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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
VAGUES
Le Lobby de l’eau : le livre
par Marc Laimé, 10 juin 2014

Le lobby de l’eau c’est moins d’une centaine de personnes en France, élus demi-soldes de la politique nationale, mais véritables « barons de l’eau », hauts fonctionnaires des grands corps de l’Etat, membres d’associations socio professionnelles du secteur, représentants de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, des multinationales françaises de l’eau, des instituts de recherche spécialisés… Omniprésents, monopolisant toutes les instances de décision, érigeant les conflits d’intérêts en mode de gouvernement, les membres du lobby de l’eau ont précipité une crise financière, environnementale, sanitaire, aux conséquences catastrophiques à l’horizon des toutes prochaines années.

Les éditions nouvelles François Bourin publient le 12 juin 2014 « Le Lobby de l’eau. Pourquoi la gauche noie ses réformes ». Cette enquête décrit par le menu le lobby qui exerce une emprise délétère sur la gouvernance de l’eau en France, et a fait échouer à dix ans d’intervalle deux projets majeurs de réforme de la politique de l’eau.

Plus de 23 milliards d’euros sont dépensés chaque année en France pour les politiques publiques de l’eau, afin d’entretenir cette ressource essentielle dans le milieu naturel, alimenter nos robinets en eau potable, assainir les eaux usées, et pourvoir aux besoins colossaux de l’agriculture, de l’industrie, des secteurs de l’énergie et des loisirs, dont on oublie trop souvent qu’ils dépendent totalement de cette ressource vitale.

Depuis un demi-siècle la gouvernance de l’eau et la gestion de cette manne financière colossale ont été soustraites à tout contrôle démocratique par ce lobby qui fait prévaloir ses intérêts catégoriels sur l’intérêt général, piétinant les prérogatives des élus de la République.

« Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne (...) », proclamait au Bourget un certain François Hollande.

Avec le lobby de l’eau nous y sommes.

A dix ans d’intervalle, ce lobby a fait échouer deux projets de réforme de la politique de l’eau. Le premier, en 2001, initié par Dominique Voynet sous le gouvernement de Lionel Jospin. Le second, qu’analyse en détail cet ouvrage, initié en 2012 sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, par Delphine Batho, avant son limogeage et son remplacement par Philippe Martin.

L’échec programmé de ces réformes, l’abandon de toute ambition environnementale au nom de la recherche éperdue d’une croissance introuvable, les dérives du « New public management » comme la crise de l’écologie politique appellent à une véritable refondation.

Elle ne verra le jour qu’avec une indispensable régulation du domaine de l’eau que cet ouvrage appelle de ses vœux, en proposant la création, argumentée, d’une Autorité nationale de l’eau.

Cover

Pourquoi j’ai écrit ce livre ?

« Ça a débuté comme ça »

Voyage au bout de la nuit (1932) Louis-Ferdinand Céline.

Longtemps je me suis levé de (très) bonne heure pour écrire les articles que publieraient les journaux qui m’accueillaient dans leurs colonnes.

Au commencement c’était donc cela, le monde au bout des doigts, images, visages, histoires, ici, là bas. Un tourbillon toujours recommencé, le monde à livre ouvert, changeant, fugace, indéchiffrable.

Ecrire c’est aussi tenter de se rassurer, si je l’écris c’est donc que c’est vrai, au moins un peu. Pas sur.

Longtemps après, à la fin des années 90, hasard, rencontres, intérêt, curiosité, étonnement.

D’abord une source, puis à peine un ruisseau, avant le torrent, puis la rivière, le fleuve, la mer. Le septième continent.

Etrange, irréel, incompréhensible. Une étrange peuplade aussi, les hommes de l’eau.

L’eau c’est aussi le pouvoir, et donc une affaire d’hommes. Violemment.

Changement de focale.

De ma fenêtre, à l’orée des années 2000, les journaux commencent à raconter d’intrigantes histoires.

En Bretagne, des citoyens qui ne peuvent plus boire l’eau polluée distribuée à leur robinet organisent des opérations « Nenuphar », ne paient plus leurs factures d’eau, font condamner l’entreprise qui leur délivre de l’eau polluée à leur rembourser les bouteilles d’eau qu’ils doivent acheter, entreprise qui fera condamner l’Etat qui n’a pas contenu les pollutions d’origine agricole.

A Grenoble, un ministre de la République est arrêté, emprisonné, condamné, convaincu d’avoir noué un pacte de corruption avec l’une des deux multinationales françaises qui sont les leaders mondiaux de l’eau.

Au commencement la question de l’eau, dès l’abord, ce sont donc des choses derrière les choses, et d’emblée l’idée que quelque chose ne tourne pas rond.

Je plonge. J’écris un premier livre. La gauche vient de perdre le pouvoir, la droite lui succède, pour dix ans.

Venant de Porto Alegre, l’altermondialisme enflamme la France. On l’a oublié mais ce fut un feu de brousse.

La question de l’eau émerge, s’impose.

Ca commence comme cela.

