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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Gestion de l’eau (5) : les pauvres et l’eau
par Marc Laimé, 7 mai 2008

Henri Smets, ancien haut fonctionnaire de l’OCDE, membre de l’Académie de l’eau et du Conseil européen du droit de l’environnement, animateur de l’Association pour le développement de l’économie et du droit de l’environnement (ADEDE), consacre sa vie depuis sa retraite à la défense du droit à l’eau des pauvres. Il nous arrive souvent d’être en désaccord. Notamment sur le rôle imparti aux grandes entreprises privées du secteur de l’eau. Mais Henri, presque seul, porte haut un engagement résolu en faveur des plus démunis. Eaux glacées s’associe de tout cœur à sa croisade, c’en est une, qui mériterait davantage d’attention. La référence au quarantième anniversaire de mai 68 le ferait sourire. Cher ami, avec vous, clamons le haut et fort : « Soyons réalistes, demandons l’impossible ! »

Henri a réalisé une étude exhaustive de l’actuelle prise en charge des dettes d’eau des pauvres en France, qui sera rendue publique dans quelques semaines.

Cette "prise en charge" par le biais des services sociaux est le seul système aujourd’hui opérationnel en France, puisqu’il n’existe pas de tarif social de l’eau, et que les maires hésitent à innover en matière de tarification.

Et ceux qui y pensaient n’ont pas été réélus...

Ne demeurent donc que les aumônes, comme les qualifient Daniel Marcovitch, conseiller PS de Paris.

L’étude dont nous présentons la synthèse ci-après constitue la seule enquête détaillée qui traite de tous les aspects de... la non-mise en oeuvre du droit à l’eau.

Elle compte nombre de passages cinglants qui devraient interpeller tous les élus se revendiquant d’une filiation humaniste.

 nombre de départements ne respectent pas la loi en vigueur et ne donnent pas d’aide pour l’eau,

 plusieurs députés comme Messieurs Dominique Dord, André Flajolet, Rudy Salles, font des propositions mais ne sont pas entendus, même par leur propre majorité (UMP),

 donner un centime de plus pour la solidarité n’intéresse personne, mais hérisse tout le monde, un centime pour des pauvres... pouah,

 comme le dit le député Patrick Balkany, intime de l’actuel président de la République, les « pauvres vivent très bien »,

 les aides pour l’eau sont le cadet des soucis des Fonds de solidarité pour le logement (FSL).

Et pourtant l’on dépense environ autant pour l’eau et pour l’électricité (chauffage exclu) dans les villages du Nord de la France. La dépense moyenne pour l’eau, divisée par le revenu moyen, y est le double qu’à Paris.

Il n’est donc pas acceptable que le seul mécanisme d’intervention sociale vis-à-vis de l’eau ne soit pas examiné après trois ans de fonctionnement, alors que l’eau est le seul service public sans tarif social.

Les dettes d’eau des pauvres, 3 mai 2008

L’étude exhaustive (212 pages), intitulée « La prise en charge des dettes d’eau des usagers démunis en France », à laquelle nous faisons référence ci-dessus, sera disponible en ligne à la fin du mois de mai 2008 sur le site de l’Académie de l’eau.

Dans l’hypothèse où de fervents lecteurs souhaiteraient la consulter au plus tôt, Eaux glacées plaidera auprès de notre ami Henri, ceci dit sans préjuger de la réponse qu’il pourra apporter à ce type de requête.

Une citation :

« La Pauvreté est le Relatif, - privation du superflu. La Misère est l’Absolu, - privation du nécessaire. »

Le sang du pauvre, Léon Bloy, chapitre 2, 1909.

Gestion de l’eau :

Gestion de l’eau (1) : le réquisitoire de l’IFEN

Gestion de l’eau (2) : la vision de Veolia

Gestion de l’eau (3) : le cri d’alarme de Bernard Barraqué

Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Gestion de l’eau (5) : les pauvres et l’eau

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