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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
VAGUES
Contribution au débat sur l’identité nationale
par Marc Laimé, 30 octobre 2009

L’eau est-elle un facteur constitutif de l’identité nationale ? A l’heure où les forces vives de la nation vont être convoquées manu militari ou presque dans les préfectures et sous-préfectures, Eaux glacées appelle les parties prenantes intéressées au débat à réfléchir à cette composante trop souvent ignorée de notre identité. La Seine est-elle constitutive de mon adhésion ou de mon rejet du grand roman national, aujourd’hui appelé au secours de la patrie en danger ? Oui, non, peut-être, un peu, beaucoup ? Euh, la Seine des mérovingiens, ou notre Seine et ses anguilles farcies aux PCB ? Je m’interroge... Attendons le sondage Opinion Way-Le Figaro-LCI-La Netscouade et plus si affinités…

Il appert toutefois, si l’on en croit l’Unesco, que l’eau, bien loin de figurer au rang des facteurs de trouble qui conduisent immanquablement à ce que « le sang impur n’abreuve les sillons », représente un fantastique instrument de paix, contrairement aux idées reçues qui abondent, et nous prédisent d’incessantes « guerres de l’eau »…

 Historiquement, les spécialistes se sont focalisés sur les eaux de surface transfrontalières, mais plus récemment, les pays ont commencé à inclure les eaux souterraines transfrontalières dans leurs ordres du jour, car de plus en plus de personnes dépendent des eaux souterraines pour satisfaire à leurs besoins quotidiens.

 Il existe plus de 263 bassins transfrontaliers dans le monde.

 Plus de 45% des terres émergées de la planète sont couvertes par des bassins partagés par plus d’un pays. 145 pays, soit plus de 75% de l’ensemble des nations, ont des bassins partagés sur leurs territoires. 33 nations ont plus de 95% de leurs territoires recouverts par des bassins internationaux.

 Alors que la plupart des bassins ne sont partagés que par deux pays, il existe de nombreuses nations où ce chiffre est nettement supérieur. 13 bassins dans le monde sont partagés par 5 à 8 nations riveraines. Cinq bassins – ceux du Congo, du Niger, du Nil, du Rhin et du Zambèze – sont partagés par 9 à 11 pays. Le fleuve qui s’écoule à travers le plus grand nombre de pays est le Danube : il traverse en effet les territoires de 18 nations !

 Plus de 40% de la population mondiale réside dans des bassins fluviaux partagés par plusieurs pays.

 Les bassins partagés par deux ou plus de deux nations représentent environ 60% du débit fluvial mondial.

Et la base de données de l’Université d’Oregon sur les conflits liés à des ressources en eaux transfrontalières (TFDD), témoigne qu’à rebours des idées reçues l’eau est bien davantage un facteur de coopération que de guerre.

Il nous revenait donc de rappeler cette évidence à l’heure où résonnent les tambours de guerre, sur notre "terre" (qui ne "ment pas"), si chère aux petits enfants de paysans que nous sommes tous...

En écho à cette citation de Stefan Zweig, farouchement d’actualité :

"Et il est vrai que rien ne rend plus sensible le formidable recul qu’a marqué le monde depuis la première guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes, et généralement à leurs droits. Avant 1914 la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait. Il n’y avait point de permissions, d’autorisations, et je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes gens quand je leur raconte qu’avant 1914 j’avais voyagé dans l’Inde et en Amérique sans posséder un passeport, sans même en avoir jamais vu un."

Le monde d’hier. Souvenirs d’un européen. Stefan Zweig. éd. Belfond. 1982. Chapitre 8, p. 473.

Et sur les "guerres de l’eau", lire cette mise au point salutaire de notre amie canadienne Sylvie Paquerot.

Guerres de l’eau ?

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