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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Est Ensemble (18) : le maire (PS) de Bondy, M. Gilbert Roger, vote Veolia. La Coordination Eau Ile-de-France lui répond…
par Marc Laimé, 1er novembre 2010

Quelle mouche a bien pu piquer M. Gilbert Roger, maire (PS) de Bondy et 1er vice-président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, pour qu’il se laisse aller sur son blog, à la veille du départ en vacances scolaires, le 27 octobre dernier, à une navrante défense et illustration des mérites du Sedif et de Veolia, émaillée, non seulement de fautes d’orthographe, mais surtout d’arguments aussi infondés que fantaisistes, voire tout simplement faux, qui confèrent à l’exercice un caractère aussi pitoyable que pathétique. Le devoir de vacances de M. Roger appelait une réponse. La Coordination Eau-Ile-de-France lui répond donc, navrée d’une telle vacance de la pensée, témoignage d’un état de coma politique avancé.

Précisons d’emblée que nous n’avons rien contre M. Roger qui pourrait, qui sait, dans la vie courante, s’avérer être un homme respectable, mais qui dans cette affaire du choix du mode de gestion de l’eau à Est Ensemble perd littéralement la tête, ce qui le conduit à raconter n’importe quoi, comme en atteste le billet qu’il a donc, manifestement en toute hâte, publié sur son blog le 27 octobre dernier.

Peut-être dans cette affaire y-a-t-il aussi un tropisme de Bondy, si l’on se souvient des récents échanges d’amabilités entre les élus communistes de Bondy et l’historienne.

Ce qui nous laisse augurer d’un étrange climat au sein de la majorité municipale, les uns disant catégoriquement non à un retour au Sedif, l’autre, le maire, l’appelant de ses vœux au fil d’un argumentaire en tous points critiquable.

Que nous dit en effet le maire de Bondy, M. Roger, dans son récent billet, et quels sont les arguments que lui a immédiatement opposé la Coordination Eau-Ile-de-France ?

 Gilbert Roger : « En créant une agglo de près de 400 000 habitants (es), nous avons voulu mettre en communauté les grands sujets de débats et de services publics pour nos concitoyens. »

 Coordination Eau Ile-de-France : Mais pas en débat avec lesdits concitoyens quand même !

 Gilbert Roger : « Il en est ainsi de la gestion de l’eau ! Auparavant, chacune des 9 communes étaient adhérentes au SEDIF, c’est à dire un syndicat des communes de la région Ile de France. Je note que jamais aucune de ces communes individuellement n’avait soumis à leur conseil une délibération pour quitter ce syndicat de communes. »

 Coordination Eau Ile-de-France : Bien évidemment, c’est quasiment impossible pour une commune de sortir individuellement du SEDIF, puisque le syndicat dirigé par M. Santini a de longue date totalement verrouillé le dispositif…

 Gilbert Roger : « En acceptant de prendre cette compétence optionnelle, les maires ont voulu marquer leur volonté d’aller plus loin. Plus loin car nous sommes tous convaincus que l’eau est avant tout, plus que tout, un bien public de l’Humanité. C’est donc une volonté d’agir pour que rapidement ce point soit un enjeu du débat présidentiel de 2012. »

 Coordination Eau Ile-de-France : Si l’on suit bien M. Roger, la prise de compétence « Eau » par la communauté d’agglomération Est Ensemble en février 2010 répondait au souci d’agir rapidement afin que l’eau « bien commun public de l’Humanité » soit un enjeu du débat présidentiel de 2012 ? C’est beau comme du Marchais dans le texte, mais c’est pas sûr que ça fasse rigoler DSK… Et ça nous rappelle par trop les effets d’estrade des amis du genre humain qui nous promettaient un « grand service public national de l’eau », avant que de voter à deux mains (et à bulletin secret) le renouvellement du contrat du SEDIF avec VEOLIA.

 Gilbert Roger : « Mais en attendant, notre agglomération a eu la chance, enfin de lancer en son sein le débat. Aujourd’hui que pouvons-nous faire, que devons-nous faire ? Nos débats internes, nos audits par des cabinets spécialisés, nos expérience de gestion locale, m’impose de dire que nous ne pouvons nous engouffrer dans des décisions qui pourraient être hasardeuses pour nos ménages.

 Coordination Eau Ile de France : « La Seine-Saint-Denis a peur », copyright Cambon…

 Gilbert Roger : « En réadhérant au SEDIF, nous obtenons tous services confondus (distribution de l’eau, qualité bactériologique, sûreté de l’approvisionnement, entretien de toutes les canalisations et facturation des clients) un service à 1.41 euros (hors taxes locales) c’est à dire 30 cts d’euros de moins qu’aujourd’hui. Il est vrai que la gouvernance est injuste puisque les délégués sont calculés par ville ou village du syndicat et non en fonction de la population bref en adhérent Est-Ensemble pèse une voix à l’identique d’un village de moins de 600 habitants !.

