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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Villefranche-sur-Saône (2) : Eau « potable » et risques sanitaires
par Marc Laimé, 12 septembre 2007

Les normes de qualité réglementaires qui permettent de déclarer une eau potable présentent-elles toutes les garanties de sa parfaite innocuité pour la santé ? Le débat est récurrent et reprend une nouvelle vigueur depuis quelques années, à mesure que la dégradation de la qualité des ressources en eau, massivement polluées, suscite un débat dans l’opinion publique. Eaux glacées a reçu ce témoignage d’un usager de Villefranche-sur-Saône qui ne devrait pas manquer de relancer la polémique.

« Une eau potable est une eau dont l’utilisation ne présente pas de danger pour la santé. La consommation d’une eau polluée n’est pas le seul critère. Dans le cas d’une pollution par des solvants, avérée à Villefranche-sur-Saône, le danger vient de tous les usages de l’eau. Dès que l’eau coule librement, les solvants contaminent l’air, surtout si l’eau a été chauffée. Le risque maximum étant représenté par la douche et le bain. En tirant la chasse des WC, l’air des toilettes se contamine, contaminant ensuite l’air des chambres où sont présents les habitants la nuit.

« Dans le cas du Tétrachloréthylène, présent à Villefranche-sur-Saône, des études poussées montrent que 30 % des risques viennent des usages autres que celui des eaux de boisson.

« Fréquemment des personnes nous disent : « La pollution de l’eau ne me concerne pas car je ne bois que de l’eau en bouteille », ou « J’ai installé un traitement d’eau efficace dans la cuisine ».

« Ils ont tort, car compte tenu de la contamination de l’air de l’habitation, leur santé est en danger.

« L’environnement est aussi à prendre en compte : si l’usager consomme des produits maraîchers locaux arrosés avec une eau polluée, des produits alimentaires provenant d’une usine alimentée par une eau polluée, ou est exposé à la pollution de l’air par les pesticides des « sulfateuses », tous les risques s’additionnent.

Potabilité et santé publique

« La définition d’une eau potable par le Code de la santé publique est plus contraignante que la définition commune. L’eau ne doit pas contenir de substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes. C’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin de preuve scientifique absolue pour dire qu’une eau est non potable. Un simple danger potentiel suffit.

« De plus, les différents lobbies concernés sont intervenus, notamment à Bruxelles, pour fixer des « limites de qualité », établies selon les intérêts de tel ou tel groupe de pression.

« D’après la loi française (Décret 2001-1220), pour un polluant la norme de l’eau potable est la plus petite valeur entre l’absence de danger potentiel pour la santé et la limite de qualité.

« Le problème des « limites de qualité » est qu’elles ne sont pas toujours basées sur des critères de protection de la santé. Par exemple de nombreux pesticides sont sans aucun danger pour l’homme aux concentrations possibles dans de l’eau, pourtant la limite de qualité est très basse.

« A l’opposé, d’autres lobbies ont réussi à imposer des limites de qualité très hautes, par exemple pour les solvants. Dans ce cas, d’après la loi, seules les normes basées sur l’absence de danger pour la santé sont applicables.

« Ainsi, pour le Tétrachloréthylène, l’absence de danger pour la santé impose une norme de 0,06 mg/l d’après les circulaires officielles du ministère de la Santé. Aux Etats-Unis, l’objectif est même de 0 mg/l (absence totale) de Tétrachloréthylène dans l’eau potable.

L’exemple de Villefranche-sur-Saône

« Toutes les analyses réalisées depuis une vingtaine d’années ont montré une concentration en Tétrachloréthylène supérieure à 0,06 mg/l. En 2006, la concentration moyenne de l’année a été de 4 mg/l (66 fois la norme), des pics à plus de 10 mg/l sont détectés, 50 mg/l dans les puits de captage (puits 6).

« La limite de qualité de 0,5 mg/l pour la totalité des pesticides est dépassée régulièrement. Les pesticides viennent en majorité de la viticulture dans la vallée du Nizerand, et on n’analyse pas toujours les bons produits.

