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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
La Réunion : le Tribunal administratif interdit la chasse aux « requins tueurs »
par Marc Laimé, 13 juin 2013

Saisi par trois associations de défense de l’environnement, le Tribunal administratif de La Réunion a annulé le 7 juin 2013 l’arrêté municipal pris par Thierry Robert, le maire (MODEM) de Saint-Leu appelant à la pêche des requins dans les eaux de sa commune, pourtant classées « Réserve Marine Nationale ».

Elles avaient demandé dans leur requête en référé, examinée le 22 mai, que l’arrêté soit suspendu en raison de ses “conséquences irréparables” sur la population de requins.

A la suite de l’attaque mortelle d’un surfeur par un requin le 9 mai, Thierry Robert avait publié dès le 14 mai un arrêté municipal invitant la population à effectuer des “prélèvements préventifs de requin bouledogue” sur le territoire maritime de la commune, jusqu’à 300 mètres du rivage. Il avait proposé de racheter 50 prises au prix de 7 euros/kilo. Un seul pêcheur s’était porté candidat.

“L’exécution de cet arrêté aura pour conséquence la destruction illégale des requins sans limitation en termes de durée ni en termes de nombre de requins détruits”, avaient estimé les trois associations dans leur recours.

“Si la rémunération proposée par la commune (…) se limite aux 50 premiers requins, rien n’exclut la poursuite de destructions au-delà de ce seuil”, avaient-elles ajouté, jugeant que le préjudice serait “irréversible”.

Ces “prélèvements illégaux seront effectués au sein des zones de protection intégrale et des zones de protection renforcée de la Réserve naturelle nationale marine de La Réunion”, avaient-elles également plaidé.

Elles affirmaient que la destruction des requins était “inutile” en termes de sécurité publique car les spécimens tués seraient “remplacés par d’autres arrivants”, ajoutant que le maire n’était “pas compétent en matière de limitations ou d’éliminations d’espèces surabondantes ou envahissantes au sein de la Réserve”, avait indiqué leur avocate, Me Arielle Moreau.

L’objet de l’arrêté “n’est pas la pêche mais la sécurité des personnes. Le maire a une responsabilité sur ce point”, avait répliqué Me Philippe Creissen, l’avocat de Thierry Robert. “Si on perd, cela voudra dire que personne n’est responsable des attaques de requins”, avait-il ajouté.

Satisfaites, les trois associations ont salué la décision du tribunal, ajoutant « qu’il n’est aucunement établi qu’une population sédentaire de requins bouledogues soit présente sur le territoire de Saint-Leu, ni que des prélèvements réduiraient les risques d’agression. Monsieur Robert était parfaitement conscient de l’illégalité de cette décision puisqu’il n’en est pas à son coup d’essai. Ce faisant, il n’a donc pas hésité à inciter les pêcheurs à enfreindre les lois de la République et à s’exposer à des poursuites. »

Et d’enfoncer le clou : « S’il a pris l’habitude d’engager des arrêtés municipaux qu’il sait parfaitement illégaux, le maire de Saint-Leu ne semble en revanche pas prendre en considération les mesures qui relèvent, elles, pleinement de sa compétence. A savoir, améliorer le traitement des eaux usées de sa commune qui sont l’un des stimuli connus pour attirer les requins bouledogue près des spots de surf. »

Pour les associations, le député-maire de Saint-Leu se rendrait ainsi en grande partie responsable de la situation aux abords de sa commune et, dans le même temps, « tente malhonnêtement de récupérer à son compte les retombées de cette crise qui risque bien de faire encore des victimes, côté requins et côté surfeurs. »

Dénonçant un « conditionnement par l’irrationnel », les trois associations assurent n’avoir de cesse d’appeler à la raison, de démontrer qu’il y a place pour tous les usagers de la mer aux côtés des requins et de faire valoir le droit pour protéger la Réserve Marine Nationale.

Tout en relayant dans l’opinion nationale et internationale, la façon dont la France gère cette crise : « Il en va de la préservation des valeurs les plus fondamentales que sont la biodiversité et partant, l’humanité. »

Contact :

media@longitude181.org

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