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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia
par Marc Laimé, 5 août 2008

Un observateur avisé du monde de l’ANC a soumis à Eaux glacées cette analyse implacable de la véritable OPA fomentée par le géant mondial de l’eau, qui entend bien s’arroger le colossal marché que va représenter la mise aux normes et l’entretien du parc français de l’assainissement non collectif, autre exception française, puisqu’il est le plus important d’Europe, et concerne plus de 10 millions de particuliers dans l’Hexagone. Au vu des péripéties qui ont déjà jalonné notre saga, il est fortement à redouter que cette analyse au vitriol ne dessine malheureusement un futur déjà bien compromis.

« L’ANC en France, jusqu’à une période récente, n’était pas considéré comme un enjeu environnemental. Marché diffus, il n’intéressait au premier chef que les « cuvistes », qui étaient non pas des assainisseurs, mais des manufacturiers de produits bétons puis plastiques, les vidangeurs et les PME, maçons, et enfin les entreprises de travaux publics ou agricoles, au niveau de la pose.

« On ne traitait pas : on se débarrassait des eaux usées et des boues. De la fosse étanche, quand il y en avait, on est passé à la fosse septique puis, grande innovation dans les années 70, à la fosse « toutes eaux », précédant un filtre majoritairement à sable.

« Le cahier des charges s’est précisé et on a confié aux DDASS le contrôle de tout ça. L’arrêté de 96 n’a fait qu’encadrer les règles devenues au fil du temps « les règles de l’art », sans un quelconque objectif de performance.

« Un industriel a eu l’idée de mettre sur le marché des « bactéries en poudre », pour « activer » la dégradation biologique sans que personne ne se soucie vraiment du travail des bactéries endogènes… au boulot depuis toujours dans les intestins humains, et dans notre belle et grande nature.

« Eparcyl s’est dit ensuite qu’il serait juteux de vendre aussi le support à ces microbestioles, plutôt que ça ne soient les carriers et autres sabliers qui le fassent.

« Là on a commencé à avancer dans le traitement biologique et l’émanation d’Eparcyl, Eparco, a rejoint les acteurs du marché, cuvistes, producteurs de granulats, pour investir, lobbying oblige, les commissions en charge du dossier et des textes réglementaires, au point de modifier l’arrêté de 1996…

« Parallèlement, les grandes lois de 1992 vont faire bouger les choses. Pour l’eau et l’assainissement, entre autres, va se profiler la responsabilisation des collectivités locales, avec l’obligation de créer les SPANC, ce qui va réveiller le champion du monde de l’eau et du déchet, à qui les collectivités « doivent tant ».

« Un nouvel acteur sur ce marché diffus, et somme toute pas très organisé, et quel acteur : Veolia qui entre temps avait sorti sa calculette !

« Acteur ? Dans un premier temps, pas comme professionnel du traitement ! Parce qu’un monstre désirant capter un marché privé, qui plus est on ne peut plus diffus et dont on est complètement absent : sacré challenge. Donc Veolia sur le sujet, partant de rien, devait construire une stratégie compte tenu du verdict implacable de la calculette.

« Laissons parler Christian Vignoles, Monsieur ANC chez Veolia, qui s’exprimait ainsi, lors des Assises nationales de l’ANC, à Cahors en 2007 :

« La vérité sur les petites installations d’assainissement actuelles…

« Des diagnostics réalisés sur un échantillon de plusieurs dizaines de milliers d’installations réelles montrent que si de l’ordre de 5% ne fonctionnent pas, nous sommes sûrs du fonctionnement de 15% d’entre elles, cela laisse une incertitude sur la protection des milieux pour 80% de ces ouvrages !

« Cela nous laisse plus de 4 millions de dispositifs en position de ne pas assurer leur mission. C’est tout simplement énorme !

« Résoudre ces problèmes est techniquement possible, il faudra évidemment du temps, de l’ordre de 20 à 25 ans, mais l’essentiel est d’aller vers un assainissement durable en qui on puisse avoir confiance.

« Une petite installation d’assainissement peut être très performante…

« Un marché qui ne peut que croître…

« On évalue aujourd’hui le marché français des petites installations d’assainissement à 150 000 unités annuelles environ, composées de 110 000 neuves et de 40 000 réhabilitées.

« Avec une durée de vie de 25 ans des installations, c’est 4% du parc à renouveler par an pour, en 2032, accéder à des petites installations d’assainissement performantes pour la protection des milieux naturels, le rythme de réhabilitations s’établirait à 200 000 unités annuelles.

« Le marché des P.I.A. en France se dirige vers un montant de l’ordre de 300 000 unités annuelles en incluant les opérations neuves, cela va nécessiter une organisation professionnelle de l’ensemble des acteurs du domaine. »

Le renard libre dans un poulailler libre

Un pactole à saisir

Revenons à notre observateur avisé : « Sur 20 à 25 ans, des millions d’installations et un marché qui oscillera entre 50 et 70 milliards d’euros, pour ne parler que du marché français !

« Comment l’aborder et l’investir quand on en est quasi absent ?

« La vision de Véolia ne peut être que celle du marchand d’eau qui va vendre le traitement des eaux usées, et l’eau, « à la campagne », comme il sait si bien le faire « à la ville » !

« L’objectif final : s’occuper de tout, installation, entretien, financement et facturer ça au consommateur vache à lait au m3 d’eau consommé et vite pollué dès que le robinet s’ouvre !