« En ajoutant aux risques potentiels que représentent les 100 polluants toxiques déjà détectés dans, ou en amont, des captages d’eau, ceux de tous les polluants non recherchés (plusieurs centaines peut-être), il est certain que l’eau, réglementairement déclarée potable, présente des dangers potentiels pour la santé.

« Un calcul permet d’arriver à une possible occurrence de cancer pour 1000 habitants, c’est-à-dire qu’il y aura des morts à Villefranche. Pour information, la norme utilisée couramment par le ministère de la Santé est de 1 cancer pour 1 000 000 habitants, soit un risque quasi nul, car environ 60 000 personnes consomment de l’eau polluée à Villefranche-sur-Saône et sa région.

« Nous venons de recevoir notre facture d’eau avec un document intitulé « Qualité des eaux d’alimentation 2006 ».

« Ce papier est une mauvaise photocopie en noir et blanc. Des informations incorrectes sur la provenance de l’eau sont indiquées (nous sommes alimentés à 100 % par les captages de Villefranche-sur-Saône).

« Mais il y a une nouveauté, la première information des usagers sur la présence de solvants chlorés dans l’eau distribuée.

« Il est vrai qu’en 2006 nous avons effectué de multiples démarches pour cela, dont une lettre recommandée au Maire et à la Préfecture. Alors que l’eau est contaminée depuis 20 ans au moins par des solvants chlorés, en 2007 pour la première fois on informe tous les usagers du Syndicat Intercommunal des Eaux de l’Ouest de Villefranche.

« C’est un progrès, mais le document mentionne que les solvants chlorés « sont restés conformes aux limites de qualité ». Faux, car de nombreux solvants détectés n’ont aucune limite de qualité. Et pour le Tétrachloréthylène, cela est sans intérêt car la norme est bien en dessous de la limite de qualité.

« La principale chose qui intéresse les usagers est de savoir si l’eau est potable ou pas. Et cela, la DDASS ne l’écrit pas. Dans le paragraphe « Pour votre santé », il est écrit que l’eau « est conforme aux normes pour toutes les substances recherchées ».

« ll y a confusion entre normes et limites de qualité. Mais le plus grave c’est que la conformité est limitée aux produits « recherchés » (les années précédentes, le mot « recherchés » n’était pas écrit).

« On fait beaucoup d’analyses, mais surtout pour montrer que l’eau est potable (bactériologie derrière 3 traitements de désinfection, c’est sûr qu’avec cette méthode, l’eau est toujours conforme).

« Le 27 juillet dernier, nous avons analysé le rejet illégal d’un industriel de la rue Grange Morin dans le Nizerand, donc dans notre eau « potable ».

« Ce rejet est pollué par des solvants chlorés toxiques, non recherchés par le contrôle sanitaire dans les captages.

« Un viticulteur du Beaujolais vient d’être condamné par le tribunal de Villefranche pour avoir tué 70 poissons en lavant une sulfateuse. Les pesticides envoyés sur les vignes sont donc très toxiques. Cependant le contrôle sanitaire n’analyse pas le pesticide qui a tué les poissons.

« On peut estimer à une centaine le nombre de nouveaux polluants présents dans l’eau si les analyses étaient faites correctement. C’est-à-dire en enquêtant sur les polluants utilisés par l’agriculture et l’industrie en amont, et en recherchant l’ensemble des produits toxiques, y compris les produits de dégradation souvent plus toxiques et plus stables. Actuellement on analyse principalement des produits anciens sur des listes fixes.

« En conclusion, le document de la DDASS est de peu d’intérêt. Le principal, savoir si l’eau est potable ou non, n’est pas indiqué.

« Le problème est que, sur la base du document de la DDASS, les municipalités disent aux usagers que l’eau est potable. Les seuls responsables de la qualité de l’eau sont les maires (certains ne l’ont pas compris car quand on les interroge ils disent que le responsable est le Président du Syndicat des Eaux, Veolia ou la DDASS…). Les maires ont une obligation de résultats sur la qualité de l’eau, c’est-à-dire qu’ils doivent fournir une eau potable aux usagers. De nombreuses lois, dont la Constitution Française, le disent.

« Nos responsables sont au courant des problèmes.

