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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Grand Lyon : choix du mode de gestion, une concertation en trompe l’œil, par Jean-Louis Linossier
par Marc Laimé, 27 septembre 2012

Les modalités du débat engagé au Grand Lyon autour du choix du futur mode de gestion de l’eau sont un véritable déni démocratique. Alors que les élus du Grand Lyon devront choisir le 12 novembre prochain entre délégation ou régie, la pseudo concertation engagée depuis plus d’un an par la collectivité scandalise les représentants des usagers lyonnais.

Dans un article titré « Le prix de l’eau chute »,
le Journal du Dimanche évoquait dans son édition du 22 septembre 2012 le « bras de fer » que livreraient plusieurs villes, à l’instar de Lille ou Nice, pour « renégocier leur contrat de gestion. Et mentionnait également le cas très particulier du Grand Lyon, dont le sénateur maire, M. Gérard Collomb, semble fermement résolu… à reconduire Veolia :

« Le 12 novembre, ce sera au tour du Grand Lyon de choisir. Depuis quarante ans, Veolia, Suez et Saur se partageaient plusieurs contrats. Pour accentuer la concurrence, le maire, Gérard Collomb (PS), remet en jeu une délégation unique. Après avoir fait fondre les prix de 16% en 2008, il vise une nouvelle économie de 20%, mais reste réticent au tout public. "C’est difficile de tout reprendre d’un coup à un moment où l’État va nous ponctionner davantage, estime Gérard Collomb. Je préfère un contrat bien négocié avec un contrôle fort des élus."
Le sénateur du Rhône et maire de Lyon ne croit pas qu’une régie publique sans exigence de rentabilité diminue les prix en assumant le coût de 400 nouveaux employés. Et ces dernières années, les industriels ont eu tendance à augmenter les salaires et avantages sociaux pour décourager les villes de les reprendre à leur compte. »

Grand Lyon : une concertation en trompe-l’œil

Pour Jean-Louis Linossier, de l’Association des consommateurs d’eau du Rhône (ACER), membre de la Coordination des associations de consommateurs d’eau (CACE), les modalités même du débat engagé au Grand Lyon autour du choix du futur mode de gestion de l’eau sont un véritable déni démocratique.

« Le retour en régie est en débat partout en France dès que se pose le choix du mode de gestion de l’après échéance des contrats léonins en cours ... sauf au Grand Lyon, où on parle de tout sauf du mode de gestion avec interdiction de prononcer le mot régie.

La situation est surréaliste puisqu’on fait campagne sur le futur service public et que l’on va voter le choix du mode de gestion avec interdiction d’en parler durant la campagne.

Encore plus surréaliste, la Direction de la Participation Citoyenne, un service de la communauté, nantie de sa Charte et de sa vice-présidence, « managent » les débats et leur communication.

La Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL), aura à se prononcer pour avis sur le choix de la délégation de service public le 26 octobre, alors qu’il lui aura été interdit de débattre sur ce thème (et donc celui alternatif de la régie), pendant les 11 séances dites « de concertation », avec « facilitateur » appointé, échelonnées sur 10 mois !

Est-ce volontaire, un site dédié a été créé, et nommé "Autourdeleau", sur lequel on parle de tout…, sauf des modes de gestion.

« Autourdeleau » tourne autour de l’eau, autour du pot, sans aborder et vider le pot, de peur que la question du mode de gestion ne saute à la figure des débatteurs.

Dix mois durant lesquels on aura disserté sur la tarification, la qualité du service, le rôle de l’autorité organisatrice, la protection de la ressource ... Dix mois durant lesquels on aura analysé les influences croisées d’innombrables paramètres sur les points précédents, mais avec interdiction d’évoquer l’influence du mode de gestion, et alors que la CCSPL devra rendre un avis uniquement sur le mode de gestion, public ou privé, du futur service.

Situation plus qu’ubuesque, car même le Père Ubu dans son délire despotique n’aurait imaginé tel stratagème.

Le groupe de dix élus représentant les groupes politiques du Grand Lyon aurait débattu dans les mêmes conditions durant huit séances de travail… Difficilement croyable. Que penser du bien fondé de leur choix le 12 novembre lorsqu’ils devront choisir entre la délégation ou la régie ?

Est-ce cela la démocratie ? Un leurre, un théâtre d’ombre et de soumission, où les acteurs défendent plus une place au soleil que l’enjeu de la pièce (la régie) ou les attentes du public qui paie tout ce gâchis (les usagers).

Rappelons que les élus des intercommunalités n’ont jamais été élus sur des programmes évoquant de près ou de loin les choix de mode de gestion des services publics dont leur intercommunalité à la compétence.

En effet, les communes d’origine de ces élus ayant transféré aux intercommunalités leurs compétences sur divers services publics, ces communes d’origine ne peuvent plus en débattre, et donc permettre aux candidats aux élections communales de les inscrire dans leur professions de foi.

Ceci fait éclater sans contrôle les débats des conseils municipaux sur des compétences vitales telles que l’eau, l’assainissement, les ordures ménagères, ... avec toutes les conséquences qui en découlent : ignorance de l’élu délégué du sujet traité, soumission de l’élu à une présidence qui n’a rien de commun avec sa commune…

Une démocratie bien malade se noie dès lors dans les faux semblants des concertations alibis pour laisser accroire que d’autres choix sont possibles que celui de la soumission aveugle au marché. Le coût politique de ces errements sera terrible. »

Tract recto
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