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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Le gang des EPTB claque 131 000 euros d’argent public pour un colloque saluant le triomphe de l’article 35…
par Marc Laimé, 13 novembre 2013

L’Association française des Etablissements publics territoriaux de bassin (AFEPTB) organise les 14 et 15 novembre 2013 à Paris à l’espace Reuilly un colloque « de portée internationale », lors duquel va être célébré, en petit comité, le triomphe absolu du gang des EPTB, qui va bénéficier dans quelques mois d’une manne annuelle de 600 millions d’euros, payée par tous les foyers français assujettis, à hauteur de 40 euros par foyer, pour « lutter contre les inondations et gérer les milieux aquatiques »…

Au moment où le « ras-le-bol fiscal » menace le gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, notre gang des EPTB a réussi le prodige de convaincre le président de la République et le premier Ministre, sous couvert de l’urgence de lutter contre les inondations et les submersions marines (en agitant les syndromes du Var et de Xynthia), d’inventer une nouvelle taxe, qui va être prélevée chaque année sur des centaines de milliers de foyers français, et est destinée à financer « la lutte contre les inondations et la gestion des milieux aquatiques ».

Lutte contre les inondations, on veut bien, même si ce faisant l’Etat se défausse de ses missions régaliennes sur le bloc communal qui n’a rien demandé... Noter que la prévention des inondations fait parallèlement
l’objet d’une autre proposition de loi, qui n’a pas même encore été examinée par le Parlement, c’est dire la célérité avec laquelle ont agi nos conjurés...

"Gestion des milieux aquatiques" en revanche, c’est la porte ouverte au nouveau « génie écologique » de Suez-Lyonnaise et de Veolia, qui, de fait, ont toute raison de venir sabler le champagne, sur fonds publics, avec notre gang des EPTB…

Ce nouveau dispositif, déjà voté à deux reprises par le Sénat, et qui n’attend plus qu’une ultime lecture par l’Assemblée nationale du projet de loi sur les Métropoles, notre article 35, signe une véritable révolution, puisque dans quelques mois les communes françaises, qui n’ont rien demandé, et qui ne sont d’ailleurs pas au courant, vont hériter d’une nouvelle compétence obligatoire de « lutte contre les inondations et gestion des milieux aquatiques », qui sera donc financée par une nouvelle taxe de 40 euros par an, prélevée, au même titre que les impôts locaux, auprès de tous les foyers assujettis.

Estimation de cette nouvelle recette chaque année : 600 millions d’euros…

Avant que de revenir longuement sur le hold-up à 600 millions d’euros de l’article 35, on conviendra sans peine que pareille (bonne) nouvelle pour l’AFEPTB et son président, deus ex-machina de notre ténébreuse affaire, justifiait pleinement l’organisation à Paris à l’espace Reuilly les 14 et 15 novembre 2013 d’un colloque de deux jours, « de portée internationale », qui va évidemment hélas, être financé par nos impôts et notre facture d’eau, à hauteur de 131 000 euros d’argent public, joyeusement claqués par notre gang pour fêter les innombrables perspectives d’accélération des diverses rentes et prébendes qui ne vont pas manquer de s’ensuivre.

Les « partenaires » de l’affaire sont le Ministère de l’Ecologie, les Agences de l’eau, l’Onema, Eau de Paris, le Sedif, et la Région Ile-de-France, décidément toujours aussi mal inspirée quant à son « soutien à la politique de l’eau »…

Et on commencera à mesurer l’ampleur des dégâts en prenant connaissance d’un « Programme »,
qui semble d’emblée (ça impressionne) être quasiment placé sous le patronage de la Commission européenne :

« 10h

Introduction

« Les grands témoins »

« Le Plan d’action pour la sauvegarde des ressources en eau de l’Europe : priorités et pistes pour une mise en oeuvre territoriale,

Thomas Petitguyot,

Responsable des questions liées à l’état des eaux de surface,

Unité Eau,

Direction Générale Environnement de la Commission Européenne. »