« En 2006, une lettre a été adressée par la Préfecture à la CAVIL, responsable des captages. Il y est écrit : « Aux dires des experts, la consommation de l’eau distribuée par la CAVIL ne présente donc pas de risque pour la santé, dès lors que des mesures sont prises pour que cette situation ne perdure pas inconsidérément ».

« Cette phrase signifie « si la pollution perdure inconsidérément, il y a un risque pour la santé ». Or la pollution existe déjà depuis 20 ans : il y a donc un risque pour la santé.

« L’Etat et les collectivités savent donc que l’eau est non potable à Villefranche. Et pourtant, aucune information aux populations, le dossier est même actuellement enterré. Il n’est même plus à l’ordre du jour du prochain comité des usagers.

Quels sont les dangers de tous ces polluants pour la santé ?

 Risque de cancers.

 Problèmes liés à la reproduction : stérilité, malformation.

 Maladies dégénératives de la vieillesse : des études récentes montrent le lien entre les maladies de la vieillesse et l’exposition aux polluants.

« Les personnes à risque sont les enfants nés depuis 20 ans à Villefranche. Le risque est important pour les enfants exposés dès leur conception à la pollution de l’eau.

« Toutes ces maladies ne peuvent se développer que 30 ans environ après la contamination, donc pas de panique. L’utilisation de l’eau à Villefranche-sur-Saône et sa région ne présente aucun danger dans immédiat et à moyen terme pour la santé, mais après ?

Que faire pour se protéger ?

« La seule solution efficace est de déménager…

« Bien sûr, il ne faut pas donner à boire l’eau du robinet aux enfants et aux bébés. Les maires de l’ensemble des communes concernées devraient donner de l’eau en bouteille dans les écoles quand les parents le demandent.

« Il faut se mobiliser pour que les seuls qui puissent résoudre le problème, les élus, agissent dans le bon sens. Pour l’instant ils n’en prennent pas le chemin.

« Dans notre communauté de communes, la seule action des maires a été de porter plainte pour diffamation après la parution d’un article dans le Progrès, en payant un avocat aux frais de la collectivité. Objectif atteint, la presse ne parle plus du tout des problèmes de l’eau.

« Dans l’immédiat, solution est simple et peu coûteuse (quelques centaines d’euros), il s’agit de rejeter l’eau du puits 6, le plus pollué, dans la Saône, au lieu de l’envoyer dans le réseau d’eau « potable ». Cette solution est appliquée avec succès en France et dans le monde sur de nombreux captages. Le délai de mise en œuvre est de quelques jours. Une demande par lettre recommandée a été faite en 2006, sans aucune suite !

« Il faut trouver les pollueurs, leur imposer d’arrêter de polluer et ensuite dépolluer les nappes phréatiques. Depuis 20 ans que la pollution est connue, aucune action efficace n’a été engagée pour trouver l’origine de la pollution. Résultat, en juillet 2007, un industriel rue Grange Morin, continue de rejeter des solvants toxiques dans le Nizerand, c’est à dire dans notre eau potable.

« C’est illégal, cela doit cesser. Il faut stopper les pollutions à venir.

De mal en pis

« Au retour des vacances, les (mauvaises) nouvelles s’enchaînent.

« L’analyse d’eau du rejet industriel illégal dans la rivière Nizerand, donc dans notre eau « potable », montre la présence de solvants chlorés toxiques (Chloroéthane, Chlorométhane …). La toxicité de ces deux produits fait qu’ils ne sont normalement plus utilisés actuellement, sauf par un industriel de la rue Grange Morin à Villefranche. Et bien sûr, ces produits ne sont pas analysés dans l’eau « potable ». Comme pour les pesticides où l’on n’analyse pas ceux qui sont employés dans les vignes, c’est pratique, si on ne recherche pas les bons produits, on ne risque pas de les trouver, mais 60 000 personnes sont tout de même empoisonnées.

« Deux solvants de plus dans, ou en amont, des captages de Villefranche-sur-Saône : on atteint le triste record de 28 solvants chlorés différents et 58 pesticides différents déjà détectés. Et inlassablement, nos responsables continuent de dire que tout va bien !

