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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Le Pape Benoit XVI affirme que "l’eau n’est pas une marchandise" !
par Marc Laimé, 2 avril 2007

Le pape Benoit XVI a affirmé sans équivoque le 22 mars 2007 que « l’accès à l’eau compte parmi les droits inaliénables de tout être humain, et que l’eau ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d’autres ».

Message du Pape Benoit XVI au nom du Cardinal Tarcisio Bertone, au Directeur général de la FAO, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau.

À Monsieur Jacques Diouf
Directeur général de l’Organisation des Nations unies
pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

(Les intertitres ont été ajoutés par Eaux glacées).

« À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, Sa Sainteté Benoît XVI me charge de vous transmettre, Monsieur le Directeur général, ainsi qu’à tous les participants à cette rencontre, ses cordiales et respectueuses salutations, de même que ses encouragements pour votre action en faveur de toutes les personnes qui, dans le monde, souffrent de la pénurie d’eau.

« Dans le cadre de la décennie 2005/2015, que l’Assemblée générale de l’ONU a déclaré « Décennie internationale d’Action : L’eau, source de vie », le thème de cette année – « Faire face à la pénurie d’eau » - nous offre l’occasion de réfléchir sur l’importance de l’eau comme source de vie, dont l’usage est nécessaire pour les cycles vitaux de la terre et fondamentale pour une existence pleinement humaine.

« Nous sommes tous conscients de la difficulté d’atteindre à l’échelle mondiale l’objectif, que la communauté internationale s’est fixé, de réduire de moitié, à l’horizon 2015, la proportion des personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et aux services d’assainissement de base grâce notamment au développement de plans intégrés de gestion et d’utilisation efficace des ressources en eau. Nous sommes également tous convaincus de l’importance de ne pas trahir de tels objectifs, étant donné le caractère primordial que l’eau revêt quel que soit le processus mis en œuvre pour favoriser la promotion d’un développement humain intégral. Du reste, des investissements bien choisis dans le secteur de l’eau et de l’assainissement constituent un mécanisme non négligeable d’accélération de la croissance économique et du développement durable, d’amélioration de la santé et de l’hygiène humaine, d’éradication de la pauvreté et de lutte contre la dégradation de l’environnement.

« L’eau, bien commun de la famille humaine, constitue un élément essentiel pour la vie ; la gestion de cette ressource précieuse doit être telle qu’il en soit permis un accès à tous, surtout à ceux qui vivent dans des conditions de pauvreté, en garantissant la viabilité de la planète pour la génération présente comme pour les générations futures.

L’eau n’est pas une marchandise !

« L’accès à l’eau compte en effet parmi les droits inaliénables de tout être humain, puisqu’il représente un pré-requit pour la réalisation d’une grande partie des autres droits humains, comme le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé. Pour cette raison, l’eau « ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d’autres et son usage doit être rationnel et solidaire (...) Le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme, se base sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement quantitatif, qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Le droit à l’eau est donc un droit universel et inaliénable » (Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, n. 485).

« La Journée mondiale de l’eau représente une occasion précieuse de pousser la communauté internationale à déterminer des voies efficaces qui permettent à ce droit humain fondamental d’être promu, protégé et rendu effectif.

« En ce sens, la gestion durable de l’eau devient un défi socio-économique, environnemental et éthique, qui concerne non seulement les institutions, mais la société tout entière. Ce défi doit être affronté selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire à travers l’adoption d’une approche avec la participation de tous, impliquant non seulement le secteur privé mais aussi et avant tout les communautés locales ; le principe de la solidarité, pilier fondamental de la coopération internationale qui exige une attention prioritaire envers les pauvres ; le principe de la responsabilité à l’égard des générations présentes et futures, ce qui implique la nécessité de réexaminer les modèles de consommation et de production souvent non durables quant à l’utilisation des ressources hydriques.