On t’invite à une conférence pour parler de l’eau, puis deux, puis trois, puis dix, puis cent. Ca ne s’arrêtera plus. Des centaines en dix ans, partout en France.

Une drôle de vie. Tu prends le TGV à Paris en début d’après-midi, on vient te chercher à la gare, on mange ou pas. On arrive à la salle. Tu ne les connais pas. Une heure durant tu parles et ensuite on discute. Tu dors chez l’habitant, tu reprends le train le lendemain, trois jours après ça recommence.

Le reste du temps colloques, séminaires, ateliers, workshops, rapports, livres, dossiers, dossiers, dossiers, conférences, confidences, séminaires. Full time.

Tu découvres le monde de l’eau. Ministres, députés, maires, ingénieurs, techniciens, chercheurs, capitaines d’industrie, publicitaires, espions, bandits, stars, ingénus, évangélistes, militants…

Ton ex-meilleur ennemi chez Suez décrivant la séquence : « Vous vous êtes emparés de la question de l’eau pour pouvoir continuer à être marxistes après la chute du Mur… »

Tu rencontres des centaines, puis des milliers de gens dont la vie dépend de l’eau. Métaphore parfaite.

Au confluent de tout cela on te demande d’aider des villes à mieux gérer leur eau. Tu plonges. Vous n’êtes pas nombreux. C’est pas simple. A y regarder de près, à y regarder de très près, c’est toujours le même scénario.

Le grand méchant loup Veolia ou Suez est là depuis 40 ans, ne respecte jamais, mais alors jamais, ses engagements contractuels, s’enrichit de manière éhontée, sans souci puisque la ville ne contrôle plus rien depuis des lustres. On remet tout à plat, le résultat est consternant. Et souvent, très souvent, on te remercie vivement, mais on est très embêté maintenant que ces horreurs apparaissent au grand jour, et donc on va, souvent, très souvent, juste discuter avec le grand méchant loup, histoire qu’il vous vole un peu moins, ce à quoi il s’engage évidemment immédiatement, la main sur le cœur.

Cela fait des années que tu fais ainsi le tour de France des contrats.

Sidérant.

Dans le même temps, à force, dix ans ont passé, et un jour la gauche devrait bien finir par revenir. C’est ce qu’il en est dès lors advenu de la question de l’eau que va vous raconter ce livre.

Tu n’en es pas encore revenu, et c’est pour cela que tu as décidé de l’écrire, puisque de l’écrire le rendra un peu vrai ?

 Le Lobby de l’eau. Comment la gauche noie ses réformes.

Marc Laimé

Editions nouvelles François Bourin.

Format : 14 X 20

408 pages

ISBN : 979-10-252-0038-4

Prix de vente public : 24.00€

Juin 2014

 L’auteur : Conseil en politiques publiques de l’eau et de l’assainissement auprès des collectivités locales, Marc Laimé, auteur de plusieurs ouvrages, anime depuis plusieurs années deux blogs dédiés à la question de l’eau.

 Contact : marc@rezo.net

 L’éditeur :

Editions nouvelles François Bourin

Bureaux parisiens : 154, rue Marcadet, 75018 Paris

Attachée de presse : Marie Laure Blot

Tel : 09 67 31 82 08

Mel : mlblot@bourin-editeur.fr

PRECISONS QUE LE LIVRE EST EN VENTE DANS TOUTES LES LIBRAIRIES...

 A SUIVRE :

Le lobby de l’eau : les documents, 1 à 20.

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commentaires

1 Le Lobby de l’eau : le livre

Bravo ! Suis impatient de le lire. En espérant que cet ouvrage fera plus que rassurer son auteur sur l’existence de ce qu’il décrit :)

poste par Martin - 2014-06-10@23:18 - repondre message
2 Le Lobby de l’eau : le livre