« Veolia vient de prendre le contrôle de notre assainissement (CCBNM). C’est immoral car Veolia exploite déjà les captages d’eau potable de Villefranche-sur-Saône situés en aval du rejet du futur réseau d’assainissement.

« C’est-à-dire que la même entreprise privée va gagner de l’argent en concentrant les eaux usées provenant de 5 vallées différentes, en exploitant une station d’épuration, et en traitant l’eau polluée par la station d’épuration pour la rendre potable. Pour information, c’est bien sûr Veolia qui a eu le marché de la construction de la station d’épuration. La solution est bien sûr de ne pas polluer, car il n’y aurait pas besoin de dépolluer, mais dans ce cas les profits de certains seraient moindes...

« L’information est parvenue en août avec notre facture d’eau : alors que la CCBNM a confié l’assainissement le 1er avril 2007 à Veolia, et que les élus ont décidé et voté bien avant cela. Le bulletin d’information de la CCBNM de mai 2007 a caché la nouvelle aux habitants. Les élus, que nous rencontrons souvent, ne nous ont rien dit. Tout a été fait dans le secret, sans aucune information des habitants. Que défendent ceux qui font cela, l’intérêt des habitants de la CCBNM ou des intérêts privés ?

« Veolia est une entreprise hautement qualifiée pour exploiter un réseau d’assainissement. Il n’y rien d’anormal à ce qu’elle obtienne un marché. Mais ici elle exploite déjà des captages d’eau potable. Il est immoral de lui donner les marchés de construction et d’exploitation d’une station d’épuration qui va polluer inutilement ces captages.

« Il s’agit d’un projet absurde de pollution délibérée d’un captage. Aux Etats Unis, les responsables de tels actes prennent des dizaines d’années de prison, et doivent verser des sommes colossales aux victimes.

« En France, c’est légal, et la DDASS du Rhône soutient devant un juge du tribunal administratif que le projet d’assainissement était une bonne chose pour le captage...

« La CCBNM construit actuellement une maison de la petite enfance. C’est bien, mais plusieurs personnes sont venues nous trouver pour nous dire que le site de construction leur paraissait dangereux. En effet, la construction est à quelques mètres du lit d’un ruisseau, dans un endroit où la vallée est rétrécie. En cas de précipitations exceptionnelles et d’embâcle, le site de la crèche sera entièrement inondé, avec un torrent au débit de plus de 10 m3/s. Comment a-t-on pu autoriser cette construction sensible sur un tel site ?
En fait, comme le projet d’assainissement qui va polluer notre eau « potable », tout est fait dans la précipitation, pour que les projets soient terminés avant les élections. Peut-on polluer une nappe phréatique utile pour nos enfants, mettre leur vie en danger, simplement pour dire qu’on a « bien » travaillé ?"

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commentaires

1 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Bonjour,

La Commission particulière, en charge du débat public sur la refonte de la station d’épuration Seine Aval (CPDP) vous invite cordialement à débattre et à réagir sur le blog du débat public :
http://blog.debatpublic-seineaval.org

La CPDP Seine Aval lance aussi sa première réunion publique, jeudi 27 septembre 2007 à 20h30, Salle Jacques Tati - 12, bis rue Danés de Montardat - Saint-Germain-en-Laye (78). Entrée libre.

Vous pouvez également consulter le calendrier du débat public : http://www.debatpublic-station-epuration-seineaval.org/participer/calendrier-reunions.html

Soyez nombreux à venir débattre et réagir, nous avons besoin de vos contributions !

