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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Droit à l’eau : le temps des imposteurs
par Marc Laimé, 12 novembre 2010

Impeccable raccourci de l’époque. Comme nous le pressentions de longue date, les postures avantageuses, larmoyantes palinodies et autres envolées humanistes du gang des costars croisés s’achèvent en sinistre farce. La France entend prendre la tête de la « croisade mondiale pour le droit à l’eau des plus démunis », avec pour point d’orgue « Marseille 2012 »… En attendant il fallait inventer un subterfuge pour faire accroire qu’en France même « l’accès à l’eau des plus démunis » était assuré. Ce sera chose faite après l’examen parlementaire le 1er décembre prochain du projet de loi Flajolet, présenté ci-dessous.

Il faut se souvenir de Darien qui faisait dire à son Voleur : « Je fais un sale métier et je le fais salement ».

L’Assemblée nationale examinera le 1er décembre prochain une proposition du député (UMP) André Flajolet, président du Comité national de l’eau, destinée à « financer l’accès à l’eau des Français les plus démunis. »

L’affaire est déjà vendue aux medias qui n’y voient goutte :

« Une enveloppe de 50 millions d’euros maximum serait constituée par l’instauration d’une taxe de 0,5 % sur la facture des ménages, qui permettrait d’aider ceux dont les dépenses en eau pèsent plus de 3 % des revenus.

« Pour les autres, cela reviendrait, selon les calculs de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FPEE), à alourdir la facture annuelle de 2 euros par abonné », « révèle » l’Express dans un « Indiscret ».

Traduction : la taxe va être assise sur le montant des redevances qui sont prélevées sur la facture de chaque usager, redevances perçues pour le compte des Agences de l’eau, qui les redistribuent ensuite aux collectivités, industriels, agriculteurs, entreprises de l’eau…

Elle ne sera pas assise sur le montant de la facture qui représente les volumes consommés, ni sur la « part fixe », qui représente l’abonnement au service, et sert à investir dans les infrastructures du réseau.

Le bénéfice le plus évident de cette Kolossale finesse étant que Veolia, Suez et Saur seront ainsi exemptés de toute contribution à la « solidarité envers les plus démunis », qui constitue pourtant depuis des années le fondement de leur réthorique publicitaire.

C’est donc la quasi-totalité des usagers de l’eau (sauf les très, très, très, très pauvres qui ne peuvent payer leur facture), déjà rançonnés par les mêmes, et qui financent aussi déjà par leurs facture 85% des redevances perçues par les Agences, (que celles-ci redistribuent ensuite aux collectivités, industriels, agriculteurs et entreprises), c’est la quasi-totalité des usagers de l’eau, vous et moi, qui allons par le biais de cette nouvelle taxe, prendre en charge « l’accès à l’eau des plus démunis… »

Pour parvenir à cette imposture, il aura suffi de « mixer » le projet de loi « Cambon » (UMP), dont il n’est plus besoin de démontrer les fallacieuses promesses qu’il recélait, et la proposition de loi Buffet (PC), dont les perspectives dont elle était porteuse ont donc été totalement dévoyées pour donner naissance au monstre Flajolet-Cambon-Buffet…

On peut consulter l’intégrale des saisons 1 et 2 pour suivre l’épopée de nos Ribouldingue et Filochard…

Pas à dire, pour faire un sale métier, faut le faire salement.

La proposition de loi "visant à créer l’Allocation de solidarité pour l’eau"

Lire :

Droit à l’eau : le dossier d’Eaux glacées

Les eaux glacées du calcul égoïste, 14 juin 2010

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