 Coordination Eau Ile de France : Rappelons que le tarif de1,41€/m3 est une promesse de M. André Santini qui n’engage que ceux qui y croient. Le tarif actuel est de 1,73€/m3 et il devrait être ramené à 1,51€/m3 dans le nouveau contrat SEDIF/VEOLIA grâce à l’action des associations et d’une partie (minoritaire) des élus de gauche au SEDIF... Mais ces tarifs sont révisables tous les trois mois, et on peut déjà parier qu’ils vont repartir à la hausse bien vite. En six ans, les tarifs du SEDIF ont augmenté de 17% (soit l’exact montant de la baisse actuelle). A titre de comparaison le tarif d’Eau de Paris est de 1,04 €/m3 et il ne bougera pas jusqu’en 2014.

 Gilbert Roger : « En étant simplement "client" du SEDIF le prix de l’eau serait au-delà de 0,56 euros (hors taxes locales), et avec obligation de passer un marché européen pour l’entretien des canalisations et la facturation à chaque famille, ce qui donnerait un prix supérieur à 1.80 €.

 Coordination Eau Ile de France : « Loïs et Clark auditeurs », le retour… D’où sort ce chiffre de 1,80 €/m3 ? Au vu des exploits de nos amis zauditeurs, que nous avons largement documenté, pièces à l’appui, cette assertion est pure propagande. Et en quoi une procédure de passation de marché « européen » est-elle, et obligatoire, et insurmontable ? Ici l’argument d’autorité est insupportable. On parle « d’appel d’offres européen » pour évoquer la publicité préalable d’un appel d’offres pour un marché public qui dépasse un certain montant. Les collectivités locales françaises en passent des dizaines tous les jours, où est le problème ?

Sur le fond, dans le cas du SEDIF, VEOLIA est délégataire, elle confie les travaux à sa filiale la SADE, bien au-dessus des prix du marché. Dans le cas d’une régie, on fait un appel d’offres, et même si la SADE obtient le marché, c’est à un prix bien inférieur ! C’est ce qui explique qu’Eau de Paris va économiser plus de 40 millions d’euros cette année après la remunicipalisation, alors que les bénéfices de VEOLIA et de SUEZ n’étaient, selon eux, que de 15 millions d’euros dans la capitale…

 Gilbert Roger : « En devenant "client" d’Eau de Paris nous aurions semble-t-il, mais je n’ai reçu pour ma ville de Bondy aucune assurance de la part de cet organisme d’un engagement à fournir en sécurité à chaque famille de l’eau..., la vente serait à 0.56 € hors entretien des canalisations, et service de facturation aux familles. Pire à ce stade être client signifie ne pas être dans la gouvernance, donc à la merci "politique" des gestionnaires du service parisien.

 Coordination Eau Ile de France : Quelle hypocrisie concernant Paris ! La présidence de l’agglo (pas plus que son bureau d’études), n’a surtout rien voulu demander à Paris, et maintenant M. Roger se plaint de ne pas avoir d’assurance ! Que M. Roger préfère le verrouillage du SEDIF par M. Santini, sa majorité de droite et VEOLIA, à une coopération avec ses camarades socialistes parisiens en dit long sur la force de ses convictions politiques. D’ici au 23 novembre nous devons nous attendre à ouïr M. Roger et consorts nous dire qu’ils ne peuvent pas prendre le risque de contracter avec Eau de Paris puisque la ville pourrait être reconquise par la droite en 2014 ! Et qu’il vaut donc mieux « revenir dans la gouvernance du SEDIF », pour parler comme M. Roger, que de s’aventurer à être client d’Eau de Paris, et de se mettre ainsi « à la merci "politique" des gestionnaires du service parisien. » (On s’inquiète pour l’alternance en 2012 à voir pareilles prospectives stratégiques se déployer sur le blog du 1er vice-président (PS) du Conseil général de la Seine-Saint-Denis…)

 Gilbert Roger : « Je pense que nous devrions poursuivre les études précises, ville par ville de l’agglo, avec toutes les assurances pour une qualité du service ; cela peut prendre deux années au moins d’études sérieuses et abouties. »

 Coordination Eau Ile de France : L’aveu ! Le soi-disant audit commandé à la hâte à des chevaux légers du SEDIF et de Veolia s’étant révélé conforme à la commande politique implicite qui avait été passée aux zauditeurs : exclure toute autre hypothèse que le retour dans le giron du SEDIF avant le 31 décembre 2010, il faudrait en effet réaliser un véritable audit pour explorer toutes les alternatives que pourrait envisager Est Ensemble. Et d’ailleurs, accessoirement, double aveu : l’audit catastrophe dont la réalisation ne devait pas prendre plus de 6 mois n’avait donc aucune chance d’aboutir, puisqu’il y faudrait « deux années au moins d’études sérieuses et abouties », selon M. Roger. Mais alors pourquoi la majorité de l’exécutif d’Est Ensemble a-t-elle élaboré le cahier des charges d’un audit à bâcler qui ne pouvait à l’évidence pas aboutir en moins de 6 mois ? La question emporte sa réponse. Pour exclure d’emblée toute hypothèse d’alternative à un retour accéléré dans le giron du SEDIF et de sa gouvernance éclairée… Pitoyable.