Bien cordialement,

L’équipe de la CPDP Seine Aval.

poste par CPDP Seine Aval - 2007-09-22@14:45 - repondre message
2 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Tous les ’responsables ’politiques et sanitaires, du Beaujolais, S/P en tête, savent que de 1984 à 1992 4000m3de REFIOM-cendres -mâchefers en provenance de l’UIOM ont été déposés sans autorisation sur la nappe alluviale de la Saône, affluent majeur du Rhône, à ARNAS Lieu-dit :Avé Maria ; la surveillance cacophonique des piézo(diamètres qui changent d’une année sur l’autre, la plupart sont bouchés et inutilisables )par une société privée au service de l’exploitant : le Sytraival ; les analyses sont faites par un labo allemand, le même qui fit les analyses pour le compte de Métaleurop ; nombreux paramètres correspondant aux éléments toxiques des déchets ne sont pas analysés : PCB par exemple ; le site Internet du Sytraival ne parle absolument pas de ce dépôt qui est de plus en plus recouvert de gravats pour le rendre invisible ;il faut demander les rapports de suivi ! les municipalités de G et de D sont impliquées dans cette décharge dite , à l’époque, sauvage. La DRIRE contactée ne fait rien. Les eaux souterraines contaminées pourraient parfaitement rejoindre les champs captants du réseau.Les Verts, la commission de l’eau de la CAVIl ne parlent pas de ce pb... Le député et la sénatrice UMP ne bougent pas . Ce pb de la toxicité potentielle à long terme des eaux du réseau est un énorme scandale que tous les candidats aux municipales voudront aussi étouffer par intérêt et incompétence. La plupart ne parlent pas d’environnement local et se bornent à réciter les ’psaumes’ nationaux. Des débats publics doivent être réclamés sur les grands dossiers caladois ; Avé Maria, UIOM, Métaleurop, qualité de l’eau. Merci M. LAIME pour vos recherches.