« Difficulté, quand même : il faut investir la propriété privée et maîtriser la multitude d’intervenants déjà en place sur le marché.

« La stratégie :

 Investir les SPANC, en multipliant autant que faire se peut les DSP (délégations de services publics) ;

 Investir les bureaux d’études, autres nouveaux acteurs du marché avec les fameuses études de sol et de filières qui se sont imposées ;

 Investir les commissions au niveau du ministère, des organismes de normalisation. Et voilà qu’en relativement peu de temps notre Monsieur ANC de Veolia collectionne les présidences, alors que notre cher traiteur d’eau n’est toujours pas acteur du secteur… sur le terrain.

 Mieux, devenir LE référent, en crédibilisant l’image de grand spécialiste du secteur avec la complicité des organismes d’accréditation et autres émanations publiques ou para publiques : CSTB, Cemagref, agences de l’eau etc… C’est la « grande étude Veolia » programmée sur la durée, fusée à plusieurs étages dont le premier a été lâché à Cahors, avec les tests réalisés par le CSTB à Nantes.

 Le rouleau compresseur à communiquer s’est mis en route en direction des élus et des techniciens des SPANC, enfin ceux qui échappent aux DSP.

 Le protocole CE : pas convaincant.

 La référence : le protocole Veolia !

« Reste qu’avec tout ça, on n’en est pas encore rendu à facturer quelque chose au captif après avoir investi son jardin. Il faut que l’évolution réglementaire aille au rythme imposé par la grande maison, et dans la direction souhaitée par celle-ci.

« Techniquement, le plus simple, le plus facilement maîtrisable, le plus rassurant pour investir le marché : les micros-steps ! On approche les gens d’expérience à l’échelle européenne, on fait des chèques à quelques acteurs marginaux français, et on prépare l’opinion à une future avancée majeure en matière d’ANC en France : la STEP Veolia.

« Que dit, entre autres, la fameuse étude présentée à Cahors ?

« Traiter des eaux c’est quoi ?

D’abord c’est rendre au milieu une eau de qualité compatible avec ce qu’il peut accepter,

C’est, tout simplement, dégrader la charge organique contenue dans l’eau usée,

C’est utiliser de l’oxygène pour l’activité des bactéries au sein d’un milieu de traitement,

C’est se servir de techniques simples, efficaces et suivies dans le temps.

Ne pas confondre fosse et petite installation d’assainissement…

La France place le sol en solution prioritaire de traitement. Est-ce bien raisonnable ?

Le sol passe pour être un outil apte à abattre simplement la charge microbiologique d’une eau usée, il est un outil de protection pour la santé humaine.

L’appréciation des qualités d’un sol est une science délicate et les divergences d’interprétation illustrent cette réalité.

A quelques exceptions près, le sol ne peut pas être un outil durable de traitement biologique d’eaux usées sorties de fosse septique.

Le sol représente une excellente solution d’infiltration des eaux usées traitées pour rendre localement l’eau à la nappe, pour assurer une désinfection naturelle.

Le sol est un bien précieux, sachons l’utiliser tout en le protégeant.

L’installation de ces petites unités de traitement est une chose d’autant plus délicate qu’elle doit faire l’objet d’une construction sur site.

Tout dispositif prémonté en usine et installé rapidement sera à privilégier à performances comparables.

L’installation est la cause aujourd’hui, de par la complexité de ce qui doit être réalisé par des constructeurs occasionnels, de fonctionnements insatisfaisants de l’ordre d’une unité sur deux.

Les procédés extensifs, type filtres à sable, contrairement à des certitudes non étayées, sont des installations très délicates à bâtir qui nécessitent, pour leur bonne mise en place, une surveillance continue du chantier.

La notion de compacité des installations est essentielle, plus encore en réhabilitation qu’en mise en place initiale.

Une petite installation d’assainissement doit être jugée sur sa capacité à traiter une charge organique et l’évolution du marquage CE en ce sens est acquise.

Une démarche de choix dans une dynamique de développement durable passe par une projection économique sur une durée de vie estimée qui peut être conseillée à 20 ans.

Privilégier un dispositif dont les composants sont accessibles est la démarche pragmatique, le contrôle aisé de bon fonctionnement de l’installation en sera facilité de même que les actions correctives éventuelles. »

(Toujours du M. ANC de Veolia dans le texte.)

« La suite ?

« Le futur arrêté ne sera que transitoire et préfigurera l’arrêté définitif, qu’on pourra baptiser, celui-là, « arrêté Veolia ». Les prescriptions seront conditionnées par la proposition technologique et le cahier des charges déjà figé ci-dessus…, quand la grande maison sera réellement prête.

« L’importance du marché mérite de prendre son temps. Les filières classiques devront mourir le moment venu : pas avant !

« Restera aussi à convaincre les collectivités de lancer des appels d’offre pour la fourniture, la mise en place et l’entretien des installations, et par le biais des DSP de facturer tout ça à notre pauvre consommateur sur sa facture d’eau, en avilissant les petites boîtes de TP locales « à qui on assurera à l’année un chiffre d’affaires ».

« L’histoire est déjà écrite, et nos braves spankeurs, aujourd’hui serviteurs des collectivités qui croient lutter pour la bonne cause en se battant contre les vendeurs de micro-steps, et qui pensent que l’arrêté de 96 est leur futur, auront rejoint alors leurs copains déjà en DSP, ou auront changé de métier !

