite par les agriculteurs ; dans le cas du Vistre, il s’agit probablement de viticulteurs.

Les agriculteurs et les élus des communes rurales ont beau pousser des cris d’orfraie, on a bien le circuit : production en France ; commercialisation dans un autre pays ; achat par des agriculteurs français dans ce pays (disons l’Espagne) ; utilisation illicite en France.

C’est une forme originale d’économie circulaire. Même l’UE, pourtant grand promoteur de la dite économie circulaire, n’y avait pas pensé.

(*) Thierry Uso est membre d’Eau Secours 34, d’Attac et de l’European Water Movement.

impression

pas de commentaire. ajoutez le votre!