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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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« L’eau, un luxe ? », une journée singulière sur l’accès à l’eau, à Lille, le mardi 15 mars 2011
par Marc Laimé, 14 mars 2011

En travaillant de longs mois avec des personnes en situation de précarité, un collectif d’associations lilloises a conçu une journée singulière durant laquelle précaires et représentants des institutions vont confronter leurs expériences et leurs interrogations. Une démarche pionnière qui fait suite à un intense travail d’appropriation collective de problématiques si complexes qu’elles demeurent trop souvent confinées dans le champ clos des spécialistes cultivant un entre soi dévastateur…

Le collectif « Eau équitable » réunit des associations d’horizons différents agissant dans le domaine de la protection de l’environnement, dans le champ social et familial, ou intervenant pour la consommation responsable. Cette complémentarité leur semble incontournable pour aborder un thème aussi vital que celui de l’accès à l’eau pour tous, de manière solidaire et responsable, et qui passe inévitablement par la prise de conscience de la nécessité de préserver une denrée aussi essentielle.

Programme et invitation

Les membres du collectif ont pour préoccupation commune l’évolution du système actuel de tarification de l’eau au niveau de la communauté urbaine de Lille, vers une forme plus équitable, plus juste socialement, plus incitative écologiquement..

La démarche a débuté par une rencontre entre l’association EDA « Environnement et Développement Alternatif » et le Forum Permanent de l’Insertion, représenté notamment par l’association Magdala, fondée par des personnes du Quart monde, et dont l’objectif est de trouver des solutions pour assurer des conditions de vie digne à chacun, par le « faire ensemble » et en donnant la parole à chacun.

Le Forum Permanent de l’Insertion, basé sur une dynamique inter associative et interinstitutionnelle, réunit lors de ses ateliers thématiques mensuels des bénéficiaires des dispositifs d’insertion et des acteurs du champ social. Les thèmes abordés ces dernières années (emploi, surendettement, mobilité/transport, logement durable, .. ) et l’intérêt porté par ses membres pour l’écologie et l’environnement, ont conduit à une réflexion sur la thématique « développement durable » le 18 juin 2009, au cours de laquelle la question de la tarification de l’eau s’est posée.

L’association Environnement et Développement Alternatif, créée par Danièle Poliautre en 1990, n’a eu de cesse pour sa part, depuis son origine, de ne jamais dissocier les problématiques environnementales de celles de la santé publique, et d’être toujours attentive aux enjeux de solidarité. EDA a été sensible au questionnement du Forum Permanent et notamment à la demande de l’association MAGDALA, directement en lien avec le public en situation de précarité.

Depuis septembre 2009, des temps de rencontre, d’information et de réflexions s’appuyant sur une exposition EDA « Eau, enjeu du 21èmesiècle » ont permis d’aborder la vulnérabilité de l’eau, ressource fragile, ainsi que la complexité de la gestion du réseau par LMCU et les opérateurs délégués. Les échanges ont permis de mieux comprendre les mécanismes et de réfléchir de façon constructive aux difficultés concrètes exprimées dans le groupe :

 coupures d’eau avec difficulté à régulariser son impayé du fait d’un abonnement toujours facturé,

 surfacturation d’eau liée à une fuite, identifiée tardivement, quand la facturation est différée du fait de la gestion par un répartiteur,

 interrogations sur l’historique et la justification du prix de la fourniture d’eau potable, considérée comme un « bien commun » et inscrite dans la loi comme un Droit pour tous.

De ces constats est née la volonté d’élargir et de mutualiser les réflexions avec d’autres associations militant pour une évolution de la tarification, l’objectif étant de rencontrer les décideurs pour leur faire part des réflexions menées et pour présenter quelques propositions.

A noter que, plusieurs associations qui constituent le collectif, participent aussi, comme EDA d’ailleurs, aux commissions consultatives de Lille Métropole Communauté Urbaine sur les bilans annuels « qualité de l’eau potable » et « assainissement ».

Il s’agit notamment de la Confédération Nationale du Logement, l’association « Verlin’ vers l’autre » et l’Union Départementale des Associations Familiales

Cette démarche associative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive-Cadre Européenne sur l’eau, traduite en droit français par la « loi sur l’eau et les milieux aquatiques » du 30 décembre 2006. Quelques propositions de loi présentées à l’Assemblée Nationale en vue d’une tarification plus juste ont aussi nourri cette réflexion.

Le Collectif s’inscrit également dans la dynamique du nouvel Agenda 21 lillois sur un volet « Tarification des flux- retour possible en Régie publique de l’eau ».

Les annonces de retour éventuel à une Régie directe de la part de Lille Métropole à l’horizon 2015, date de la fin des contrats liant LMCU et la Société des Eaux du Nord (dans laquelle La Lyonnaise des Eaux est majoritaire depuis novembre 2009), constituent une opportunité supplémentaire de construire ensemble des orientations nouvelles et notamment de reprendre la main pour avant tout servir les intérêts des usagers et non plus ceux des actionnaires.

Un document collaboratif a été élaboré qui présente les différents éléments collectés et discutés au cours des rencontres 2010 du collectif : il constitue une première approche d’un dossier complexe qui ne demande qu’à être enrichi et complété.

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