« L’ANC est un cas d’école en France, en termes de lobbying d’un côté, d’incompétence de l’autre.

« Il est révélateur de la toute puissance des grands groupes !

« Ce ne sont ni les taux de DBO, DCO, MES ou de nitrate et la protection du milieu qui font avancer le bateau.

« Ils représentent simplement le meilleur moyen pour un géant de capter dans les décennies qui viennent la part la plus importante possible d’un marché de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Ainsi vont les choses en ce début de XXIème siècle dans notre beau pays... »

Voir les deux interventions de M. Christian Vignoles aux Assises nationales de l’ANC à Cahors en 2007

M. Vignoles est membre du groupe consultatif mis en place par le MEEDDAT pour la refonte des arrêtés sur l’ANC, animateur AFNOR de la GW 41 (normalisation européenne), président de la commission de normalisation AFNOR (normalisation française), président du GS 17 (groupe spécialisé épuration chargé des instructions des avis techniques et des documents techniques d’application), membre actif de la FP2E, membre actif et influent du groupe assainissement non collectif de l’ASTEE, intervenant dans des colloques et conférences (Réseau IDEAL), et bien sûr expert chargé de mission à la Direction technique de Véolia Eau, ce sans quoi nous en parlerions moins...

Le dossier de l’ANC :

Assainissement non collectif (1) : les usagers vont trinquer

Les eaux glacées du calcul égoïste, 4 mai 2007.

Assainissement non collectif (2) : les difficultés commencent

Les eaux glacées du calcul égoïste, 4 juin 2007.

Assainissement non collectif (3) : Point de vue du Syndicat de l’ANC des Vosges

Les eaux glacées du calcul égoïste, 12 juin 2007.

Assainissement non collectif (4) : le grand bazar

Les eaux glacées du calcul égoïste, 10 juillet 2007.

Assainissement non collectif (5) : les arrêtés d’application de la LEMA

Les eaux glacées du calcul égoïste, 26 septembre 2007.

Assainissement non collectif (6) : les micro-stations d’épuration

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 octobre 2007.

Assainissement non collectif (7) : pourquoi les lits de roseaux plantés sont-ils interdits aux particuliers ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 6 novembre 2007.

Assainissement non collectif (8) : comment réduire la facture ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 novembre 2007.

Assainissement non collectif (9) : recherches tous azimuts

Les eaux glacées du calcul égoïste, 16 novembre 2007.

Assainissement non collectif (10) : comment financer les SPANC ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 novembre 2007.

Assainissement non collectif (11) : l’Agence de l’eau Adour-Garonne crée un observatoire international

Les eaux glacées du calcul égoïste, 11 décembre 2007.

Assainissement non collectif (12) : les usagers continuent à trinquer…

Les eaux glacées du calcul égoïste, 4 janvier 2008.

Assainissement non collectif (13) : zonage, raccordement et permis de construire…

Les eaux glacées du calcul égoïste, 7 janvier 2008.

Assainissement non collectif (14) : Les toilettes sèches au tribunal !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 9 janvier 2008.

Assainissement non collectif (15) : contrôle avant la construction et permis de construire.

Les eaux glacées du calcul égoïste, 19 janvier 2008.

Procès des toilettes sèches à Brest : audience reportée

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 janvier 2008.

Assainissement non collectif (17) : des milliers d’usagers se révoltent et s’organisent dans le Vaucluse

Assainissement non collectif (18) : le sondage !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 20 février 2008.

Assainissement non collectif (19) : les aides promises aux particuliers de plus en plus incertaines…

Les eaux glacées du calcul égoïste, 22 février 2008.

Assainissement non collectif (20) : le projet d’arrêté déclenche un tollé dans les Spanc

Les eaux glacées du calcul égoïste, 22 février 2008.

Assainissement non collectif (21) : polémique sur les micro-stations d’épuration

Les eaux glacées du calcul égoïste, 3 avril 2008.

Assainissement non collectif ( 22 ) : Informations, sites, blogs...

Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 avril 2008.

Assainissement non collectif (23) : le blues de l’usager

Les eaux glacées du calcul égoïste, 16 mai 2008.

Assainissement non collectif (24) : les projets d’arrêtés

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 mai 2008.

Assainissement non collectif (25) : le Finistère adopte une Charte de l’ANC

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 mai 2008.

Assainissement non collectif (26) : les positions de la CLCV et de l’AMF

Les eaux glacées du calcul égoïste, 26 mai 2008.

Assainissement non collectif (27) : l’action des usagers

Les eaux glacées du calcul égoïste, 26 mai 2008.

Assainissement non collectif (28) : les industriels français estiment que la France sera bientôt « exemplaire en Europe et dans le monde... »

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 juin 2008.

Assainissement non collectif (29) : une enquête nationale avant les prochaines Assises de l’ANC

Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 juin 2008.

L’affaire des toilettes sèches tourne à l’inquiétant polar en Bretagne

Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 juin 2008.

Assainissement non collectif (30) : mon petit SPANC à moi il est génial

Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 juin 2008.

Assainissement non collectif (31) : l’Association des Maires de France interpelle Jean-Louis Borloo

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 juillet 2008.

Assainissement non collectif (32) : quatre textes d’application en attente

Les eaux glacées du calcul égoïste, 25 juillet 2008.

Assainissement non collectif (33) : l’arrêté de 96 et le DTU 64.1 sont morts !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 1er août 2008.