En fait l’excellent Petitguyot, longtemps en poste à la DEB, (« tu n’as rien vu à l’Onema »), a été infiltré il y a quelques mois, en qualité « d’expert détaché » (pour trois ans avec son collègue qui s’occupait lui de la DERU), auprès de la DG Environnement à Bruxelles, histoire de contrecarrer les statistiques de l’Agence européenne de l’environnement, et de permettre au « rapportage communautaire » français de continuer à fourguer des données pipeau pour la DCE, la DERU et le reste…

On retrouvera bien sur Virginie Dumoulin, Directrice adjointe de l’eau et de la biodiversité, qui s’est illustrée l’été dernier en décidant de qui ou non allait participer aux travaux du « CIMAP eau » avant la 2ème Conférence environnementale de triste mémoire…

Et l’on ne s’étonnera dès lors plus de voir apparaître comme « Grands témoins » Anne-Marie Levraut, cheftaine du rapport CGEDD-CIMAP, rapport qui a d’ailleurs conforté certaines de nos analyses qui nous ont valu force bastonnades, Jean-Louis Guigou ou Flajolet, le retour, histoire de ne pas insulter l’avenir par les temps qui courent.

Et pour le reste c’est bien sur du même tonneau.

En fait toute notre affaire se résume admirablement par l’intitulé de deux « ateliers » :

« Définir des objectifs partagés pour renforcer les synergies », (jeudi à 14h00),

- Comment optimiser les financements pour atteindre les résultats ? » , (vendredi à 11h30).

Là on peut leur faire confiance les yeux fermés ! Si l’on entend par « résultats » la captation du pognon du cochon d’usager pour financer des postes, des présidences, des programmes de recherche et travaux refilés aux amis…

D’où il en ressort qu’à partir de 20 heures, le jeudi 14 novembre, le dîner festif « Saveurs d’EPTB » va nous coûter rien moins que 42 000 euros !

Bon, c’est bien beau de se goberger d’argent public entre amis pour fêter, à la Ronald Biggs, un hold-up de 600 millions d’euros, mais qui va payer le banquet ?

Le colloque a été chiffré par l’AFEPTB à 131 000 euros (pour à peine deux jours de fiesta !)

Putain, 80 bâtons ! Ca fait combien de RSA ?

- Dépenses :

 Location et aménagement de l’espace : 12 000,00

 Prestations intellectuelles et frais internes d’animation : 27 000,00

 Supports de communication : 30 000,00

 Restauration : 42 000,00

 Evénementiel « le label EPTB a 10 ans » : 20 000,00

TOTAL : 131 000,00

Recettes :

 AFEPTB : 15 000,00

 Ministère de l’écologie : 15 000,00

 Subventions : 73 000,00

 Région Ile-de-France : 10 000,00

 Frais d’inscription : 18 000,00

TOTAL : 131 000,00

On dénoncera à nouveau la scandaleuse complaisance de la Vice-présidence EELV du Conseil régional d’Ile-de-France qui, sollicitée par Marcovitch, crache donc au bassinet pour 10 000,00 euros, ponctionnés sur l’imputation budgétaire 937-71-6574-171008-200 17100801 – « Education à l’environnement et au développement durable », subvention votée en Commission permanente le 17 octobre 2013…

Faudrait former des légions de zyvas du 93 à « l’Education à l’environnement et au développement durable », ils comprendraient fissa qu’il vaut mieux braquer l’argent public que vendre des barrettes de shit au bas des tours, et ça ferait plein de nouveaux militants dynamiques pour EELV… (Il n’est même peut-être pas trop tard pour proposer gracieusement à Stéphane Gatignon une motion de synthèse axée sur ces perspectives, pour déboulonner "la Firme" au Congrès). Faudrait voir avec Don Barto et Razzy ?

Lire aussi :

- Le gang des EPTB claque 131 000 euros d’argent public pour un colloque saluant le triomphe de l’article 35

Les eaux glacées du calcul égoïste, 13 novembre 2013

- Eau : le gouvernement crée une nouvelle taxe de 600 millions d’euros

Les eaux glacées du calcul égoïste, 13 novembre 2013

- Article 35 et nouvelle taxe : le débat

Les eaux glacées du calcul égoïste, 17 novembre 2013

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