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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Dans le Loiret, la FNSEA s’assoit bruyamment sur le Grenelle
par Marc Laimé, 10 mars 2008

Economiser l’eau, gérer durablement la ressource, prévenir la rareté et la sécheresse, promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, et vive le bio, et patati, et patata... On nous en gavés de belles promesses, histoire de « prévenir le réchauffement climatique. » Dans le Loiret, on s’en tape. A peine les céréaliers avaient-ils appris que la Préfecture envisageait de restreindre un brin les quantités astronomiques d’eau qu’ils prélèvent chaque été pour arroser le maïs, branle-bas de combat général, manifestation massive. Et l’Etat de céder en rase campagne. Cet été la nappe de Beauce, déjà bien mal en point, continuera à être asséchée comme les années précédentes. La « rupture » qu’ils disaient...

Le seul élément durable dans notre affaire c’est la sempiternelle déroute de l’Etat, qui baisse immédiatement pavillon dès que tracteur pointe en préfecture. Mais là on touche à la caricature.

Alors que se prépare la deuxième « grande consultation publique » sur les SDAGE révisés, joyeuse pantalonnade qui va se dérouler d’avril à novembre 2008, l’affaire de la nappe de Beauce flanque à elle seule à bas tout le laborieux affichage du Medad, qui a déjà fort à faire avec la grève de l’ensemble de ses personnels.

Sécheresse, sécheresse, la préfecture de la région Centre et du Loiret avait prévenu : si le niveau de la nappe de Beauce est supérieur à celui de 2007, il n’en représente pas moins « la deuxième référence la plus basse des dix dernières années. »

Et le préfet coordonnateur de bassin de prévoir, en conformité avec les drafts de Borloo-Berteaud Inc que, pour l’été 2008 nos amis les céréaliers devraient se limiter à ne prélever un volume d’eau d’irrigation « n’excédant pas 35% de la ressource théorique affectée à l’usage agricole. »

En 2007 on leur en avait accordé 65%. Mais le Grenelle, le réchauffement, le plan rareté-sécheresse étaient passés entre temps.

Enfer et damnation ! Ni une ni deux, nos amis de la FDSEA du Loiret organisent le 5 mars 2008 une grande Action syndicale interrégionale aux slogans vengeurs :

STOP à l’intolérance écologique !

STOP au principe de précaution excessif !

STOP aux orientations scélérates !

Et de fait le 5 mars, cinq cent agriculteurs, à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Loiret et des Jeunes agriculteurs de plusieurs départements, manifestent (bruyamment) à Orléans devant la préfecture au moment même où s’y tient une réunion avec des représentants de la profession agricole pour décider des quotas 2008 concernant la nappe de Beauce.

Miracle, la colère s’apaise.

Ce sera 45% de la ressource théorique que leur accorde la Préfecture du centre et du Loiret qui diffusera ce même jour un communiqué titré : « Une solution pour la campagne d’irrigation 2008 »

« Nous sommes dans une position équilibrée et équitable », déclare M. Xavier Beulin, président de la chambre d’agriculture du Loiret.

En échange d’une augmentation des quotas de prélèvement, les organisations syndicales, magnanimes, s’engagent même à interrompre l’irrigation 48 heures par semaine si un seuil de crise est franchi pour trois rivières sur six alimentées par la zones centrale de la nappe.

Les braves gens !

En attendant de participer activement, on n’en doute pas, à la « Semaine du Développement durable », du 1er au 7 avril 2008, annoncée par la Lettre de l’Etat de la région centre et du Loiret, nos amis de la FDSEA 45 auront de surcroît pu soigner leurs états d’âme, à l’écoute de la conférence que leur dispensait le lendemain M. Michel Godet, professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, auteur d’une immortelle Tribune, publiée dans Le Monde du 13 décembre 2007, titrée « L’insoutenable Développement Durable. » Un homme pourtant coutumier des philippiques anti-syndicales les plus éhontées qu’il nous ait été donné d’ouïr...

Dans un registre voisin, tout aussi peu « Grenello-compatible », l’ami Gérard Borvon, de l’association S-Eau-S, nous éclaire sur d’autres facéties qui se déroulent, à l’initiative des mêmes, non plus dans le Loiret, mais en Bretagne. Et là aussi, les bras nous en tombent :

« Une étrange alchimie se pratique en ce moment en Bretagne dans les cornues de la secte des "toucochons". Continuez à produire, disent-ils aux pollueurs de tout poil, ce qu’il y a de plus nauséabond, de plus pourri, de plus gras, de plus huileux, de plus gluant : lisiers, fientes, boues de stations d’épuration, graisses animales, huiles de poisson... et nous en ferons de l’or le plus pur. »

Lire :

Les requins de la méthanisation

Sous ces auspices on attend avec intérêt les propositions que formulera le gouvernement ffrançais en matière de réforme de la PAC, quand M. Sarkozy présidera l’Union à dater du 1er juillet prochain.

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commentaires

1 Dans le Loiret, la FNSEA s’assoit bruyamment sur le Grenelle

Les agriculteurs Beaucerons seraient-ils des champions de la mauvaise foi ?
P’ête ben qu’oui...

J’ai vu et entendu leur représentant sur France 3 centre dire qu’il était techniquement impossible de n’arroser que 12 heures : c’est drôle car je sais que tout forage a une vanne donc c’est comme mon robinet pour l’arrêter je peux le fermer...

Les agriculteurs veulent pouvoir travailler plus de deux jours par semaine... Parce que les agriculteurs des régions non irrigables ne travaillent pas ? Le travail de la terre ne se résume pas à l’irrigation mais aussi à son entretien non ? Le sol des régions de cultures intensives est "mort" : il a perdu ses micro-organismes et est d’une pauvreté lamentable en matières organiques... Les agriculteurs ont manifesté pour qu’on les laisse irriger plus des cultures trop gourmandes en eau (maïs...) Le prix des céréales est en hausse, eux ne s’en plaignent pas...

La nappe de Beauce est aussi haute que l’an passé à la même époque ils peuvent donxc arroser comme l’an passé... Un bien bel argument si on oublie que la nappe de Beauce a la particularité de se remplir très lentement et qu’il ne faut donc pas comparer la hauteur de la nappe actuelle mais les niveaux de précipitation censés l’alimenter là, on constate qu’il y a un grand déficit. Il ne faut surtout pas oublier que la nappe Beauceronne alimente en eau potable les village qu’elle supporte mais aussi la grande région Parisienne. Ce réservoir d’eau potable est donc à préserver. La guerre de l’eau ne fait que commencer...

Au niveau local cette guerre de l’eau a déjà fait des victimes : quelques maires ont laché prise devant le dossier de l’assainissement et la Loi sur l’eau...
Les prochaines années, dans certains cantons, ne seront pas coton :
Les maires devront obliger leurs concitoyens à faire des frais pour la remise aux normes des assainissement (dans de trop nombreux cas les eaux usée et eaux de vannes vont en direct dans la nappe via le puits)... Ce qui veut dire se fâcher avec la population... D’autres maires chosiront de protéger leurs concitoyens de ces dépenses et là... (Il ne se passera rien ?)

poste par Beauceron mais pas trop - 2008-03-18@10:12 - repondre message
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