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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Forum mondial de l’eau : une déclaration ministérielle mort-née
par Marc Laimé, 8 mars 2012

A cinq jours de son ouverture, le Forum mondial (offiiciel) de l’eau est déjà enterré par son « Commissaire », le député français (UMP) André Flajolet… Dans une étonnante interview au site spécialisé AEDD celui-ci déclare en effet : « Le principal blocage de la déclaration ministérielle porte sur les aspects géopolitiques »… Etonnante entrée en matière pour un « événement planétaire », dont cette fameuse « Déclaration ministérielle » devait être le point d’orgue.

En fait de déclaration, qui ne sera donc probablement même pas adoptée, un texte qui, dans sa version du 7 février 2012, ne dévoile qu’un vide sidéral…

On comprend mieux pourquoi l’actuel président de la République ne renouera pas, comme prévu de longue date, avec les charmes du Parc Chanot, y déléguant son « collaborateur » François Fillon.

Cette farce grotesque, qui aura englouti 30 millions d’euros, n’aura donc servi à rien.

On le savait.

Mais on se pince tout de même à la lecture du projet de « Déclaration », monument d’inanité dont on conçoit que notre « Commissaire » éprouve bien du mal à y trouver quelque raison d’espérer…

L’interview d’André Flajolet au site AEDD :

7 mars 2012

« Le principal blocage de la déclaration ministérielle du Forum mondial de l’eau porte sur les aspects géopolitiques ; notamment sur la convention des Nations unies de 1997 sur la gestion des bassins transfrontaliers », explique à AEDD le député André Flajolet (UMP, Pas-de-Calais), commissaire du Forum mondial de l’eau (mercredi 7 mars 2012. Il revient sur le projet de déclaration ministérielle du Forum mondial de l’eau de Marseille qui doit être approuvée le 13 mars, à l’issue de la conférence ministérielle qui réunira une centaine de ministres. L’événement, organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l’eau, aura lieu du 12 au 17 mars prochains.

AEDD : Le projet de déclaration ministérielle du Forum mondial de l’eau ne comprend pas d’objectif chiffré. Est-ce une déception pour vous ?

André Flajolet : Il est vrai qu’il s’agit là d’un accord a minima sur des engagements a minima qui peuvent réunir tous les pays. Et pourtant, il n’a pas été facile d’obtenir ce texte ; comme toujours, il nous a fallu aller au plus petit dénominateur commun. Mais je dirais que la déclaration ministérielle en soi n’est pas l’essentiel : la véritable innovation, c’est qu’elle s’accompagne d’une contribution des autorités locales, d’un manifeste des parlementaires et d’une déclaration des autorités du Niger qui va permettre d’élaborer la première convention partenariale entre l’Union européenne et le Niger sur le modèle de la convention du Danube.

AEDD : Quels ont été les sujets de blocage lors de la négociation de la déclaration ministérielle ?

André Flajolet : Le principal blocage a porté sur les aspects géopolitiques, du fait du Brésil et de la Chine notamment. Il s’agit là de mettre en oeuvre la convention des Nations unies de 1997 sur la gestion des bassins transfrontaliers. Il manque actuellement onze signataires pour qu’elle entre en vigueur. Le ministre des Affaires européennes Jean Leonetti ainsi que celui de la Coopération, Henri de Raincourt, ont écrit à leurs partenaires pour rallier des signataires. Il semblerait que la convention recueille une très large adhésion du côté des pays du bassin du Niger et que deux ou trois pays européens soient prêts à la ratifier. Cela serait un succès politique si l’on parvenait à réunir ces signatures à Marseille : on indiquerait ainsi à la conférence des Nations unies Rio+20 que l’eau n’est pas le huitième tiroir de la commode mais bien le pilier fondamental de toute politique environnementale et de développement.

AEDD : En quoi consiste cette convention ?

André Flajolet : L’acte un de la convention est d’une banalité déconcertante : à chaque fois qu’un fleuve international est utilisé par un pays à des fins économiques, il doit y avoir concertation avec les pays en amont et en aval du fleuve, pour une juste répartition des bénéfices. On imagine les répercussions que l’application de la convention pourrait avoir sur les relations entre la Chine et le Vietnam ou le Soudan et l’Égypte. Partager justement les ressources : c’est un des grands messages du quatrième rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, qui sera présenté lundi à l’ouverture du Forum à Marseille.

AEDD : La déclaration ministérielle entérine le principe d’une « contribution financière des utilisateurs d’eau ». N’est-ce pas là la marque de l’emprise des entreprises de l’eau et de leur volonté de rendre payante la ressources naturelle, comme le dénoncent les ONG ?

André Flajolet : Il ne faut pas hésiter à se poser les bonnes questions : le Forum de Marseille voit-il la main mise des entreprises de l’eau sur le Forum ? Je dirais non. Le Conseil mondial de l’eau va-t-il essayer de contrôler les messages du Forum ? Je dirais oui. Y a-t-il une relation entre le Conseil mondial de l’eau et les entreprises de l’eau ? Plutôt non. La question de la gratuité de l’eau est posée par la France ; elle n’est pas posée par les pays africains par exemple, qui associent la gratuité à une absence de valeur. Les pays africains plaident au contraire pour une « valeur abordable » de l’eau, qui place l’eau au rang de valeur patrimoniale.

De là découle une autre question : a-t-on assez d’argent pour réduire le coût de l’accès à l’eau, dont sont privées 900 millions de personnes si l’on prend les chiffres de l’ONU et près de 2,5 milliards de personnes si l’on adopte la définition française de l’eau potable ? Nous n’avons pas assez d’argent, d’autant que la politique de certaines banques de développement est de favoriser les prêts plutôt que les dons, ce qui exclue les plus pauvres. Il faut donc faire appel aux financements innovants et à la coopération. La question de l’assainissement doit être prise en compte comme facteur de développement. »

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