Assainissement non collectif (34) : polémique sur les micro-stations, l’arrêté de 1996 et le DTU 64.1. L’avis d’un expert.

Les eaux glacées du calcul égoïste, 1er août 2008.

Assainissement non collectif (35) : zonage, raccordement et eaux pluviales, une polémique dans les Vosges

Les eaux glacées du calcul égoïste, 3 août 2008.

Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 août 2008.

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commentaires

1 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Des associations d’écolo qui ne servent à rien.
Cela fait 3 ans que l’on pollue notre znieff, du fioul, des ordures, javel, poubelles etc. directement déversés dans les cours d’eau. Personne pas même la préfecture ne s’inquiète.
J’ai contacté plein d’écolo même cap21 tous s’en foutent, les ornitho tournent la tête, alors que les oiseaux crèvent par la pollution. Les plantes protégées ‘Nivéoles’, sont cramées sur place, les fossés ont dans le fond la pollution de 4 ans de j’menfoutisme.
Merci M Borloo pour notre parc. Vous êtes vraiment formidable en matière d’écologie.
Un parc d’attractions entièrement gratuit
C’est en Normandie, c’est à Cabourg.
http://anarchiland.ifrance.com/
Sur cette page un lien vers d’autres pages et blog.
Signé : Un mec écœuré par tant d’hypocrisie.

poste par jo - 2008-08-6@08:15 - repondre message
2 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Je comprends votre courroux mais votre message est un peu hors sujet ici.

Bien cordialement.

poste par Marc Laimé - 2008-08-6@08:26 - repondre message
3 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Le scandale de l’ANC n’est pas là où vous réagissez.
Le véritable scandale s’est joué en plusieurs épisodes :

1. Scandale n°1 : l’autorisation donnée à tout va (et notamment en France) aux pétitionnaires, de construire en zone non assainnie sous réserve de mettre en place un ANC sans aucun contrôle digne de ce nom depuis des décennies a donné lieu au premier scandale : un parc complètement disparate et non contrôlé qui pollue les sols et les eaux (les chiffres de M. Vignolles sont corrects). Responsables : d’abord les services instructeurs de l’État puis les collectivités locales après la loi de décentralisation.

2. Scandale n°2 : les propriétaires d’ANC se sont figurés qu’investir dans un système d’assainissement individuel était une dépense suffisante... Grossière erreur, il faut entretenir et réparer son système pour qu’il fonctionne. Mais là encore dès l’instant qu’il n’y a pas de contrôle, le brave français se laisse aller.

3. Bonne réaction du législateur : il esaie de remédier à ces dérapages et crée les SPANC avec toutes les obligations liées.

4. Scandale n°3 : les collectivité locales doivent créer leur SPANC et les faire travailler. Combien de collectivités avaient mis en place ce service avant la date butoir ? Problème de taille : les utilisateurs d’ANC non conformes sont légion, il se trouve aussi qu’ils sont contribuables et surtout électeurs et que les municipales de 2008 se profilaient. Moralité, les collectivités ont traîné les pieds.

Reste l’avenir : pourquoi dire que VEOLIA fait une OPA sur l’ANC ? en fait VEOLIA (et ses consœurs) a conscience qu’il faudra bien faire quelque chose pour régler le problème et qu’il faut "pousser" les collectivités pour qu’elles agissent. Où est le problème ? serait-ce parce que VEOLIA ne le fera pas gratuitement ? faux problème, tout travail mérite d’être rémunéré et il est normal qu’une entreprise gagne de l’argent.

poste par Phil - 2008-08-13@22:35 - repondre message
4 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Vous avez entièrement le droit de défendre l’entreprise qui vous emplie, autant afficher la couleur, ce sera plus clair pour tout le monde...

poste par Marc Laimé - 2008-08-14@02:10 - repondre message
5 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Je me réjouis du partenariat public-privé (CSTB / Véolia) sur la performance des filières. Elle apporte des réponses fiables aux questions de nombreux techniciens sur les performances réelles des ouvrages, au-delà du marquage CE ou de la publicité des industriels.

Toutefois, les conclusions présentées par Véolia à Cahors, dépassent le simple commentaire objectif de ces performances. Les techniciens et élus présents dans la salle ne s’y sont d’ailleurs pas trompés vu leurs réactions. La « vérité » énoncée par Véolia sonne comme l’appel d’un messie, mais elle inquiète plus qu’elle ne rassure, d’autant que certains industriels se sont empressés d’arborer le label « test Véolia réussi » avant même la fin des essais.

A cette affirmation entendue sur place (à supposer qu’elle soit encore valable aujourd’hui avec les contrôles des SPANC sur la conception et la réalisation)

« l’installation est la cause aujourd’hui, de par la complexité de ce qui doit être réalisé par des constructeurs occasionnels, de fonctionnements insatisfaisants de l’ordre d’une unité sur deux »
Je répondrais volontiers par une autre affirmation :
« on ne doit pas déplacer le problème du contrôle de la réalisation des ouvrages, sur celui du contrôle du bon fonctionnement de ces ouvrages »

A cette interrogation : " la France place le sol en solution prioritaire de traitement. Est-ce bien raisonnable ?"

