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La Baule : Veolia privatise la plage et provoque la colère des habitants
par Marc Laimé, 12 mai 2017

La plus grande plage d’Europe est désormais privatisée. Veolia a obtenu la concession des cinq kilomètres de La Baule (Loire-Atlantique). Les commerçants comme la population s’interrogent sur les conséquences de cette gestion par une entreprise privée.

Avec ses restaurants au bord de l’eau prisés des stars, La Baule est une des stations balnéaires les plus réputées de France (Loire-Atlantique).

Ces établissements posés sur la plus grande plage d’Europe seront pourtant détruits l’an prochain et remplacés par des bâtiments démontables. Des constructions standardisées et un loyer en hausse d’au moins 57%.

"On espère bien pouvoir être reconduits et pouvoir y arriver, mais il y a beaucoup de petits établissements pour qui ça va être compliqué", explique Stéphane Malhaire, gérant d’un restaurant sur la plage de La Baule.

Une première en France

La raison ? La mairie vient de déléguer la gestion de sa plage pour douze ans à une entreprise privée. C’est désormais Veolia qui fixe les règles et les loyers. Une première en France.

Se décharger d’une lourde tâche et s’éviter des négociations difficiles avec les gérants, c’est les raisons de ce choix fait par la mairie. Beaucoup d’habitants ont du mal à le comprendre. Si les redevances augmentent, c’est pour payer de futurs aménagements, se justifie Veolia.

Mais le but reste bien de réaliser des bénéfices. Privatiser les plages pourrait-elle alors être une pratique qui s’impose en France ?

La décision de la mairie de La Baule de concéder à Veolia 665 700 m2 de plage a été validée par arrêté du préfet de Loire-Atlantique du 16 décembre 2016

A la suite de quoi a pris effet, le 21 décembre 2016, un contrat de concession de la plage de La Baule pour une durée de 12 ans.

Veolia va devoir verser d’abord 150 000 euros puis 177 000 chaque année à l’État. Le groupe se chargera de gérer les activités saisonnières, le nettoyage et l’entretien.

Veolia encaissera surtout les loyers des sous-concessionnaires que sont les bars, restaurants, centres de loisirs, loueurs de matériels de plage, piscines hors-sol que le contrat de concession autorise, club de plage etc. nombreux à La Baule comme indiqué à l’annexe 3 du contrat de concession. Or, la société a annoncé une hausse de 57% des loyers.

Il entend bien aussi faire le ménage dans les sous-concessionnaires profitant du fait que la loi les oblige, pour la saison estivale 2018, à remplacer leurs bâtis par des structures démontables. D’où leur colère surtout que leur recours en justice n’a pas abouti et qu’il y a à la clef de nombreux emplois saisonniers.

Dans un communiqué du 10 mai 2017, les plagistes demandent la révision du décret plage.

(Rappel. De 2008 à 2015 Veolia Eau France a perdu 278 contrats de DSP. Saur en a récupéré 114, Suez 89, le reste est passé en régie).

L’avenir radieux est En Marche...

Manifestation géante le 28 mai 2017

"Rien sans nous, rien contre nous ! " Le slogan de la manifestation des établissements de la plage de La Baule samedi après-midi 28 mai a fonctionné. Des centaines de personnes se sont retrouvés pour dire "non" à la gestion de la plage par l’entreprise privée Véolia.

Du soleil, de la musique, un goûter les pieds dans le sable. La manifestation est festive mais le mot d’ordre du jour l’est bien moins :

"S.O.S". La trentaine d’établissements de plage de La Baule ont lancé un appel à l’aide depuis la plage ce samedi après-midi.

Mi-décembre, la préfecture de la Loire-Atlantique a signé un contrat cédant à Veolia pendant 12 ans la concession de la plage de La Baule où se trouvent 35 établissements (restaurants, clubs de loisirs, écoles de voile). L’entreprise aura pour mission de rénover les accès, entretenir la plage et assurer la gestion des établissements.

Cette décision fait suite à l’application du "décret plage" de 2006. Il précise que 80% de la surface d’une plage naturelle doit rester vierge de toute installation. Jugeant trop complexe l’application du décret, le maire a laissé le dossier à Veolia.

Pour les établissements de plage, c’est une forme de privatisation qui met en péril leur activité. "Les redevances risquent d’être multipliées par deux !" s’inquiète Loïc Durand-Raucher, le président de l’association des établissements de plage.

La manifestation attire du monde, des commerçants, des Baulois mais aussi des touristes intrigués par le forte musique.

Marc, vit ici depuis 20 ans, il est venu montrer son soutien : "Je suis là pour contrecarrer Veolia et que la plage reste à la ville de la Baule. Cette plage est familiale et elle doit le rester, je ne veux pas de Veolia ici," explique t-il. "Çà m’inquiète, cela peut être négatif pour l’image de La Baule," poursuit Marc.

Dans la foule, Pierre Ménès, le journaliste sportif, Baulois d’adoption, n’a pas voulu manquer la mobilisation. " Il va y avoir des transats jusqu’à la mer, ça n’a pas de sens ! Même si il y a un droit de passage, c’est une forme de privatisation c’est insupportable."

Face au tollé, le maire de La Baule Yves Métaireau (LR) joue la carte de l’apaisement. Il propose de créer une société d’économie mixte locale. " La ville participerait aux dépenses de gestion et d’investissement et réserverait à Veolia une part d’activité dans laquelle souhaite s’investir", précise le communiqué du maire. Une décision plutôt bien accueillie par les commerçants, mais tous restent très attentifs.

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