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NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Facture d’eau Macron : l’agenda caché de la FP2E
par Marc Laimé, 11 mai 2016

Notre récent billet dans lequel nous révélions le contenu du décret par lequel M. Emmanuel Macron vient d’instaurer une nouvelle présentation des factures d’eau à partir du 1er janvier 2017, et surtout un nouveau calcul du prix de l’eau, au litre, et non plus au mètre cube, nous a valu une mise au point de M. Tristan Mathieu, secrétaire général de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), reproduite ci-après, avec la réponse que nous lui apportons.

La mise au point de Tristan Mathieu :

« Bonsoir Marc, je vous en voulais dejà un peu d’avoir reproduit la photo de mon grand oncle, sans mon autorisation dans votre dernier billet... mais là, je dois vous dire que vous faites fausse route.

En effet, la mention du prix au litre (qui est une obligation légale depuis déjà 10 ans), ne sert pas à calculer le montant des factures d’eau mais uniquement à donner, selon le souhait du législateur, une référence plus facilement perceptible pour le consommateur, en comparaison de l’eau embouteillée.

Tristan MATHIEU.

Un lecteur épisodique et parfois amusé. »

La réponse d’Eaux glacées :

“Bonjour Tristan,

Merci pour votre message.

J’éprouvais déjà un peu de remords, non d’avoir reproduit sans autorisation la photo de votre grand oncle, mais d’avoir interrompu ma quête généalogique avant d’avoir pu établir sans coup férir que c’était votre aïeule, Sainte Jeanne d’Arc, qui inspirait en réalité les actions de grâces de la FP2E, comme vient de l’établir le pélerinage de Saint Emmanuel Macron à Orléans.

J’espère dès lors que le rétablissement de cette auguste vérité vous rassérénera, même à prendre le risque de voir Dame Sophie Auconie en appeler au Tribunal du Saint-Siège en querelle de paternité, eu égard, non pas seulement aux relations orageuses entre les baronnies voisines de Tours et d’Orléans, mais de l’ambition dévorante de Dame Auconie qui ne s’est aucunement calmée, même depuis l’octroi de son baillage de gouverneure du Conseil mondial de l’eau.

Ceci dit, et pour en revenir à notre querelle des mètres cubes et des litres qui pourrait bien finir, qui sait, par nous entraîner jusque sous le chêne de Saint-Louis, je me félicite au regard de votre réponse, d’avoir complété mon parchemin initial, en augurant qu’il allait immanquablement nous être rappelé que c’était pour mieux distinguer eau en bouteille et eau du robinet, que la mention du prix au litre sur la facture était devenue impérieuse.

Saint Louis sous son chêne

Février 2018 : Saint Emmanuel Macron 1er au sommet France-FMI, au lendemain du "Franxit"

Reste qu’ici vos précisions soulèvent de tout autres questionnements.

Si la mention du prix au litre était déjà prévue par un texte vieux de dix ans, pourquoi diable Saint Emmanuel Macron, des plus occupé comme on l’imagine à la veille d’engager sa croisade à Orléans, aurait-il distrait une seule seconde de son temps sacré pour apposer son paraphe à un décret qui n’aurait comme utilité, si je vous entends bien, que de rappeler l’existence d’un texte qui existe déjà ?

Par ailleurs je suis totalement en désaccord avec votre lecture du décret, qui stipule bien que le calcul du prix au litre sera désormais effectué, déduction faite du montant de l’abonnement, qui figurera lui aussi sur la facture. Autrement dit le “prix au litre” ne représentera que le calcul du montant des volumes d’eau consommés, réduits au litre, et non pas l’addition, en toute logique, de ce montant et du coût de l’abonnement.

Petite astuce que je qualifie donc d’entourloupe.

"Comme une flèche..."

Outre l’intercession divine qui vous aurait permis d’exciper du parrainage de votre auguste aïeule, il apparaît bien plutôt que le décret de Saint Macron augure d’un fabliau ourdi à plusieurs fins :

 faciliter en douceur la mise en oeuvre de la loi NOTRe, ainsi que je l’ai déjà évoqué. C’est fait.

Mais surtout, préparer la suite.

La LEMA de 2006 a instauré un plafond du montant de la part fixe ou abonnement, dont la baisse continue des consommations (le fameux “effet ciseau”), que rien ne semble devoir interrompre, remet bien évidemment en question.

Car d’un strict point de vue économique, et pour rassurer vos actionnaires, quoi de mieux que de faire sauter ce verrou, et pour ce faire de préparer la disparition du plafond du montant de la part fixe, dont la réglementation actuelle prévoit qu’elle ne pourra pas dépasser un pourcentage fixé réglementairement du montant de la part “consommation” de la facture binôme ?

Accessoirement, cette étape s’inscrit aussi bien évidemment dans la perspective de la fusion à venir des services d’eau et d’assainissement au sein d’un seul EPIC, projet que le connétable Flajolet peaufine depuis des lustres.

http://www.eauxglacees.com/Demain-un-budget-unique-de-l-eau

Tout cela est bien bon me direz-vous, mais que devient dans cette perspective, avec en surplomb l’étendard de “l’eau paie l’eau”, le très sacro-saint principe de l’exploitation “aux risques et périls du délégataire”, qui fonde depuis des lustres la doctrine de la délégation de service public à la française ?

C’est là tout le miracle d’Orléans.

La DSP à la française est morte.

Le sacro-saint principe de “l’eau paie l’eau” est mort.

(Vive le Roi !)

Et de fait l’ordonnance et le décret du même Saint Macron qui ont transcrit en droit français la directive concession, comme l’Assomption conjointe de la SEMOP par les grandes compagnies(dénommées dans la période contemporaine "bureaux d’étude"), vont nous débarrasser de ces vieilles croyances désormais impies.

Ne reste plus qu’à créer, par fusion de Veolia, Suez et Saur, et par le biais de la bulle qu’édictera Saint Macron Ier en 2017, l’Orléanaise royale des eaux, qui présidera pour les siècles des siècles à la destinée des eaux françaises. Et qui sera bien évidemment exemptée de tout impôt, y compris la taille et la gabelle, par Saint Macron 1er.

Nous nous inclinons dès lors très bas et appelons à votre indulgence.

Et plus précisément sollicitons d’ores et déjà, au titre de vos “indulgences”, (çà changera des loges à Roland Garros et au Stade de France dilapidées auprès de centaines d’élus même pas reconnaissants), quelques tickets d’entrée au Puy du Fou quand y sera présenté en 2018 le grand spectacle “Je marche sur l’eau”, qui rappellera au bon peuple les étapes de la montée au paradis de Saint Macron 1er.

ENVOI :

"Je crois que nous nous endormons sur un volcan"

http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/alexis-de-tocqueville-je-crois-que-nous-nous-endormons-sur-un-volcan-27-janvier-1848

Alexis de Tocqueville, Assemblée nationale, 27 janvier 1848.

Lire aussi :

Eau potable et assainissement : à quel prix ?

http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/eau-potable-et-assainissement-a-quel-prix-a2196.html

CGEDD et IGA, février 2016, 560 pages...

Anima Latina

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