Je répondrais par une autre interrogation :
" Véolia place les techniques compactes en priorité de traitement et n’accorde pas sa place au traitement des eaux usées par le sol. Est-ce bien raisonnable ? "
La réponse est non dans les 2 cas. Le traitement des eaux usées par le sol (tranchées et lits d’épandage) est un rapport coût/ bénéfices intéressant. Si le sol à les capacités de traiter les eaux usées, il ne faut pas écarter ou réduire cette technique à sa plus simple expression, au seul motif qu’on ne peut pas en vérifier les performances in-situ ou qu’il existe des techniques compactes.

Envisager le sol, principalement sous l’angle du traitement tertiaire tel que l’abattement de la bactério (ce que font mal ou irrégulièrement certaines techniques compactes comme les micro-stations) réduit les possibilités offertes aux particuliers de traiter les eaux usées à des coûts de réalisation et surtout d’entretien et de contrôles faibles.

La diminution actuelle de la taille des parcelles, la demande de réhabilitation sans trop bouleverser l’existant et la puissance commerciale des industriels, font que les techniques compactes sont promises à un bel avenir, si leurs coûts sont raisonnables. Elles n’ont pas besoin de l’appui de Véolia.

Au contraire les techniques de traitement des eaux usées par le sol ne bénéficieront pas de la puissance commerciale des industriels (pas de brevet à déposer, concurrence entre artisans et avec l’auto-construction, pas de garantie commerciale au-delà de la décennale…) ni celle des grandes sociétés des eaux (pas de contrat d’entretien à la clef, pas d’uniformisation des contrats, pas d’industriel sur qui faire reposer le risque financier ou technologique, …), ni malheureusement de fonds publics pour financer leur recherche et développement.

La fiabilité des techniques de traitement utilisant le sol en place, repose sur des contrôles « préventifs » et à priori (étude de sol, suivi de la réalisation, …) plus que sur des contrôles à « posteriori », difficiles à mettre en œuvre et plus coûteux.

A coût de traitement inférieur ou égal (en investissement et fonctionnement intégrant les contrôles) et sauf cas particuliers, il faut envisager en priorité les techniques utilisant le sol en place.

Le législateur a senti le sens du vent et souhaité probablement rééquilibrer les choses, en limitant les rejets dans les exutoires de surface.

N’en déplaise à Véolia ou d’autres, pour l’instant ils devront faire avec l’intérêt général …

poste par Benoît - 2008-08-14@11:46 - repondre message
6 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Je fais dans le copier/coller aussi...

Permettez de moi de répondre à votre analyse.

« Je me réjouis du partenariat public-privé (CSTB / Véolia) sur la performance des filières. Elle apporte des réponses fiables aux questions de nombreux techniciens sur les performances réelles des ouvrages, au-delà du marquage CE ou de la publicité des industriels. »

Curieux ! On pourrait se réjouir si les pouvoirs publics avaient fait sérieusement des tests avant 2005 pour apporter un éclairage sur les performances des filières.
Le test Véolia apporte des réponses fiables ? Non ! Pour certaines filières, ce n’est pas la performance de celles-ci mais celles d’un produit d’une marque (qui a eu la faiblesse de se prendre au jeu) qui est jugée.
Ceci dit, le protocole « CSTB /Véolia » existe en parallèle du CE et fait aussi référence aujourd’hui. En d’autres termes, les constructeurs n’ont pas d’autres solutions que de sortir des ratios de performances sous protocole CE et sous protocole Véolia : vous avez suffisamment chanté ici que le CE était minimaliste ! Le protocole Véolia lui est plus sévère. Est ce dernier qui finira par devenir le CE de demain ?
Véolia a simplement réussi un très bon coup de com en imposant une image de référant alors qu’ils étaient inexistants sur le terrain (au niveau conception/installation). Votre réjouissance sur ce partenariat me désole parce qu’elle n’est qu’une opération de communication réussie avec la complicité du « public » !

« A cette affirmation entendue sur place (à supposer qu’elle soit encore valable aujourd’hui avec les contrôles des SPANC sur la conception et la réalisation)
« l’installation est la cause aujourd’hui, de par la complexité de ce qui doit être réalisé par des constructeurs occasionnels, de fonctionnements insatisfaisants de l’ordre d’une unité sur deux »

C’est sans doute parce que je suis dans le maquis et comme Valérie sur le terrain, mais c’est une évidence !!!

« A cette interrogation : " la France place le sol en solution prioritaire de traitement. Est-ce bien raisonnable ?"
Envisager le sol, principalement sous l’angle du traitement tertiaire tel que l’abattement de la bactério (ce que font mal ou irrégulièrement certaines techniques compactes comme les micro-stations) réduit les possibilités offertes aux particuliers de traiter les eaux usées à des coûts de réalisation et surtout d’entretien et de contrôles faibles. »

Ça m’inquiète ce type de discours parce qu’on demande à la bactério dans tous les systèmes d’assainissement d’abattre la pollution !!!!
« l’abattement de la bactério (ce que font mal ou irrégulièrement certaines techniques compactes comme les micro-stations) » Là vous êtes sérieux ?

Un assainissement, c’est un élevage de bactéries quelque soit la filière retenue !!! Une fois qu’on a abattu la pollution, ce n’est qu’après qu’on se pose la question de l’abattement bactério ! Avant la bactério on en a besoin !! Après le sol est effectivement une bonne réponse.