Bravo à Marc pour ce remarquable travail d’enquête.
7 ans séparent la sortie de ce livre, du jour de notre première rencontre avec Marc, quelques mois avant la tenue du Grenelle de l’environnement, et la fameuse crise des PCBs, avec la tenue d’une conférence de Presse le 19 septembre 2007 ayant pour titre « Pollution du Rhône aux PCBs : Un Tchernobyl à la française ! » . La suite nous donnera raison, quant à l’étendue de cette pollution et ses incidences et conséquences environnementales, sociales et économiques…….
Et ce n’était qu’un début,…. Les conséquences de ce travail sur les PCBs et l’impact de la crise, ont permis à Marc d’être approché par Anne Spiteri (Marc lui consacre un chapitre entier dans son livre et je vous invite tous à lire ce chapitre tant ce qu’il révèle est énorme et lourd de conséquences) , qu’il m’a ensuite fait rencontré pour évaluer si cette dite ONG pour laquelle je travaillais pouvait se saisir de ce DOSSIER à enjeux majeurs. Merci à lui de m’avoir permis de rencontrer et d’épauler Anne dans son combat et sa démonstration technique et scientifique de la situation générale réelle de l’état de nos eaux de surfaces et nappes phréatiques…. Le travail conduit ensemble a été quelque peu un parcours du combattant pour moi-même au sein de cette grande ONG, où les conséquences de ce travail et de cette démonstration « faisaient peur ». Nous avons malgré tout sur ce dossier passé de bon moments, dans quelques contrées Françaises où nous avons en images (non exploitées), traité 4 cas de pollutions factuelles très graves (2 ont été par la suite médiatisé (nitrates et algues vertes en Bretagne ; et pollution de la nappe de Beauce par les pesticides et nitrates et ses conséquences pour l’eau potable)…. Nous avons quand même fait le job, et personne ne pourra dire ensuite « on ne savait pas ! » : il y a des compétences et de l’expertise en France, qu’on se le dise… mais 1) les politiques ne sont pas au courant, ou ceux qui savent sont une très faible minorité siégeant dans les instances de gouvernance décrites par Marc avec parfois des intérêts personnels 2) ce sont toujours les mêmes qui tiennent les rênes et ce quel que soit les changements de gouvernements 3) sous prétextes de coûts disproportionnés on diffère ce qui devrait être entrepris rapidement pour faire cesser cette gabegie (en fait on ne s’attaque pas au vrai problème de peur des conséquences économiques, notamment pour le monde agricole, mais pas seulement ; et en parallèle on « monte » de toute pièce de nouvelles opportunités de marché (génie écologique) où se positionnent les leaders de l’environnement-eau en France !).

poste par Cyrille - 2014-06-18@10:03 - repondre message
3 Le Lobby de l’eau : le livre

Merci pour l’ouvrage !
Quand je suis allé chercher mon exemplaire chez le libraire habituel, il m’a chanté sur un air de Trénet :
Ah qu’il est beau le lobby de l’eau
Ah qu’il est lait le lobby du lait
Lobby de l’eau si beau
Lobby du lait si laid....
Il m’a avoué l’avoir gardé deux jours pour en dévorer une grande partie....
Albert CORMARY

poste par - 2014-06-20@16:53 - repondre message
4 Le Lobby de l’eau : le livre

A l’heure où l’on commence enfin à reconnaitre que "Les eaux douces européennes sont gravement menacées par les substances chimiques organiques" (http://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-eaux-Europe-pesticides-algues-poissons-21969.php4), je félicite vivement les engagements personnels d’alerte de Marc Laimé et de Cyrille Deshayes en faveur de l’intérêt général, engagements qui ont contribué à la révélation publique de graves manquement du ministère de l’Ecologie ! J’ai vraiment beaucoup apprécié de travailler avec eux.
Et la véritable bombe à retardement écologique qu’est la contamination chimique généralisée et désinformée des écosystèmes aquatiques, que nous avons dénoncée début 2011 (http://eau-evolution.fr/doc/articles.php?lien=eau_vie_etat_rivi_nappe_sediment_wwf_pestic_nitrate_micropol) n’aurait jamais vu le jour sans la persévérance et l’obstination de Marc et de Cyrille.

poste par La polytechnicienne indocile - 2014-06-20@19:36 - repondre message
5 Le Lobby de l’eau : le livre

Ce sont des paroles précieuses, des encouragements pour ceux qui voient bien que le capitalisme environnemental a trouvé bonne place au sein d’un nouvel eldorado et qui aimeraient contribuer à son expulsion de la scène internationale.

Il se passe des choses semblables dans le monde oligopolistique de l’énergie. Mais, là, ce capitalisme a l’intelligence d’exploiter notre peur ancestrale d’être empoisonné par des fumées toxiques (ou présentées comme telles).

Un exemple : les règles de l’administration française (la DREAL) ont évolué (sous l’impulsion de quel lobby ?) fin 2013 pour les installations de combustion (rubrique ICPE n°2910-B). Les réseaux de chaleur utilisant des bois de palettes non souillés vont devoir respecter des exigences accrues en terme d’émissions polluantes.
A priori cela ravira les citoyens français croyant que leur santé est l’enjeu de cette évolution ; des naïfs qui ne savent pas que c’est essentiellement un moyen de facturer des travaux lourds (filtres supplémentaires) et d’augmenter le prix de la chaleur (analyses, consommables)... pour défendre le profit des exploitants de ces réseaux, relevant généralement du service public ; des sociétés presque toujours filiales des mêmes groupes qui ont capté les marchés d’eau potable, d’assainissement de déchets et de tri sélectif en France (et ailleurs).

Accessoirement, cela mettra un peu plus de pression sur le petit monde du bois-énergie - recyclé dans un premier temps, au profit des oligopoles du gaz et de l’électricité.

Soyons donc attentifs à maîtriser nos vieilles peurs de mortels hexagonaux pour rester lucides sur le pouvoir formidable des lois environnementales, celui qui fait ici comme ailleurs le lit d’un capitalisme environnemental.

Une lecture possible : "la nature est un champ de bataille - essai d’écologie politique, Keucheyan, Zones, La Découverte, 2014

poste par le consultant énergie indépendant - 2014-07-17@10:17 - repondre message
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