 Gilbert Roger : « En attendant ; lors de la séance du conseil communautaire du 23 novembre prochain, je ne souhaite pas "l’aventure" qui risquerait d’amoindrir la sûreté et qualité du service en tous points de Bondy. Et donc je suis favorable à une réadhésion au SEDIF dès le 31 décembre prochain pour assurer un service de qualité avec une baisse sensible du prix, ce qui n’interdit pas à notre agglomération de travailler avec ardeur à envisager des solutions alternatives d’ici deux ans. »

 Coordination Eau Ile de France : M. Roger souhaite réadhérer au SEDIF pour travailler avec ardeur à en sortir. C’est Santini et VEOLIA qui vont être contents ! A ce degré de tartufferie et de cynisme on se plaît à imaginer que la prochaine campagne municipale de M. Roger sera confiée à une équipe de professionnels, sinon la pérennité de son siège nous paraît d’ores et déjà gravement menacée…

Ah, et autre problème tout de même, les excellents zauditeurs mandatés par Est Ensemble n’ont cessé tout au long de leur désormais célèbre audit de nous bailler, ceci en septembre dernier, qu’il était impossible de re-adhérer pour le 31 décembre prochain, car il faut, selon l’expertise juridique des mêmes, trois mois de démarches administratives pour adhérer au SEDIF. Il faudra donc de toute façon une convention provisoire. Qu’elle soit de deux mois ou de deux ans, cela ne change rien à l’affaire... A moins que là aussi nous n’ayons eu affaire à des menteries caractérisées et que cette fameuse histoire de délai n’engage que ceux qui y croient. Avec Loïs et Clark, « tout devient possible ! »
Si Est-Ensemble devait ré-adhérer au SEDIF, c’est pour toujours. Impossible d’en sortir sans des années de bataille juridique. Et alors il faudrait une toute autre « ardeur » que celle de M. Roger. Ou alors, il faut avant l’adhésion d’Est Ensemble, obtenir de M. Santini une modification des statuts du SEDIF qui reconnaisse l’adhésion annuelle !

Un coup je te vois, un coup je te vois pas…

On mesure le sérieux de l’argumentaire de M. Roger à ces conclusions consternantes.

Autant dire que la suite de notre saga nous promet encore moult rebondissements.

Plus belle la vie avec Est Ensemble !

Enfin, parti comme çà, le débat public prévu le 10 novembre prochain à la mairie de Bondy, nous ne savons pas trop comment ça va finir. A la mairie, entre le maire, les élus PC, l’historienne... et nous, ça promet !

Lire aussi :

Le SEDIF pour les Nuls

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 mars 2010.

Est Ensemble (1) : l’audit pour les Nuls

Les eaux glacées du calcul égoïste, 15 septembre 2010.

Est Ensemble (2) : la tentation du passage en force

Les eaux glacées du calcul égoïste, 16 septembre 2010.

Est Ensemble (3) : l’audit fantôme

Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 septembre 2010.

Est Ensemble (4) : le retour des godillots

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 septembre 2010.

Est Ensemble/Sedif (5) : la bataille continue

Les eaux glacées du calcul égoïste, 27 septembre 2010.

Est-Ensemble (6) : pitoyable instrumentalisation d’un audit bidon dans le quotidien économique (en faillite) La Tribune

Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.

Est-Ensemble (7) : "L’obscur rédacteur de la Tribune" pète un câble

Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.

Est-Ensemble (8) : l’audit contesté au feu du débat public ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 2 octobre 2010.

Est-Ensemble (9) : Les Echos favorables à la gestion publique ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 octobre 2010.

Est-Ensemble (10) : de Waterloo à Austerlitz

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 octobre 2010.

Est Ensemble (11) : Gestion de l’eau en Seine-Saint-Denis : Sedif ou Eau de Paris ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 octobre 2010.

Est Ensemble (12) : Coup de théâtre !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 octobre 2010.

Est Ensemble (13) : l’analyse d’une historienne

Les eaux glacées du calcul égoïste, 20 octobre 2010.

Est Ensemble (14) : Réaction d’élus de Bondy à l’analyse d’une historienne

Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 octobre 2010.

Est Ensemble (15) : Montreuil plébiscite la gestion publique

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 octobre 2010.

Est Ensemble (16) : Réponse de l’historienne aux communistes de Bondy

Les eaux glacées du calcul égoïste, 24 octobre 2010.

Est Ensemble (17) : le bureau d’études dresse un bilan "globalement positif" du retour en régie... dans la banlieue sud de Rouen !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 27 octobre 2010.

Est Ensemble (18) : le maire (PS) de Bondy, M. Gilbert Roger, vote Veolia. La Coordination Eau-Ile-de-France lui répond

Les eaux glacées du calcul égoïste, 1er novembre 2010.

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