« La diminution actuelle de la taille des parcelles, la demande de réhabilitation sans trop bouleverser l’existant et la puissance commerciale des industriels, font que les techniques compactes sont promises à un bel avenir, si leurs coûts sont raisonnables. Elles n’ont pas besoin de l’appui de Véolia.
Au contraire les techniques de traitement des eaux usées par le sol ne bénéficieront pas de la puissance commerciale des industriels (pas de brevet à déposer, concurrence entre artisans et avec l’auto-construction, pas de garantie commerciale au-delà de la décennale…) ni celle des grandes sociétés des eaux (pas de contrat d’entretien à la clef, pas d’uniformisation des contrats, pas d’industriel sur qui faire reposer le risque financier ou technologique, …), ni malheureusement de fonds publics pour financer leur recherche et développement. »

Là aussi, c’est n’importe quoi ! Les gens qui installent les filières de traitement par le sol et des systèmes compacts (arrêtez de parler des mico-steps terme générique qui regroupe tant de techniques différentes d’où normalisation, tests etc…) sont les mêmes ! Et ils sont demandeurs, je vous l’assure, pour des raisons de responsabilité, de simplicité au regard des problèmes qu’ils rencontrent avec les filières dites extensives !

« La fiabilité des techniques de traitement utilisant le sol en place, repose sur des contrôles « préventifs » et à priori (étude de sol, suivi de la réalisation, …) plus que sur des contrôles à « posteriori », difficiles à mettre en œuvre et plus coûteux. »
Ce n’est pas sérieux. Un traitement par le sol ne peut être prescrit que par une étude « scientifique » du milieu, étude qui coûtera cher ! Ou alors on s’en tient aux études caricaturales qu’on connaît aujourd’hui et faire le choix de s’asseoir sur la performance environnementale !

« A coût de traitement inférieur ou égal (en investissement et fonctionnement intégrant les contrôles) et sauf cas particuliers, il faut envisager en priorité les techniques utilisant le sol en place.
Le législateur a senti le sens du vent et souhaité probablement rééquilibrer les choses, en limitant les rejets dans les exutoires de surface. »
C’est pour ça que dans l’arrêté de 2007 qui concerne beaucoup d’équivalents habitants, on préconise le contraire :
« dans le cas où le rejet des effluents traités dans les eaux superficielles n’est pas possible, les effluents traités peuvent être soit éliminés par infiltration dans le sol, si le sol est apte à ce mode d’élimination »

« N’en déplaise à Véolia ou d’autres, pour l’instant ils devront faire avec l’intérêt général … »

Nous n’avons pas la même notion de l’intérêt général.

On va parler coûts :
  Les systèmes préfabriqués ont le mérite de sécuriser le traitement sans avoir à engendrer d’études qui devraient être complexes pour être crédibles avant installation d’un filière de traitement par le sol.
  Le « déblocage » réglementaire va conduire à augmenter considérablement le marché des systèmes compacts dont les prix vont chuter mécaniquement
  Dans la majorité des régions françaises, on devra passer par un sol reconstitué avec des matériaux qui coûtent de plus en plus cher

Je vois tous les jours passer des études de sols et de filières dans mon bureau (je peux vous parler de la qualité de ces études tant sur le plan réglementaire, la majorité ne connaissent que le 96 même au-dessus de 20 EH ( !) que sur la qualité « pédologique » ).
Aujourd’hui des techniques fiables (avec un recul de plusieurs dizaines d’années en Europe) se situent en termes de coût (installation ET entretien) au même niveau que ces filières classiques.
On oublie enfin les enjeux et l’écobilan de tout ça :
  ce qu’on va puiser dans la ressource naturelle (granulats avec certaines régions qui sont en pénurie)
  ce qu’on va générer comme déchet à terme
  ce qu’on va mobiliser comme moyens d’excavation et de transports avec les émissions de CO2 qui vont avec
Ramenés à l’échelle du pays, c’est tout simplement énorme !

Le bilan environnemental (c’est bien ça qui nous intéresse, non ?),
la notion de responsabilité,
le principe de précaution,
et contrairement à ce que vous dîtes l’aspect économique,
conduisent à affirmer qu’au contraire l’intérêt général devrait conduire à abandonner le traitement par le sol ce qu’on fait depuis longtemps certains pays européen.
Le fait qu’on ne doit pas laisser Véolia cannibaliser le marché est un autre débat et un autre combat !

AL

poste par AL - 2008-08-15@08:07 - repondre message
7 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Pour éviter le copier-coller, les commentaires de Benoît, à ces remarques intéressantes, sont dans le post "véolia ne passera pas"

poste par X - 2008-08-22@19:49 - repondre message
8 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Pour illustrer le propos, un exemple sur Spanc29 (et voir les commentaires à suivre... sur ce forum) :

http://www.spanc29.net/forum/viewtopic.php?pid=4912#p4912

"Bonjour tout le monde.
Est ce que quelqu’un saurait au bout de combien de temps l’hydromorphie devient visible ???

J’explique le problème : tranchées d’épandage de moins de deux ans qui subitement ne boivent plus. j ai réalisé plusieurs sondages dans ce terrain et je trouve une terre humide à 80 cm mais sans hydromorphie visible.

Je précise aussi que dans cette région, il y a beaucoup de sources qui apparaissent.

Avant que vous posiez la question, la filière était conforme et l’entreprise qui a réalisé les travaux est tres sérieuse (en plus ca tombe mal, c"était un de ses potes).
Merci beaucoup"

Combien y en-a t-il comme ça ?