poste par bourquin - 2007-10-3@21:30 - repondre message
3 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Membre de la "Commission Environnement" et du "Comité des Usagers de l’Eau" de la CAVIL (Communauté d’Agglomération de Villefranche sur Saône), élu de l’opposition donc non suspecté de complaisance éventuelle avec les décideurs de la majorité, j’ai lu avec surprise votre article concernant les"risques sanitaires" de l’eau potabmle à Villefranche, daté du 12/09/07.
Avant d’en discuter sur le fond, permettez-moi de vous reprocher de ne pas vous être renseigné auprès de la DDASS ou de la DRIRE, organismes publics donc à priori non susceptibles de complaisance,sur la véracité des affirmations et des chiffres publiés par un Monsieur connu pour peindre systématiquement en noir, les qualités réelles de l’eau potable à Villefranche.Non pas que cette eau soit irréprochable du point de vue de sa teneur en substances polluantes et dangereuses mais elle ne l’est pas plus qu’ailleurs, peut-être même un peu moins que la moyenne sachant qu’il n’existe nul part d’esu potable à 0% de polluants, même dans le cas des eaux dites"minérales".
Sur le fond de l’accusation, je vais essayer de répondre à quelques uns des arguments à la lumière de mes propres informations basées sur les analyses de la DDASS qui corroborent celles du délégataire ( pour qui je n’ai aucune tendresse particulière, bien au contraire) :
1)1ère affirmation : "le danger d’une eau polluée aux solvants viendrait non seulement de la consommation d’eau mais aussi de tous ses usages, consécutifs à une contamination de l’air à la cuisine, au bain, au WC":est-ce possible ?Voyons pour les solvants chlorés :
-teneur moyenne en solvants chlorés à Villefranche : 2,35µg/litre soit 0,00235mg/litre.
- Aux WC, la chasse utilise 3 à 5 litres d’eau soit environ 10µg à chaque vidange. Considérons une vaporisation de la 1/2, je risque d’être "pollué" par...5µg de solvants chlorés en restant 3 à 5 minutes dans un lieu où fonctionne, par nécessité, une aération forcée. Est-ce un argument sérieux...même si daventure, quelques dérèglements intempestifs m’obligent à y séjourner plus souvent.Les gaz naturels à des taux bien plus importants ne sont-ils pas alors plus dangereux ?
- Mêmes calculs pour la salle de bains( en principe les gaz naturels en moins) ou la cuisine.
Il est vrai que"des études poussées" montrent que 30% des risque encourrus(lesquels ?)viennent des usages autres que celles des eaux de boisson, c’est à dire inhalation de 10µg de solvants chlorés 5mn par jour dans les WC, quelque µg dans la salle de bain et la cuisine, lieux tous obligatoirement aérés, peut-être même d’aller me promener en plein air...sans masque à gaz.A cela s’ajoute la consommation de produits maraîchers contaminés par l’eau d’arrosage , les pesticides et les fongicides trop largements utilisés par les agriculteurs...et nous n’avons plus qu’à nous calfeutrer chez nous...à condition de ne pas utiliser l’eau potable. Le retour au mode de vie néandertalien nous guette !
C’est en éxagérant à peine le tableau apocalyptique que dresse votre interlocuteur.
Ce n’est pas très sérieux.
Bien sûr qu’il faut agir pour éliminer au maximum les polluants qui menacent notre santé, mais il faut utiliser des arguments crédibles, basés sur de réelles données scientifiques et non sur des extrapolations aboutissant à décrédibiliser la lutte contre la pollution des eaux.
2) Potabilité et santé publique :
- une "énormité" dans ce paragraphe qui éclaire d’ailleurs l’ensemble de l’article :"il n’y a pas besoin de preuve scientifique absolue pour dire qu’une eau est non potable". Cela signifie que la présence de n’importe quel ion ou molécule dans l’eau peut être qualifié de "polluant"même si l’expérimentation scientifique montre que c’est pas le cas. A ce compte là, seule l’eau distillée répond au critère de non pollution et peut importe si elle n’a aucun goût ni aucun sel nécessaire au bon équilibre osseux ou du milieu intérieur.
- norme du tétrachloroéthylène : la norme de 0,06mg est fausse. Elle est de 10µg/litre soit 0,01mg/litre pour le tétra+le trichloroéthylène, soit 6 fois moins que ce qui a été indiqué et encore pour 2 polluants chlorés au lieu d’un seul(source : chiffres officiels de la DDASS)
3) Exemple de Villefranche :
- Une nouvelle affirmation"toutes les analyses depuis une vingtaine d’années, ont montré une concentration en tétrachlorure supérieure à 0,06mg/litre" : c’est faux, totalement faux. Seules, quelques analys
es en 2000 ont montré un taux de 11 à 12µg/litre et depuis Mai 2001, aucune concentration n’a dépassée 4µg/litre (sources : DDASS et rapports annuels sur la gestion de l’eau potable 2001 à 2006). On est loin des 60µg/litre.
- Autre affirmation :"en 2006,concentration moyenne en tétrachloro.....". Toutes les données de cette affirmation sont fausses et gonflées. Le rapport annuel de la gestion de l’eau potable 2006, confirmé par la DDASS indique (page 21 du rapport) : pour 28 analyses :
.concentration moyenne : 2,37µg/litre
.pics de 3,4µg/litre
- Un scoop page 46 : il est indiqué que le puits N°6, incriminé à juste titre comme le plus pollué, est arrêté depuis 1999 !
Bien entendu, ces valeurs de solvants chlorés , même en dessous des normes,nous paraissent trop élevées au regard de la nécessaire protection de la santé publique. Les représentants des associations au Comité des Usagers de l’eau ont obtenu de la CAVIL qu’à partir de 2007 :
- une expertise scientifique soit lancée pour déterminer l’origine de cette pollution aux solvants chlorés.
- les conventions de rejets des industriels soient revues, précisées, contrôlées.
- Les zones de protection des champs captants des puits de forage soient largement élargies pour éviter toute activité industrielle et agricole.
Je ne m’étendrai pas sur le reste des affirmations des affirmations de votre correspondant qui sont, pour la plupart, sujettes à caution en particulier par la disproportion des chiffres avancés.
Pour terminer, je dirai : oui, l’eau de Villefranche contient encore, malheureusement, des polluants. C’est en particulier le cas pour certains solvants chlorés et certains pesticides. Mais nous sommes loin de la situation épouvantable brossée par votre interlocuteur :
- nous pouvons dire que l’eau potable, à Villefranche,n’est pas exempte de polluants mais qu’il n’y en a ni plus ni moins que dans la plupart des eaux des régions qui respectent et mettent en pratique les normes européennes.
- nous sommes aussi conscients qu’il faut encore progresser et agir efficacement et de façon responsable dans la recherche du 0 polluant.