« C’est là une responsabilité qui doit être partagée par tous et élevée au rang d’impératif moral et politique dans un monde qui dispose de niveaux de connaissances et de technologies capables de mettre fin aux situations de pénurie d’eau et à leurs conséquences dramatiques, qui concernent surtout les régions aux revenus les plus bas, dans lesquelles l’accès à l’eau peut souvent entraîner de véritables conflits, alors qu’elle peut devenir un motif de coopération inter régionale, là où est valorisée une approche à long terme, fondée sur l’interdépendance hydrologique qui associe les usagers de l’eau de pays voisins au sein d’un système partagé.

L’eau, bien commun de l’humanité

« Ce sont tous ces aspects, Monsieur le Directeur général, qui sollicitent non seulement la responsabilité des gouvernants et des hommes politiques, mais qui interpellent chacun. Nous sommes tous appelés à modifier nos modes de vie, par un effort éducatif capable de redonner à ce bien commun de l’humanité la valeur et le respect qu’il mérite dans notre société. Par ailleurs, un tel effort d’éducation peut s’appuyer sur de nombreux textes sacrés des différentes traditions religieuses, comme la Bible, où l’eau est symboliquement source et signe de vie et dont la présence est souvent associée à la joie et à la fertilité, remplissant aussi un rôle de purification, de renouvellement et de renaissance.

« En cette Journée mondiale de l’eau, le Saint-Père invoque les Bénédictions du Dieu tout-puissant sur tous ceux qui sont engagés dans la poursuite des objectifs posés par la communauté internationale dans le domaine de l’eau. Heureux de vous transmettre ce message de la part de Sa Sainteté, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général, l’expression de ma haute considération.

Du Vatican, le 22 mars 2007

Cardinal Tarcisio Bertone
Secrétaire d’État de Sa Sainteté »

Annexe :

« Conseil Pontifical "Justice et paix"

« Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise 2004.

« 484 - Le principe de la destination universelle des biens s’applique naturellement aussi à l’eau, considérée dans les Saintes Écritures comme symbole de purification (cf. Ps 51, 4 ; Jn 13, 8) et de vie (cf. Jn 3, 5 ; Ga 3, 27) : « En tant que don de Dieu, l’eau est un élément vital, indispensable à la survie et, donc, un droit pour tous ».1009 L’utilisation de l’eau et des services y afférents doit être orientée vers la satisfaction des besoins de tous et surtout des personnes qui vivent dans la pauvreté. Un accès limité à l’eau potable a une incidence sur le bien-être d’un très grand nombre de personnes et est souvent la cause de maladies, de souffrances, de conflits, de pauvreté et même de mort ; pour être résolue de manière adéquate, cette question « doit être cernée de façon à établir des critères moraux fondés précisément sur la valeur de la vie et sur le respect des droits et de la dignité de tous les êtres humains ».1010

« 485 L’eau, de par sa nature même, ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d’autres et son usage doit être rationnel et solidaire. Sa distribution fait traditionnellement partie des responsabilités d’organismes publics car l’eau a toujours été considérée comme un bien public, caractéristique qui doit être conservée même si sa gestion est confiée au secteur privé. Le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme, se base sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement quantitatif, qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Le droit à l’eau est donc un droit universel et inaliénable.

« Jean-Paul II, Message adressé au Cardinal Geraldo Majella Agnelo à l’occasion de la Campagne de Fraternité de la Conférence Épiscopale du Brésil (19 janvier 2004) : L’Osservatore Romano, éd. française, 9 mars 2004, p. 5.

Note d’Eaux glacées :

Nous regrettons profondément que Sa Sainteté ait souligné que :

« Ce défi doit être affronté selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire à travers l’adoption d’une approche avec la participation de tous, impliquant non seulement le secteur privé mais aussi et avant tout les communautés locales ; le principe de la solidarité, pilier fondamental de la coopération internationale qui exige une attention prioritaire envers les pauvres. »

Tant il nous apparaît que l’implication du « secteur privé » est totalement antagonique avec tout principe de solidarité.

Aussi, « ad majorem dei gloriam », nous espérons vivement que cette incursion du Malin ne résistera pas à une réflexion approfondie de Sa Sainteté, inflexion que nous appelons de nos vœux, et accompagnons de nos prières.

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