AL

poste par AL - 2008-08-19@18:25 - repondre message
9 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Vous avez repris les interrogations d’un technicien de SPANC mais j’aurais pû aussi bien reprendre l’exemple d’une micro-station enterrée en point bas d’une zone soumise à remontée de nappe et qui a cédé sous la pression hydrostatique avant même sa mise en fonctionnement !!! L’étude de sol aurait trouvé sa place.

Voici un autre commentaire vu également sur SPANC 29, sur les conclusions d’un bureau d’études favorable à une micro-station :
"La filière par Tranchées d’épandage à faible profondeur, ou tranchées surélevées n’est pas envisageable, pas plus que ne peut l’être un tertre d’infiltration , pour cause d’insuffisance de surface disponible . Le filtre a sable vertical drainé et étanché est envisageable avec adjonction d’un poste de relevage des eaux après traitement. Cependant, nous savons que celui-ci est d’une durée d’efficacité réduite. Nous luis préférons le système compact de type micro-station d’épuration biologique à culture fixée telle que "...DISC" de la socièté KLA......STER France (Voir K... ENVIRONNEMENT) »

Vous comprendrez que votre exemple comme le mien, ne font pas la règle. Il y a des bureaux d’études et des SPANC compétents en pédologie d’autres moins. De même qu’il y a des industriels ou des installateurs sérieux et d’autres moins.

Le risque zéro n’existe pas plus en matière de filière compacte (coupure d’électricité prolongée, une panne de moteur ou compresseur, …) que de filières « traditionnelles » (difficultés d’apprécier l’hydromorphie dans certains cas , la perméabilité sur certains limons dans d’autres, …). Se serait un mauvais calcul que de transférer le risque lié au choix du produit ou de la filière, sur le risque lié à son fonctionnement ou son contrôle.

Le but du législateur et des collectivités est de réduire tous ces risques. Le marquage CE apporte une garantie supplémentaire qui le réduit lors de la conception pour les micro-station (pour d’autres procédés compacts non marqués CE et ceux qui n’ont même pas d’avis technique, c’est une autre histoire). L’étude de sol apporte de son côté cette réduction des risques pour le traitement par le sol.

Mon point de vue est qu’il n’est pas raisonnable d’ouvrir brutalement le marché de l’ANC dans le nouvel arrêté « techniques » uniquement aux micro-stations, en fixant par exemple seulement un niveau de rejet ou le respect du CE, au risque de reproduire les erreurs du passé ou de déplacer un problème (conception) vers un autre (entretien et contrôle régulier du fonctionnement).
De même il n’est pas raisonnable non plus d’ouvrir le marché à toutes les techniques compactes, la concurrence et les SPANC se chargeant, comme je l’ai entendu, de faire le ménage (pas plus d’ailleurs que d’interdire tous les rejets dans les exutoires de surface, pour des motifs sanitaires).

Un minimum de régulation et de cadrage des techniques compactes, d’équilibrage par rapport aux techniques traditionnelles tel que l’a prévu le législateur va dans le sens de l’intérêt général. Le législateur est dans son rôle à essayer de trouver un compromis satisfaisant.
Mais je peux comprendre que certains acteurs n’aient pas le même point de vue s’ils commercialisent ou installent des techniques compactes ou projettent de vendre des contrats d’entretien …

Benoît.

poste par Benoit - 2008-08-22@18:21 - repondre message
10 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

« Vous avez repris les interrogations d’un technicien de SPANC mais j’aurais pû aussi bien reprendre l’exemple d’une micro-station enterrée en point bas d’une zone soumise à remontée de nappe et qui a cédé sous la pression hydrostatique avant même sa mise en fonctionnement !!! L’étude de sol aurait trouvé sa place. »
Désolé, mais je ne vois pas trop ce que ça change, s’il n’y avait pas eu une micro-step, il y aurait eu une FTE que je sache et l’incompétence de l’entreprise qui installe, dans le cas que vous citez, aurait conduit aux mêmes effets.
Les remontées de nappe ne sont pas systématiquement identifiables au niveau de l’étude de sol. Pas la peine de disserter là-dessus, on ne sera pas d’accord. Mais ça se gère très bien qu’on installe une FTE ou une micro-step !

« Mon point de vue est qu’il n’est pas raisonnable d’ouvrir brutalement le marché de l’ANC dans le nouvel arrêté « techniques » uniquement aux micro-stations, en fixant par exemple seulement un niveau de rejet ou le respect du CE, au risque de reproduire les erreurs du passé ou de déplacer un problème (conception) vers un autre (entretien et contrôle régulier du fonctionnement). »

Qu’est ce que ça veut dire « ouvrir brutalement ? ». Mais pourquoi, en est-on encore à raisonner sur les moyens ? Il n’y a qu’une chose qui compte, c’est le résultat. Si, sur tel ou tel dossier, l’infiltration permet en toute sécurité de rendre au milieu naturel une eau correctement traitée, très bien. Mais comment pouvez vous le garantir ? C’est ça qui m’intéresse !!!!!

L’entretien : Arrêtez ! Des techniques alternatives ne nécessitent pas plus d’entretien qu’une filière classique avec une pompe de relevage qui, elle, en cas de panne, va très très vite poser problème ! J’irai même plus loin : le législateur n’a pas d’autre choix que de responsabiliser l’usager. Avec votre FTE et votre infiltration en lui disant que ça nécessite pas d’entretien, c’est sûr qu’on va vite retrouver les erreurs du passé…

Encore une fois, je me fous du moyen : ce qui compte c’est le résultat. L’usager n’est pas non plus un demeuré : lorsqu’il choisit son système de chauffage ou sa voiture, il va vers ce qui présente à ses yeux le meilleur rapport qualité/prix (entretien compris). D’autant que là, il en prend pour quelques années !