poste par Szac - 2007-10-12@18:35 - repondre message
4 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Le sujet de cette discussion est suffisamment sérieux pour que les protagonistes : les informateurs de M.Laimé et les responsables de la commission Environnement et Eau de la CAVIL s’auto-invitassent !en réunions publiques afin que les consommateurs puissent juger sur pièces...à conviction. Un des pbs en France, c’est le jeu dit démocratique ; sitôt élus, les élus ne rendent plus compte qu’à des associations squelettiques qui ne répercutent pas largement les infos au public. MM.MMes les candidats aux futures municipales, quel beau sujet de débat CONTRADICTOIRE avec la population ; oser ’laver le linge sale en public’lorsqu’il s’agit de santé publique est un acte nécessaire. Chacun pourra dire ensuite : "nous savons !!!!!"

poste par bourquin - 2007-10-15@09:34 - repondre message
5 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Radiographie d’une réponse d’élu CAVIL :
1)le fait d’être dans "l’opposition"n’est pas une garantie contre la "complaisance avec les décideurs de la majorité"caladoise ; certains élus dits de gauche participent -volontiers-à la gestion calamiteuse de certains quartiers , Béligny par ex. et se contentent de ’miettes’de représentation sans intervenir sur les pbs de fond : situation sanitaire des quartiers situés dans la zone d’impact de l’Usine d’incinération ; exposition des enfants des groupes scolaires aux émissions toxiques ; la gauche et l’opposition ne bronchent pas ! Encore moins les Verts qui brillent par leur absence en CLIS UIOM !cf.2005
2)La DRIRE et la DDASS ne sont pas "non susceptibles de complaisance ...". Suffit de parcourir les rapports confidentiels produits par ces administrations pour savoir qu’ils dépendent DIRECTEMENT du pouvoir politique des Préfets de gauche ou de droite ; ce qui explique le mutisme des partis politiques sur leur action locale ; ex : Métaleurop. M.l’élu semble bien naïf et peu au courant du système.
3)Dire que l’eau"n’est pas plus dangereuse qu’ailleurs"relève de l’irrationnel ; quand il y a danger, celà veut dire danger pour la santé et risque de maladie .Peut-on admettre ce genre d’argutie ?
4)la mission de la CAVIL et du comité des usagers de l’eau est aussi de répercuter avec précision les débats sur le dossier , en public !!Mais la faible représentativité ou crédibilité des associations ne permet pas, apparemment’ de répondre à cette exigence démocratique majeure ; pourquoi ? L’appartenance politique de certaines est-elle un handicap ?
5) je souhaite des débats publics élargis sur ces sujets et propose aux élus de réfléchir au sens du mot:FORUM ; les Romains me semblaient plus courageux et responsables, puique les édiles venaient toujours s’expliquer sur la place publique ; alors à bientôt, Place du Marché ??

poste par bourquin - 2007-10-20@18:05 - repondre message
6 Eau « potable » et risques sanitaires : le cas de Villefranche-sur-Saône

Donc, ça y est, c’est sûr et certain, c’est dit, affirmé, confirmé :" l’eau est potable sur l’agglo" !Maires de droite et conseiller de gauche viennent enfin de proclamer ce que 65000citoyens attendaient.Pourquoi avoir attendu le ’pavé dans la mare’de Marc Laimé pour nous avertir enfin ? Cette action de communication dans la presse locale voulait-elle précéder, anéantir l’annonce du Beaujolais nouveau ? Et puis Monsieur le Conseiller se réfère à :...la DDASS, organisme indépendant."Quelle bonne nouvelle ! Oserai-je demander : depuis quand la DDASS est-elle indépendante ? Avec les affaires de Tchernobyl, Métaleurop-Nord et Arnas, le Rhône pollué depuis des décennies, l’amiante et compagnie, on avait plutôt quelques doutes. Heureusement, le monde a changé ! Merci pour ces propos rassurants.
Mais,attendez, j’ai encore une question au membre de la commission environnement de la CAVIL : avec quelle eau les légumes maraîchers sont-ils arrosés ? Eau brute ou potable ? Merci pour la réponse .

poste par bourquin - 2007-10-29@09:10 - repondre message
vous aussi, reagissez!