Prenez une configuration somme toute classique 12 maisons en hameau ou lotissement avec 750 m2 moyen de terrain. Sous moins de 9000 m2, vous allez balancer 3000 m2 d’eau polluée (traitée à 20%, si tout va bien) par an !

« Mais je peux comprendre que certains acteurs n’aient pas le même point de vue s’ils commercialisent ou installent des techniques compactes ou projettent de vendre des contrats d’entretien … ».

En fait le débat est pourri à la base. On a ceux qui justifient une attitude irresponsable de l’état (c’est le moins qu’on puisse dire : on est en 2008, il y a belle lurette que tout ça devrait être tranché), elle même conditionnée par les lobbys par ordre d’arrivée en scène (les marchands de FTE, les producteurs de granulats, , les éparchoses , les « carroteurs » à 400 € comme vous dites, les grands groupes qui ont l’air de vouloir se jeter là-dessus comme un essaim de mouches sur un pot de miel… ). Il y les nouvelles techniques qui déboulent et d’autres qui ne sont "nouvelles" que chez nous ...et si on essaye de placer le débat sur le terrain environnemental, on se retrouve enfermé dans un discours qui consiste à justifier une situation catastrophique (qu’on le veuille ou non) et à vous affliger d’une démarche lobbyiste.

Encore une fois, je me fous des moyens, je souhaite vraiment qu’on parle résultat. Résultat sur la durée de surcroît.

Notre futur fameux arrêté (je suppose qu’il n’a pas évolué depuis fin mars) que vous défendez becs et ongles prévoit pour, je cite, « Le cas général : traitement par le sol » :

a) l’ensemble des caractéristiques du sol doivent le rendre apte à assurer le traitement, notamment la perméabilité comprise entre 15 et 500 mm/h sur une épaisseur supérieure ou égale à 0,70 m,

b) l’absence de nappe est vérifiée à moins de 0.60 m de profondeur sous le niveau prévu des tuyaux, y compris pendant les périodes de battement

Dîtes moi sincèrement si une étude de sol sérieuse à 3 ou 400 € peut garantir çà ? Je vous invite dans ma région, je vous fais un trou au mois d’Aôut de 1 m dans un sol non hydromorphe (enfin défini comme tel) et je vous invite pendant un an à venir mesurer ce qui va s’y passer (relevé piézométrique)… Peut être que vous changerez alors d’avis !

Au fait, si je vous suis bien, pourquoi changer l’arrêté de 96 ?
AL

poste par AL - 2008-08-23@06:42 - repondre message
11 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Votre analyse est plutôt objective jusqu’à ce paragraphe :

"Reste l’avenir : pourquoi dire que VEOLIA fait une OPA sur l’ANC ? en fait VEOLIA (et ses consœurs) a conscience qu’il faudra bien faire quelque chose pour régler le problème et qu’il faut "pousser" les collectivités pour qu’elles agissent. Où est le problème ? serait-ce parce que VEOLIA ne le fera pas gratuitement ? faux problème, tout travail mérite d’être rémunéré et il est normal qu’une entreprise gagne de l’argent."

Il y a aujourd’hui peu de gens qui peuvent croire que Véolia vertueusement s’investit là pour sauver une situation, mettre de l’ordre et contribuer à sauver "l’humanité" ! Vous savez très bien que ce qui dicte l’avancée ou même l’immobilisme dans un secteur où s’investit ce groupe et ses "consœurs" comme vous dîtes (et le reste du monde là dedans ?) n’est dicté que par le cours de son (leur) action(s).
Ce n’est pas leur (votre ?) faute ! Chacun va au combat avec des convictions, un objectif et ses armes. A l’échelle de ces monstres issus d’un système capitaliste qui n’est plus vertueux du tout, c’est une armée à la Poutine en branle pour investir un territoire qui les (vous) intéresse parce qu’il y a matière à...
Ainsi va le monde d’aujourd’hui, mais il restera toujours des maquisards.

PS:la seule chose qui peut effectivement gêner, c’est un retour "sur investissement" qui n’est pas en adéquation avec ce qu’attendent les actionnaires. Raisonner à long terme est incompatible avec le rendement financier exigé par l’investisseur du palais Brognard. Le reste du monde peut encore espérer...

poste par AL - 2008-08-14@04:12 - repondre message
12 Assainissement non collectif (36) : l’OPA de Veolia

Tout à fait d’accord !

Sur le terrain, la majorité des petites boîtes de TP n’attendent que ça, de pouvoir faire autre chose que les filières dites classiques imposées depuis tant d’années avec tous les problèmes liés. Nos clients aussi !!!

Si on avait fait évoluer réglementairement le dossier en temps et en heures, Véolia n’aurait eu aucune chance et ne se serait même pas intéressé au marché.
C’est une évidence que les filières compactes vont s’imposer tout naturellement. Mais le feu passera au vert quand ils seront prêts ! Voilà où va nous mener votre analyse Benoît.

poste par valérie - 2008-08-15@08:27 - repondre message
vous aussi, reagissez!